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Galeries Lafayette : Michel Ohayon autorisé à poursuivre l’exploitation de ses 26 magasins

Stratégie
jeudi 21 mars 2024

L'immeuble des Galeries Lafayette, place Clemenceau à Pau. Crédit : Placéco

Aprement négocié, le plan de continuation des 26 magasins Galeries Lafayette exploités par Michel Ohayon a été validé. L’enseigne a accepté de renoncer à la majeure partie de ses créances et les objectifs de croissance ont été revus à la baisse. Les près de 1.000 salariés, dont le poste est maintenu pour l’immense majorité, restent partagés.

Le tribunal de commerce de Bordeaux vient de valider le plan de continuation des 26 magasins* Galeries Lafayette dont Michel Ohayon a pris le contrôle entre 2018 et 2020. Exploités sous contrat d’affiliation (similaire au contrat de franchise), ils représentent un effectif cumulé de quelque 950 personnes. Face à la dette croissante de son empire chapeauté par sa holding personnelle FIB (Financière Immobilière Bordelaise), l’homme d’affaires bordelais avait choisi début 2023 la procédure de sauvegarde, permettant de geler les dettes et d’éviter le dépôt de bilan. S’ouvraient alors plusieurs mois de négociation avec les créanciers, à l’issue desquels le groupe Galeries Lafayette a abandonné 70% d’une dette de 28 millions d’euros. Le remboursement des 30% restants sera étalé sur 10 ans. Il serait prévu de supprimer une trentaine de postes, au siège ainsi qu’au sein des directions régionales du réseau.

Dans son nouveau montage, Michel Ohayon, propriétaire des murs, a décidé de revoir à la baisse les loyers demandés aux magasins. L’objectif de croissance du chiffre d’affaires a été abaissé de 11% à 4%, ce qui amène les prévisions de pertes sur le prochain exercice à environ 5,7 millions d’euros. Il est en outre prévu d’investir 9 millions d’euros pour moderniser les magasins, dont 3,5 millions à court terme. L’enseigne Galeries Lafayette va par ailleurs continuer à approvisionnement lesdits établissements en franchise et prélèvera une redevance de 3,5% sur le chiffre d’affaires, pour l’utilisation de sa marque.

Les salariés entre soulagement et vigilance

Au début du mois, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour escroquerie en bande organisée à l'encontre de Michel Ohayon. La justice s'interroge notamment sur les pratiques de l’homme d’affaires lorsqu'il était aux commandes de Gap, Go Sport - marques qui ont depuis été cédées - et de Camaïeu, placée en liquidation judiciaire en septembre 2022.

Une procédure en cours qui ne lasse pas d’inquiéter les salariés. « Que vont faire les marques ? Est-ce qu'elles vont rester dans nos magasins ? Le feu vert du tribunal de commerce, c'est un soulagement en demi-teinte parce qu'on conserve nos emplois. Mais on sera toujours dans l'inquiétude concernant la pérennité de l’entreprise », a ainsi réagi Muriel Scanzin, déléguée centrale CFDT pour les enseignes de province des Galeries Lafayette.

* Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Coquelles, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rosny, Rouen, Saintes, Tarbes, Toulon, Tours, et Pau dont la fermeture a été annoncée en janvier dernier.

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