La campagne, le pari gagnant d’Izi Gym - Premium

Ce mercredi d’avril, ils sont une petite dizaine à se répartir sur les différentes machines de musculation. Des habitués pour la plupart qui évoluent en autonomie. Au cœur de cette zone d’activités du fief Girard située sur la commune du Thou, la salle Izi Gym s’est fait un nom. Malgré le passage de la crise sanitaire, l’entreprise enregistre une belle progression. « Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par quatre sur un an », se réjouit Christopher Thiburce, grand gaillard de 34 ans qui a toujours cru en son projet.Un an et demi de montage financierIl y a 10 ans, ce jeune coach sportif fraîchement diplômé ambitionne de créer sa propre salle de sport. Jusque-là, rien de très novateur. La singularité de son projet tient dans le choix de la localisation. « J’habite Aigrefeuille depuis que je suis petit et j’y ai tout de suite vu l'opportunité d’implanter une salle de sport, se souvient-il avec le même enthousiasme. Il y avait des salles à La Rochelle, à Surgères, à Rochefort, cela constituait un triangle au milieu duquel il n’y avait rien ». Les communes voisines comme Ciré d’Aunis, Thairé, Ballon, Vierzon, sont dépourvues de salle de sport, alors que la flambée des prix de l’immobilier à La Rochelle conduisent au développement démographique de cette deuxième couronne. De quoi donner des idées à Christopher, qui pressent une demande. « J’avais envie de capter ce public-là, j’y croyais à mort », sourit le gérant. Du haut de ses 22 printemps il se lance. Il sollicite la CCI de Rochefort pour réaliser une étude marché et travaille lui-même la synthèse pour présenter son projet aux banques. Il doit les convaincre de lui prêter 350.000 euros. Pour cela, il dispose d’une étude de marché favorable et d’un apport personnel de 10.000 euros. « Elles ont d’abord dit non en raison de mon peu d’apport, mais pas par rapport au projet. Au contraire, ma banquière trouvait ça prometteur », relate-t-il. C’est d’ailleurs elle qui lui conseille de réaliser un montage financier avec l’appui de ses parents. L’idée étant de créer une SCI. Ses parents acquièrent le bâtiment et contractent un prêt pour 300.000 euros (un investisseur privé a depuis racheté le bâtiment en 2019, ndlr). Christopher détient le fonds de commerce et se charge de l'aménagement et des appareils. Il emprunte un peu plus de 45.000 euros. Après un an et demi à refaire les devis et élaborer ce montage financier, son projet est validé par le Crédit Mutuel. Izi Gym sort de terre en 2015. Une salle de sport de 300m² qui débute avec 150 adhérents. Renforcement musculaire, cardio, pilates, abdos, steps, tout y est. « Notre marque de fabrique c’est d’être à taille et à valeur humaine. Ici, on est deux coach et on connait tous les noms des adhérents. 52 d’entre eux sont là depuis le début », se réjouit le gérant. Depuis sa salle généraliste, il a vu l’arrivée des grandes enseignes telles que Basic Fit, mais là encore son implantation est salvatrice. « Déjà nous sommes différents car ici nous proposons aussi un accompagnement personnalisé. Et puis notre modèle tient car nous sommes géographiquement à l’écart de la concurrence. Ces grandes enseignes ne viendront pas s'implanter ici elles cherchent des gros bassins de population », assure le coach.Une salle ouverte 7j/7Néanmoins, pour maintenir et développer son nombre d’adhérents, Izi Gym a dû faire évoluer son modèle. En 2017, le local s’agrandit de 185m² pour offrir une salle de cours collectifs plus grande et il y a deux ans, le gérant saute le pas de l’accès libre 7 jours sur 7. « J’ai étudié le marché et on avait une vraie demande de la part de nos adhérents. Je perdais des prospects par manque de créneaux horaires », indique-t-il. Impossible pour lui d’embaucher de nouveaux coachs. L’automatisation de la salle apparaît donc comme une clé pour permettre l’accès de la salle de 6h à 23h, du lundi au dimanche. Il investit donc à hauteur de 2.500 euros dans un système automatisé composé de caméras de surveillance, d’un boîtier qui détecte la carte des adhérents et d’une gâche électrique. Le retour sur investissement est immédiat : 130 adhérents supplémentaires, soit l’équivalent de 46.000 euros de chiffre d’affaires à l’année. Aujourd’hui, contre toute attente, Izi Gym capte un public qui sort de sa zone de chalandise primaire. Encore un an et Christopher envisage de faire une proposition de rachat du bâtiment pour être plus libre et continuer de surfer sur la vague du bien-être et du fitness.

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