Vrac : Pourquoi le Luzien Mayam lève quelque 450.000 euros - Premium

Du nouveau au rayon vrac. La start-up Mayam, basée depuis sa création à Crealuz (Saint-Jean-de-Luz), franchit une nouvelle étape avec une levée de fonds bouclée à hauteur de 450.000 euros. De quoi permettre à cette société spécialisée dans le vrac de poursuivre un développement amorcé en 2017. À l’origine, Mayam s’appelait Vracoop. Historiquement, elle s’était donné pour mission d’accompagner les épiceries sur leur système d'encaissement pour permettre aux clients de rapporter leurs contenants et déduire le poids à transporter au moment du passage en caisse. « Avec cette solution, on a équipé 250 épiceries en France et plus de 500.000 contenants ont été étiquetés », revendique Sébastien Leflond, fondateur de l’entreprise. Un marché de niche. Alors la société a voulu se diversifier. « On s'est rendu compte que les flux de vrac n'étaient pas que dans les épiceries, mais aussi dans les grandes surfaces en supermarché et qu’il y avait un flux vraiment très important parce qu'il y a des milliers de points de vente actuellement répartis sur tout le territoire qui commençaient aussi à proposer du vrac » poursuit l’entrepreneur. Ainsi, l’entreprise a travaillé et développé une application logicielle pour optimiser l'achalandage. Concrètement, jusqu’à présent, la plupart des grandes surfaces proposant du vrac n’affichent que le nom du produit. Mayam a développé un QR code qu’elle fait éditer non seulement sur les silos de vrac, mais aussi sur l’étiquette imprimée sur la balance, et va concentrer de nombreuses informations. De celles qu’on retrouve habituellement sur les emballages de produits, comme les compositions nutritionnelles, les dates de péremption, les dosages, les temps de cuisson, ou encore quelques recettes.Déploiement dans les GMS de FranceUne application testée déjà depuis un an auprès d’entreprises telles que Carrefour ou Auchan et qui a vocation à être déployée plus largement. « On veut accompagner ce déploiement », précise l’entrepreneur. Ainsi, l’entreprise vient de boucler son premier tour de table de 443.000 euros répartis entre une partie de dilution avec le Business Angel industriel Barakinvest, une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine, un prêt du fonds Nouvelle-Aquitaine Amorçage. Le reste sous forme de dette avec trois prêts : BNP, France Active et Crédit Agricole. Ces fonds vont permettre à l’entreprise d’accélérer son déploiement, et notamment embaucher. « On va recruter des customer success managers qui sont donc des profils qui vont s'occuper du client, s’assurer que l'application est bien installée, bien comprise et bien utilisée », justifie Sébastien Leflond. En parallèle, il y a toute une démarche commerciale, et explicative de la solution auprès des acteurs. Un travail titanesque et particulièrement chronophage au vu du nombre d’interlocuteurs qui sont mis dans la boucle dans chaque grand acteur de la filière GMS. Une démarche fastidieuse, qui peut permettre d'accélérer le processus de déploiement. « Une fois que tout ce monde connaît l'application, en a entendu parler et on comprend ses bénéfices, il y a une sorte de feu vert qui se met en place », raconte l’entrepreneur. De quoi faire boule de neige sur d’autres enseignes. En parallèle, Mayam veut aussi être présent sur des salons régionaux et nationaux pour se faire connaître et poursuivre son déploiement.Mais faire entrer un logiciel dans une enseigne telle que Carrefour ou Auchan ne relève pas uniquement que de mains serrées. Il s’agit aussi d'insérer une brique dans un logiciel ultra protégé. Un frein sur lequel l’entreprise a travaillé en R&D pour rendre sa solution adaptable et installable. « On a travaillé avec les trois principaux fournisseurs de balances pour être opérable, compatible et que nos dispositifs en QR code fonctionnent dans ces balances » poursuit-il. Pour son déploiement, la société mise aussi sur la réglementation en évolution. En effet, les lois AGEC et Climat & Résilience prévoient l’obligation pour les magasins de plus de 400m² de proposer des solutions de réemploi de contenant et proposer une surface de vente dédiée au vrac. « Sur ces 10 à 15.000 magasins bientôt concernés, on espère en équiper plusieurs centaines d’ici 2026 », anticipe Sébastien Leflond. Face à elle, la société compte un concurrent. Une société plus jeune qu’elle, sur laquelle elle espère maintenir son avance « grâce à cette levée de fonds ». À ce jour Mayam, emploie cinq personnes et devrait recruter entre deux et trois salariés d’ici fin 2024. À terme, d’ici cinq ans, la société voudrait atteindre les 35 collaborateurs. Mayam (ex-Vracoop) Créée en 201723 avenue de Jalday à Saint-Jean-de-Luz 5 salariés CA : 500.000 euros (2023)

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