Fort de son passé aéronautique, la CdC des Grands Lacs veut créer un pôle dédié - Premium

La Communauté de communes des Grands Lacs amorce une nouvelle trajectoire économique : les élus sont convaincus que le territoire doit jouer la carte aéronautique. Car à Biscarrosse, l’aérodrome dont la collectivité a repris la gestion et l’entretien depuis 2007 est riche d’une histoire aéronautique. Une histoire qui a commencé en 1930 lorsque Pierre-Georges Latécoère a choisi ce site pour le montage et les essais de ses hydravions, avant que l'aérodrome devienne, entre 1930 et 1950, la première base européenne d’hydraviation (et qui avant la deuxième guerre mondiale était dans le viseur pour l’implantation d’un aéroport international). Une pépinière pour de futures pépites de l’aéronautique Pour réaliser ce pôle aéronautique, la CdC a tout d’abord fait appel à Bordeaux Technowest qui a démarré une étude il y a tout juste un an. Dévoilée en début d’année, elle a permis de flécher précisément les investissements. Aujourd’hui, l’aérodrome accueille une dizaine d’acteurs, entreprises ou associatifs, autour de la maintenance ou de la formation de pilotes. L’école nationale de l’aviation civile (ENAC) qui forme notamment les pilotes d’Air France ou encore Aquitaine Hyrdravions, formateur de pilote d’hydravion reconnu internationalement. Dans un premier temps, la priorité est d’allonger la piste de 800 mètres actuellement à 1.300 mètres et de réaménager aussi les stationnements. Les travaux, dont le coût est estimé à deux millions d’euros, devraient démarrer l’année prochaine, une année d’études étant nécessaire. L’opération consiste également à desservir du foncier en vue d’accueillir une quinzaine d’entreprises supplémentaires, « dédiées à la maintenance, à la formation, etc. », précise le directeur du développement économique et tourisitique, Philippe Nemes. Le foncier serait aménagé en fonction des demandes. Il s’agira aussi de créer une pépinière pouvant accueillir entre sept et huit porteurs de projets « dans le domaine de l’aéro, qui pourrait être élargi aux matériaux qui concernent l’aviation », souligne le directeur du développement économique. « Et après deux ou trois ans, ce que nous voulons c’est que leur activité soit pérennisée. D’où l’importance de créer des lieux d’accueil, soit sur des bâtiments, soit sur du foncier, pour que ces entreprises puissent continuer de vivre et développer des emplois sur notre territoire », ajoute la présidente de la Communauté de communes, Françoise Douste. La pépinière prendra place dans un bâtiment de 1.600 m² où sera également transféré le pôle de développement économique de la collectivité et des partenaires (CCI, chambre de métiers….) « de façon à créer une sorte de guichet unique pour faciliter le parcours du chef d’entreprise », indique Philippe Nemes, et les services techniques de l’aérodrome. Enfin, le lieu, dont l’ambition est « un peu qu’il devienne notre vaisseau amiral », abritera aussi un espace de coworking « afin de l’ouvrir le plus possible vers le territoire » ,ajoute le directeur. Ce futur équipement qui sera le premier de ce genre sur le territoire - la CdC ne dispose pas non plus d’incubateur - devrait être opérationnel mi-2027. La consultation de concepteurs en vue de l’attribution d’un marché de maîtrise d’œuvre sera lancée en avril ou mai prochain et le permis de construire devrait être déposé en 2025. Son coût a été chiffré à plus de 6 millions d’euros. Une usine mais aussi d’autres acteurs du secteur sur la ZA à proximité Ce choix de développement dans l’aéronautique a été conforté par une visite. « Ce qui a déclenché aussi pour les élus cette réflexion, c’est notre déplacement sur l’aérodrome de Jonzac [ndlr, aérodrome Jonzac-Neulles en Charente-Maritime]. Quand on voit le développement qu’il a connu et les entreprises qui s’y sont installées, on s’est dit que s’ils étaient capables de faire ça, nous, nous avions beaucoup plus d’atouts », explique la présidente de la CdC Françoise Douste. Outre l'accueil des porteurs de projet et des sociétés de taille moyenne, l’objectif est aussi d’attirer des acteurs d’envergure. La Communauté de communes rencontrait d’ores et déjà aujourd’hui une entreprise qui pourrait créer entre 100 à 300 emplois. « Un prospect qui est venu spontanément vers nous via la Région », souligne le directeur. Cet acteur, non présent actuellement en Nouvelle-Aquitaine, projetterait de transférer son usine et de la développer à Biscarrosse. La CdC prévoit de prospecter « dans le domaine de l’hydraviation puisque c’est notre spécificité, peut-être des entreprises nord américaines qui seraient intéressées pour une implantation en Europe », souligne Philippe Nemes. Et d'ajouter : « Avec le temps des études, on peut se dire qu’à horizon 2030, on pourrait avoir une entreprise qui produise des avions ou des drones sur notre aérodrome. » La présidente enchaîne : « On veut être une technopole axée sur l’innovation et tournée vers l’avenir », mais « on ne se précipitera pas, on prendra notre temps pour vraiment examiner les projets et partir avec nous sur cette belle aventure ».A signaler également qu’à proximité du site de l’aérodrome, la zone d’activités de la Moutagnotte devrait faire prochainement l’objet d’un agrandissement sur une trentaine d’hectares. Le projet est au stade des études environnementales. Cette future extension pourrait également permettre l’implantation d’entreprises dans le secteur aéronautique.

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