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Régionales (3/3) : LGV, RN147, trains du quotidien... qu'en pensent les candidats ?

Écosystème
mercredi 02 juin 2021

Dans la région la plus étendue de France, la mobilité apparaît comme un enjeu essentiel des élections régionales qui se tiendront les 20 et 27 juin prochains. Comment les candidats têtes de liste se positionnent-ils sur le routier ou le ferroviaire ? LGV, RN147 ou encore mobilité du quotidien, découvrez les propositions présentées dans la troisième partie du grand débat organisé mardi 1er juin par Placéco, 20 Minutes et Le Populaire du Centre.

Autour de la table pour débattre des enjeux de la mobilité, six candidats têtes de liste aux élections régionales : Alain Rousset (PS, PRG, PCF, Place Publique, Liberté Ecologie Fraternité), Nicolas Florian (LR, Nouveau Centre), Geneviève Darrieussecq (LREM, MoDem, UDI), Edwige Diaz (RN), Nicolas Thierry (EELV, Génération.s, Cap 21, Cap Ecologie, parti animaliste, GRS) et Clémence Guetté (LFI, NPA).

La mesure phare des candidats

Nicolas Florian : L’ancien maire de Bordeaux propose de « remettre un plan route en place ». « Aujourd’hui il n’y a plus de volet routier, déclare-t-il. Nous réinstallerons un programme d’investissement sur nos routes en maîtrise d’ouvrage ou en concession. » Nicolas Florian promet d’accélérer sur la RN 147 entre Limoges et Poitiers, avec une autoroute concédée. Il souhaite porter en priorité un plan pour la RN 134 dans le Béarne ou encore la RN 21 entre Limoges et Agen. Côté ferroviaire le candidat LR veut mailler le territoire. « J’abandonnerai dès le lendemain des élections le projet Bedous-Canfranc estimé à 450M€, et cet argent sera redéployé pour des prolongations de ligne ou des travaux de maintenance. » Il souhaite ouvrir certains réseaux ferroviaires à la concurrence privée, et enfin, soutient la LGV Bordeaux-Toulouse. « Il ne faut pas opposer les mobilités » selon lui.

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Alain Rousset : « Je suis très impressionné, car payer tout ça alors que l’on n’a pas de marge de manœuvre fiscale… Il va falloir le faire », rétorque le président sortant de la Région à son adversaire Les Républicains. Il souhaite porter en priorité le plan ferroviaire pour préserver les petites lignes, tout en axant sur la transition écologique. Alain Rousset mentionne le ferrocampus basé à Saintes, pour « penser le train de demain » à batterie ou à hydrogène. Il soutient la ligne à grande vitesse du Grand Sud. « On a besoin de régularité et de vitesse car si on ne poursuit pas, que se passe-t-il ? On a 10.000 camions par jour qui encerclent Bordeaux, c’est la partie la plus polluée de la région. Si on n’a pas une voie qui descend vers Hendaye, on arbitre en faveur de ces poids-lourds. » Selon lui, c’est sur ce sujet que le parti Europe Ecologie-Les Verts « est en pleine contradiction ».

Nicolas Thierry : Le candidat EELV veut concentrer son projet sur les déplacements du quotidien « plutôt que de vouloir relier les grandes métropoles entres elles, qui sont déjà assez bien desservies ». Selon lui l’enjeu de la prochaine mandature est de mailler la Nouvelle-Aquitaine de transports efficaces, attractifs et non polluants. « Accessibles géographiquement et financièrement à tout le monde », appuie-t-il. Il cite en exemple le Médoc ou la ligne ferroviaire entre Limoges et Angoulême fermée depuis 2018, « une vraie défaillance en termes d’égalité du territoire ». Nicolas Thierry veut accélérer la modernisation des rails entre Limoges et Paris, et cite également Bordeaux La Rochelle ou Bordeaux-Nantes. « Alain Rousset devrait nous expliquer comment il va mobiliser des milliards pour la LGV et à la fois mobiliser 1,5 milliard d’euros pour les lignes du quotidien. Il faut faire un choix et l’assumer. »

Geneviève Darrieussecq : La Ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants adopte la position « en même temps » d’Emmanuel Macron. Pour elle la mobilité doit proposer une diversité des solutions, « on ne peut pas être tout ferroviaire ou tout routier car les problèmes ne sont pas les mêmes en Creuse que dans la Métropole ». L’objectif de la candidate LREM est de « faire région », c’est-à-dire de mailler les villes moyennes entre elles ainsi qu’à Bordeaux, et elle cite en exemple la RN 147 ou la RN 21. Concernant les mobilités douces Geneviève Darrieussecq porte un grand plan vélo du quotidien, sur lequel elle veut travailler avec les intercommunalités. « Nous proposerons de faciliter la pratique du vélo avec un soutien de 200 euros aux ménages souhaitant investir dans un vélo à assistance électrique », déclare-t-elle. Elle ne souhaite pas s’interdire des innovations notamment pour désenclaver le Médoc à court terme avec par exemple des navettes fluviales.

Clémence Guetté : La candidate LFI prône une double solution sur la mobilité. Tout d’abord aller vers une gratuité totale des transports publics et locaux pour les néoaquitains, « car les freins financiers à la mobilité individuelle sont énormes, et la dépendance à la voiture empêche certains d’accéder à des services publics ». Elle souhaite rendre cette mesure effective d’abord pour un public prioritaire (jeunes, précaires). Second aspect, Clémence Guetté propose un investissement massif dans le ferroviaire, « mobilité de demain ». « En termes de pollution on ne peut plus se permettre cette dépendance à la voiture individuelle » selon elle. Elle veut mailler le territoire et cite en exemple plusieurs lignes fermées ces dernières années. « Il faut arrêter de relier uniquement les grandes métropoles. Ce dont les gens ont besoin, c’est de gares à proximité de chez eux. »

Edwige Diaz : La candidate de Marine Le Pen est « bien consciente que pour développer l’économie et soutenir l’emploi, il faut des voies d’accès ». Elle soutient un désenclavement des territoires ruraux et veut mettre un terme à l’engorgement de la métropole bordelaise pour faire revivre les campagnes. « Aucune entreprise ne s’implantera dans un territoire rural s’il n’y a pas un accès rapide à son site », appuie-t-elle. Elle n’oppose pas le routier au ferroviaire et parle de complémentarité : en reliant les petites villes entre elles par le train du quotidien, et en rendant faciles d’accès les grandes villes de Nouvelle-Aquitaine. « Je ne fais pas partie de ceux qui font du car bashing, martèle Edwige Diaz. Je serai une présidente de l’équilibre de la mobilité ». Elle souhaite le passage vers une 2x2 voies de l’axe Limoges-Poitiers, est pour le grand contournement de Bordeaux, le RER métropolitain et elle soutient le projet de LGV.

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