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Bordeaux : où en est le nouveau quartier Brazza ?

Stratégie
jeudi 18 avril 2024

60% des logements sont livrés ou en passe de l'être. Crédits : IN

En visite hier à Brazza, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a fait le point sur le développement de ce nouveau quartier. Ces 53 hectares situés au nord de la rive droite devraient accueillir à terme 9.000 habitants (4.800 logements) et engendrer la création de 5.000 emplois. Le projet comprend trois phases dont la première, qui s’achèvera fin 2026, a déjà permis la livraison de près de 1.400 logements, de commerces et d’espaces de santé.

Sur la rive droite bordelaise au pied du pont Chaban, le nouveau quartier Brazza prend vie un peu plus chaque jour. En visite ce mercredi 17 avril, le maire Pierre Hurmic a fait le point sur le développement engagé depuis 2019 sur ces 53 hectares initialement composés pour une large part de friches industrielles.

La part de logement social revue à la hausse

Un an après son lancement, le projet a été réorienté en 2020, au début du mandat du maire : « Il y avait un certain nombre de corrections et modifications qu’il fallait faire, je pense que nous les avons faites et elles étaient nécessaires. » précise en préambule Pierre Hurmic. Qualifié par l’édile comme une « opération d’urbanisme majeur », ce nouveau quartier accueillera à terme 4.800 logements avec 55% de logements aidés : 39% en location et 16% en accession. « C’est vrai, quand nous sommes arrivés, nous avons augmenté la part de logement social, c’était pour nous nécessaire » souligne le maire.

« Faire la ville sur la ville »

L’autre engagement pris également à cette époque concernait la zéro artificialisation. « Faire la ville sur la ville, cela veut dire ne pas toucher aux derniers espaces de nature que nous pouvons avoir en ville » notamment sur un site qui était composé essentiellement de friches industrielles. « Ici, il faut savoir que c’était une zone 100% artificialisée, fortement polluée, ça a été une des contraintes que tous les professionnels ont rencontré et c’est une zone qui est maintenant urbanisée et sur laquelle on a pu construire beaucoup de logements. On est tout à fait dans la zéro artificialisation qui est très chère à la municipalité » développe le maire. Et pour accroître la part d’espaces verts et « dédensifier le projet » mais aussi « offrir un espace de respiration au quartier », le Bois de Rudéal de 2,2 hectares a été préservé. Brazza, ce sont aussi des « volumes capables » [ndlr, logement vendu inachevé, l’aménagement intérieur restant à la charge de l’acquéreur] à l’instar de la résidence Eden. « Vendus à des prix défiants toute concurrence, ils sont partis très vite tellement ils étaient accessibles » souligne Pierre Hurmic. Le projet prévoit 40% de désimperméabilitation et 20 hectaces d’espaces publics.

« On a mis un terme à cet urbanisme en liberté »

La volonté était aussi de renforcer la maîtrise d’ouvrage publique de l’opération. Au départ entre les mains des professionnels et des promoteurs, « nous avons souhaité reprendre en main cette programmation, sécuriser le montage juridique de la procédure foncière en considérant que ce montage et cette procédure foncière étaient inexistantes. On a mis un terme à cet urbanisme en liberté ». Si 80% des permis de construire (PC) de la phase un avaient d’ores et déjà été accordés, « il n’était pas question d’imposer des contraintes nouvelles » précise le maire. En revanche les 20% restants ont pu être traités en intégrant les exigences du label bâtiment frugal bordelais et « vous avez 40% des espaces du quartier qui sont en pleine terre » insiste le maire. Egalement, des PC modificatifs ont été délivrés permettant de réorienter des projets.

Des panneaux solaires sur les équipements

A ce jour aucun équipement n’est encore livré mais les chantiers sont en cours. Le groupe scolaire de 18 classes ouvrira ses portes à la rentrée de septembre 2024. Ce lieu mutualisé intègrera également une crèche (ouverture en janvier 2025) et un centre d’animation. A proximité, le gymnase, lui aussi en travaux, devrait être opérationnel dans le courant du 2e semestre 2025. Des bâtiments qui seront dotés de panneaux solaires. « On a fait le pari d’avoir 60.000 m² de panneaux solaires en 2026, toutes les opérations sont bonnes, il n’y a pas que la base sous-marine avec sa vaste toiture. Je suis content de voir qu’ici que le quartier Brazza sera illustrateur de cet impératif » indique le maire.

5.000 emplois prévus

Des commerces ont d’ores et déjà ouverts leurs portes : une pharmacie, un bar à vin, mais aussi un bar/restaurant au sein de l’UCPA qui accueillera également en 2024 au niveau de son rez-de-chaussée un carrefour City et Intermarché. Sont attendus également, plusieurs professions médicales et paramédicales (en façade des quais) mais aussi des artisans. Ces derniers pourront s’installer dans des opérations mixtes telles que la résidence Harmony (Vilogia) dont les premiers habitants sont arrivés en janvier dernier. Situés en son rez-de-chaussée, huit volumes capables totalisent 2.815 m². Cinq d’entre eux ont été commercialisés notamment à Force SportsWear, (pôle textile), Jean Fourche ou encore Seaturns. Ils pourront aussi prendre place au sein de l’immeuble 100% artisanal (1.500 m²) porté par le Crédit Agricole Immobilier. Si Brazza recense actuellement 250 emplois, ce sont 5.000 qui sont attendus à terme.

Des freins encore à lever

Si la première phase a permis de livrer 1.393 logements dont 475 sociaux (4.800 à terme), deux autres phases sont programmées. La phase deux est en préparation. « Le conseil métropolitain, en accord avec la Ville de Bordeaux, a voté le 23 mars 2022 le lancement de la procédure d’expropriation qui a eu quelques petits soubresauts avec les services de l’Etat mais qui sont en train d’être levés. On est sur un objectif imminent de dépôts et on est en train de caler des dispositifs de portage foncier et de montage, avec des réflexions qui sont en cours » explique Pauline Deslous, cheffe du projet Brazza à Bordeaux Métropole. D’ores et déjà, un programme « a été conforté, entre 450 à 500 maisons individuelles, des volumes capables qui sont toujours pour l’instant indiqué sur la phase trois de Brazza de l’ordre à peu près de 200 et ensuite vous retrouvez des formes type pilotis avec des bâtiments en Garonne un peu plus hauts pour privilégier les hauteurs sur Garonne. Sur la phase deux, on sera sur une programmation plus résidentielle ». Avec là aussi, un équipement mutualisé où sera intégré une crèche de 60 berceaux. Situé sur l’autre côté de la voie ferrée, le foncier, qui appartient à la Ville de Bordeaux a été complété l’année dernière par des acquisitions de la Métropole. Ici la phase trois devrait être plus axée sur la création de bureaux. Les phases 2 et 3 représentent environ 60% des 53 hectares. Les dépôts de PC sont espérés en 2026 et 2027.

Quant à la coulée verte paysagère « Brazzaligne », une première tranche a été livrée à l’automne dernier, sur un embranchement à Cenon. « Ça donne un avant-goût de ce qui pourrait être fait sur le reste de la Brazzaligne » indique Franck Descoubes, directeur de l’aménagement à Bordeaux Métropole. Pour le reste, qui part depuis Bastide Niel jusqu’à Lormont, le lancement de tous les travaux préparatoires est prévu en 2025. Un sujet toujours épineux : « C’est assez complexe dès qu’on touche à des faisceaux ferroviaires » précise Franck Descoubes. Parmi les blocages : « le maintien de la fréquence de la desserte des Grands Moulins de Paris par un train, un par semaine, et les fonctions de traversée et de déambulation propres à la Brazzaligne. »

A terme, Brazza devrait accueillir à terme 9.000 habitants. A ce jour, 2.600 à 2.900 seraient déjà arrivés dans le quartier. Sur les 188 millions d’euros du coût global de l’opération, 92 millions d’euros sont portés par Bordeaux Métropole et 16 millions d’euros par la Ville.

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