Ferroviaire : où en est le projet de Ferrocampus, à Saintes ? - Premium

Où en êtes-vous de l’avancée du chantier du futur campus, basé à Saintes ? La Région Nouvelle-Aquitaine est devenue propriétaire, en mai 2023, des 15.000 m² du site, qui était jusqu’à présent délaissé [ndlr, et qui appartenait au groupe SNCF]. Un appel d’offres a été lancé pour la phase 1 du chantier, et la Région est en train d’étudier les dossiers pour décider du lauréat. Cette première phase comporte un bâtiment qui sera le pôle d’attractivité, et un bâtiment tertiaire qui sera destiné à l’enseignement - il accueillera la formation pour les licences professionnelles et l’école d’ingénieurs. La livraison est prévue pour 2026. La Région a également lancé un second appel d’offres pour la phase 2, et est en train d’étudier et de pré-sélectionner les répondants. Cela porte sur un bâtiment technique pour faire des travaux pratiques, accueillir les industriels, et un autre bâtiment raccordé aux voies, qui viendra soutenir les projets d’innovation que l’on a, notamment concernant les matériaux. La livraison est prévue pour 2027. Le site était industriel, entre les processus d’acquisition et d’analyse du site, cela a pris du retard [ndlr, la mise en service était initialement prévue pour 2025].Pour aller plus loin : Ferrocampus se positionne en acteur du train de demainQuelles sont vos ambitions pour cette année 2024 ? Sur l’aspect enseignement, il a été acté fin 2023 que nous allions devenir un organisme de formation, pour compléter notre panorama de l’offre, et intégrer de la formation continue. Avec un programme ambitieux, qui est de fédérer les organismes de formation ferroviaire existants, à la fois des modules universitaires que des modules d’écoles, mais à destination des demandeurs d’emploi, ou de salariés de grands groupes. Notre objectif est d’être à la fois réactifs dans la création de formations sur mesure, et d’être visibles et attractifs pour tous les adultes souhaitant poursuivre leur carrière, ou évoluer dans le secteur ferroviaire. Justement, quels sont ces besoins de formation continue, aujourd’hui ? Eh bien, le paysage a changé, de nouveaux acteurs arrivent, notamment des nouveaux opérateurs. Il y a des spécificités d’un point de vue industrie ferroviaire, en lien avec les normes, les technologies utilisées. Nous avons une bonne vision de l’évolution de ces technologies, car nous sommes partenaires de projets structurants, notamment en matière de décarbonation du matériel roulant. On parle ici de batteries, d’hydrogène, de bioGNV.Concevoir et tester le train de demain Parmi ces projets structurants, il y en a deux qui sont portés par Ferrocampus, et labellisés France 2030. Le premier porte sur le « train léger innovant ». Où en est le consortium qui y travaille ? La Région Nouvelle-Aquitaine a acquis en 2023 un train d’essais, permettant de tester en situation réelle des technologies, notamment de supervision de voies et de connectivité avec les infrastructures. Ce train est arrivé sur l’étoile ferroviaire de Limoges, et est en train d’être équipé de capteurs, qui vont permettre de faire le lien pour la mise au point de systèmes embarqués roulants. Cela permettra aussi de faire lien avec le projet autour de la signalisation, pour être capable d’avoir une communication vers le sol. En décembre 2024, nous aurons à Saintes un showroom de l’ensemble des technologies intégrées au projet. Il y a beaucoup de lots de travail, ce nouveau train implique de nouvelles liaisons, de nouveaux postes de pilotage, des études sur le châssis, sur l’accessibilité… Il y a énormément d’innovations qui y sont intégrées, et notre showroom montrera toutes ces technologies et les options possibles à l’écosystème ferroviaire. Le second projet, vous venez de l’évoquer, tourne autour de la « nouvelle signalisation ferroviaire frugale ». Même question, quelles sont les avancées ? Là aussi, il y a eu des essais embarqués, de cartographie des lignes et de collecte d’informations. Le consortium avance sur l’ensemble des briques, notamment celle de la cybersécurité et du protocole de communication. Les équipements vont être mis sur des lignes hors RFN [ndlr, réseau ferré national]. Car pour développer une technologie, entre l’idée et l’utilisation en situation commerciale, il y a des étapes incontournables comme l’expérimentation. Cela fait partie des grandes avancées de 2023, nous avons déjà des conventions avec des moyens d’expérimentation. Comme avec le Grand port maritime de Bordeaux, qui est un milieu fermé. Durant les Ferrocampus Days, nous signerons une convention avec le Département de Charente-Maritime pour utiliser une ligne touristique en situation réelle. L’avantage de cette ligne est qu’elle n’est pas exploitée toute l’année, donc elle permet de faire des essais sans danger, mais avec un niveau de sécurité exigé, plus élevé qu’en milieu privé, comme au Port de Bordeaux. Ensuite, l’étape ultime, c’est de pouvoir être sur un RFN classique - ce qui nécessite d’être homologué.Les Ferrocampus Days se dérouleront les 6 et 7 février. La première journée sera consacrée à la formation et aux recrutements qualifiés, avec des « job dating » et des échanges entre étudiants ou demandeurs d’emploi, et établissements de formation. Ferrocampus pilote également un « club des employeurs », dont l’objectif est de pourvoir en emplois l’ensemble des établissements ferroviaires de Nouvelle-Aquitaine. 14 seront présents durant l’événement. Le second jour sera consacré aux Assises du ferroviaire, et réservé aux professionnels du secteur et aux institutionnels. Plus d'infos

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