Textile : en pleine croissance, le pure player Cocorico se lance dans la vente physique - Premium

Il aura fallu presque dix ans pour que le Bordelais Cocorico réussisse vraiment son pari : « Rendre accessible la mode fabriquée en France. » Entre septembre et janvier prochains, l’entreprise familiale fondée par la famille Charle comptera pour la première fois des points de distribution physiques, pour ses quelque 7.000 références de vêtements. Et pas qu’un peu : 800 points de vente sont attendus via des partenariats avec des enseignes multimarques, dont 500 déjà sécurisés. « C’est vrai qu’on a tardé, réfléchit Arthur Charle, cofondateur et directeur général de Cocorico. Même en matière de croissance, elle a toujours été importante mais contrôlée. On a mis dix ans à créer un système industriel stable, viable, qui produit des vêtements de qualités à de bons prix. »Dans le rétro - Mode : Cocorico rend le « fabriqué en France » accessible et triple son CATrente-huit usines françaises partenaires, 200 personnes travaillant sur les chaînes de production dédiés à la marque, 50 salariés en interne, voilà le fameux système de Cocorico. Avec, à la clef, 700.000 pièces vendues l’an passé exclusivement sur Internet, et un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. « On est devenu le premier donneur d’ordre français sur ce secteur en volume », reprend notre interlocuteur, précisant qu’entre 30 et 40 nouveaux modèles sortent chaque année, des « basiques » tels qu’un t-shirt commercialisé entre 20 et 25 euros, ou un boxer à 9,99 euros.Optimiser la chaîne de production et les coûts Au-delà de l’étalage de chiffres, ces résultats sont le fruit d’une stratégie : diminuer les marges et parier sur le volume. Tout en simplifiant et en optimisant les différentes étapes de la chaîne de production. Arthur Charle : « Sur les t-shirts, nous avons par exemple enlevé ce que l’on appelle la bande de propreté, un tissu dans le col dont l’unique utilité est de cacher la couture. Avec nos sous-traitants partenaires nous avons également investi dans des machines de confection ultra-modernes, semi-automatiques… En trois ans, nous sommes passés de dix minutes pour fabriquer un t-shirt, à quatre. » Cet investissement, en 2024, a représenté presque un million d’euros. Autre point clef pour Cocorico : la marque parie sur un flux tendu, et ne possède ni stock, ni invendus. « On estime que 30% du prix d’un produit émane du coût des invendus que la marque fait porter à l’acheteur », souligne le dirigeant. Chaque mois, le Girondin réaligne son plan de production, de quoi lui permettre en sus de répondre à des étés indiens imprévus, en prolongeant sa gamme estivale alors que la concurrence la moins flexible met en rayon pulls et doudounes.Une croissance de 50% du site marchand Aujourd’hui, Cocorico conserve la main sur la logistique et quelques étapes de finition comme les broderies. Si l’entreprise n’a pas vocation à internaliser plus d’étapes, elle est devenue actionnaire de certaines usines sous-traitantes. Pour les soutenir, et lui assurer une croissance plus grande et maîtrisée. « Cela a fini par être une évidence, car on s’est rendu compte que si l’on imposait à des partenaires d’investir eux-mêmes dans leur appareil de production, ça ne serait pas tenable dans un contexte industriel compliqué », résume Arthur Charle. En considérant l’ensemble de son écosystème, Cocorico affirme être en mesure de produire annuellement 2,5 millions de pièces. De quoi voir venir, alors que les dirigeants ambitionnent un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros cette année, notamment via les points de vente physique, mais aussi en misant sur une croissance du site marchand de 50%. D’ici 2030, le Girondin vise un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. « Notre objectif est de devenir un acteur de la mode qui compte, concurrent de marques qui produisent à l’étranger et que l’on connaît tous très bien », conclut Arthur Charle. CocoricoSAS fondée en 2016Siège social à Bordeaux50 salariésCA 2024 : 15M€

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