Ça twiste à la tête de Bordeaux Mon Commerce
Romain Debonnière (à gauche) et Georges Simon. Crédit : DM
À Bordeaux, il y a du rififi au sommet de l’ex-Ronde des Quartiers, association de commerçants et d’artisans forte d’un millier d’adhérents. On parle « de choses à régler » à l’interne, mais une certain omerta règne.
Ça aurait pu être une élection sans histoire, fleuve tranquille comme il s’en écoule souvent au sein des associations. Même de celles de l’ampleur de Bordeaux Mon Commerce (ex-Ronde des Quartiers de Bordeaux, rebaptisée en 2022), « association de commerçants et d’artisans bordelais, qui favorise le lien entre commerçants, partenaires, institutions locales, instances nationales et consommateurs », qui revendique plus d’un millier d’adhérents, dont quelque 60% de commerçants indépendants. À l’heure où la municipalité et la CCI de Bordeaux se retrouvent autour d’un plan à 10 ans où « collectif, dialogue, partenarial, union… » servent d’épithètes et d’attributs à nombre d’initiatives et axes forts, l’affaire fait un peu tanguer le navire.
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Il y a quelques jours, cette asso loi 1901 renouvelait son conseil d’administration. Initialement, selon ses dires, le président sortant Georges Simon (cofondateur de Jane de Boy) avait prévu de ne pas se représenter. Avant, « un peu à la dernière minute », de finalement se mettre sur les rangs pour rempiler, « à la demande de l’ensemble du bureau, si personne ne se présente », raconte-t-il. Mais, sans qu’il en soit informé, une liste alternative se construit. Et l’emporte ! Poussant les sortants vers la sortie.
Une première réunion mardi
Qu’est-ce qui se joue derrière ce petit coup de Trafalgar ? « On n’a pas compris ce qui s’est passé », s’étonne Romain Debonnière. Membre du conseil d’administration sortant, il nous raconte qu’il avait prévu de démissionner sitôt son mandat renouvelé. La raison ? « Venu dans le conseil d’administration pour observer de l’intérieur, après 10 ans en tant que simple adhérent », le directeur-fondateur de « Comme chiens et chats » dans le quartier Ginko souhaitait ainsi pouvoir s’exprimer devant le nouveau CA. La raison de ce coup d’éclat programmé, mais tué dans l’œuf ? « Je suis en désaccord avec la façon dont l’association est dirigée, dont certaines stratégies sont orientées sans que le conseil d’administration ne se prononce. » Ce qui serait, le mode de fonctionnement de l’association « depuis de nombreuses années », poursuit-il. « J’aurais préféré que le conseil d’administration puisse plus administrer », déplore-t-il « à titre personnel ».
« Il y a des choses, comme dans n’importe quelle association, qui sont à améliorer », commente Anna Peledaborde, vice-présidente pour encore quelques heures, entre euphémisme et « volonté de ne pas mettre le feu aux poudres », afin de « maintenir une association forte ». Le nouveau conseil d’administration se réunira ce mardi 1er juillet en fin de journée et élira le bureau. Une séquence au cours de laquelle Georges Simon est censé faire la passation mais où il « n’est pas sûr d'être invité ». Les langues se délieront-elles ou le linge se lavera-t-il uniquement au sein de la nouvelle famille ?