Datacenters : Equinix va doubler la mise à Bruges - Premium

En octobre 2021, le géant mondial des datacenters Equinix (250 implantations dans le monde, dont 11 en France) prenait livraison à Bruges de BX1, son premier site girondin, le 11e sur le territoire hexagonal après les 10 déjà ouverts en région parisienne. C’est aussi en 2021 qu’est arrivé sur le littoral girondin le câble Amitié. Long de 6.800 km, il relie Lynn, non loin de Boston (Massachussetts, USA), à l’Europe, en l’occurrence Le Porge d’une part et Bude (Royaume-Uni) d’autre part. Composé de 16 paires de fibre optique, il propose une capacité de 400 térabits par seconde. Raccordé depuis quelques jours seulement à BX1, il a été mis en œuvre par un consortium réunissant Meta, Microsoft, Google mais aussi Orange et Vodafone. Des partenaires qui, au sein de BX1, disposent chacun d’une « cage », un espace technique privatif donnant un accès direct aux capacités du câble Amitié. « Cela vient clôturer un chantier lancé il y a cinq ans. Il va avoir un impact sur la France et l’Europe entière et replace clairement Bordeaux sur la carte des échanges numériques », indique Aurélien Vigano, vice-président International Networks d’Orange, qui rappelle que Marseille, point d’entrée numérique de l’Europe via la Méditerranée, est « la 350e ville mondiale par sa population mais la 7e sur le plan du trafic Internet ».Un câble qui explique pourquoi Equinix a jeté son dévolu sur les terres girondines, même si l’investissement est plus modeste que ceux menés en région parisienne, où les sites disposent d’une puissance comprise entre 10 et 100 MW. À Bruges, BX1 plafonnera à 4 MW, « c’est relativement petit », concède Régis Castagné, directeur général d’Equinix France. De conception modulaire, une première pour cet opérateur, ce datacenter girondin monte progressivement en puissance. Trois modules ont été mis en service depuis l’inauguration et affichent quasiment complet. Entre janvier et septembre prochains, les cinq autres modules prévus seront livrés et ouverts commercialement. Considérant la traction commerciale, BX1 pourrait ainsi être saturé d’ici deux ans. 50 millions d’euros auront alors été engagés, dont 32 millions pour l’investissement initial. Actuellement, ce site représente une cinquantaine d’ETP travaillant en son sein, dont 12 employés Equinix, les autres étant des personnels issus des clients, des fournisseurs ou prestataires liés. À pleine charge, l’équipe locale d’Equinix montera à 20 personnes.Chaleur fatale et centre aqualudique« Depuis la mise en service de BX1, une douzaine de nouveaux opérateurs télécom, qui n’étaient pas présents, se sont déployés localement, ce qui a attiré des entreprises, petites ou grandes », évoque Régis Castagné pour illustrer la dynamique, le « foisonnement induit des offres et le cercle vertueux pour l’écosystème ». Si l’identité de la majorité des clients du site reste confidentielle, on peut néanmoins citer le groupe girondin Cheops Technology. Jusqu’à présent, outre son propre datacenter, ce fleuron girondin de la tech était client d’Equinix en région parisienne. Une prestation désormais assurée depuis la Gironde. « Tous nos datacenters, en France et dans le monde, sont connectés entre eux, tous les écosystèmes mondiaux sont disponibles, il n’y a aucun désavantage compétitif à être client à Bruges », complète-t-il en bon premier commercial de son entreprise.Le DG d'Equinix France, Régis Castagné, et la maire de Bruges, Brigitte Terraza. Crédit : EquinixAlors que se profile la pleine montée en charge de BX1 d’ici fin 2025 à la faveur de la connexion au câble Amitié, Equinix voit déjà plus loin. Un deuxième datacenter girondin, de plus grande ampleur, se profile ainsi pour l’opérateur, qui refuse d’en dire plus. Brigitte Terraza, maire de Bruges, prend le relais et lève le coin du voile. « J’ai donné mon accord pour BX2 », indique l’édile qui précise que la chaleur fatale générée par ce second datacenter sera utilisée pour chauffer le futur centre aqualudique qui verra le jour à Bruges. Ce qui donne un indice sur la localisation du projet : vers le quartier du Lac, entre le camping international et le parc des expositions. Une récupération de chaleur qu’il n’a pas été possible de mettre en œuvre pour BX1, les clients pour de la chaleur industrielle n’étant pas légion en pleine zone de logistique à Bruges.

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