Chimie du végétal : que va faire Berkem de la PME Biopress qu’il vient d'acheter ?
Biopress devient pour Berkem une filiale « assurant un sourcing local en matières premières végétales ». Crédit : Biopress
Le groupe Berkem prend le contrôle de la société lot-et-garonnaise Biopress, qui produit des huiles et des protéines végétales. L’objectif ? Sécuriser une partie des approvisionnements avec un sourcing local et s’ouvrir l’accès à d’importants nouveaux marchés, notamment l’agroalimentaire.
Le groupe Berkem, spécialiste de la chimie du végétal, annonce le bouclage d’une nouvelle opération de croissance externe. L’acquisition concerne la société Biopress. Basée à Tonneins, fondée il y a une trentaine d’années, cette dernière est spécialisée dans la production d’huiles et de protéines végétales 100% naturelles. Au printemps 2014, suite à une mise en redressement judiciaire, le groupe Aiglon (siège dans les Hauts-de-France) en avait pris le contrôle à la barre du Tribunal de commerce d’Agen. 9 ans plus tard, cette SAS qui a réalisé 1,9 million d’euros de chiffre d’affaires en 2022, pour un résultat net dans le rouge de 471.000 euros (vs 2,2 millions de CA et un résultat de 125.000 euros en 2021) intègre la galaxie du groupe Berkem.
Pour ce dernier - siège à Blanquefort, sites industriels à La Teste de Buch (Gironde), Gardonne (Dordogne) et Chartres (Eure-et-Loir) - ce rachat est avant tout stratégique : « Biopress est une des premières entreprises agroalimentaires françaises à s’être spécialisée dans la production d’huiles végétales extraites de graines oléagineuses biologiques issues d’exploitation agricoles locales. Présentant des propriétés proches des dérivés du pétrole tout en étant des ressources renouvelables et biodégradables, les huiles végétales peuvent assurer des applications très diverses dans des domaines variés tels que la cosmétique, les revêtements et encres ou encore les lubrifiants », est-il expliqué dans un communiqué qui souligne également que les huiles végétales « sont particulièrement recherchées dans le domaine de la nutraceutique ».
Nouveaux marchés « considérables »
« Le sourcing de matières premières a toujours constitué un véritable savoir-faire », rappelle le directeur général du Groupe Berkem, Olivier Fahy, qui ajoute que « face à un environnement inflationniste et géopolitiquement complexe, il nous apparaissait nécessaire d’internaliser cette compétences via une filiale dédiée ». L’intégration de cette PME, dont l’achat est réglé intégralement en numéraire et financé sur fonds propres, est effective depuis la toute fin de semaine dernière, via la filiale Berkem Développement et inclut le maintien des 11 collaborateurs de Biopress. Ce faisant, Berkem porte ses capacités d’extraction et de traitement des végétaux à plus de 8.000 tonnes par an et « bénéficie désormais d’un approvisionnement local en huiles végétales techniques (…) proche de l’usine du groupe située à Gardonne ». En outre, les installations de Biopress « offrent de nouveaux espaces de stockage conséquents pour le groupe qui anticipe la croissance future de ses activités » est-il souligné.
« Nous allons nous renforcer sur nos pôles Santé, Beauté & Nutrition, Industrie et Constructions & Matériaux », déroule Olivier Fahy, qui y voit également « l’ouverture des portes d’un nouveau marché, celui de l’agroalimentaire, sur lequel nous comptons développer de nouvelles solutions durables à destination des industriels en demande de naturalité ». Cette opération s’inscrit « pleinement dans le prolongement » de l’acquisition annoncée mi-février dernier d’i.Bioceuticals, distributeur nord-américain de compléments nutritionnels. Pour continuer à s’armer afin d’exister sur un business mondial des compléments alimentaires attendu à plus de 175 milliards de dollars à l’horizon 2025.
Berkem
Siège à Blanquefort
Près de 200 personnes
CA 2022 : 51,8 M€