Motorisation : pourquoi Lepty a fait pivoter sa techno basée sur l’aluminium - Premium

Mi-juin, dans les allées du salon parisien VivaTech, Martin Aurientis pitchaitpré devant clients et potentiels investisseurs. L’entrepreneur portait les couleurs de Lepty, jeune pousse girondine qu’il a fondée en 2021 et dont il est à la tête. Son défi : concevoir une technologie utilisant l’aluminium à la place de l’essence, pour faire fonctionner des voitures ou des bateaux. Si, à l’origine, Lepty se positionnait sur un modèle similaire à celui de piles à hydrogène, la startup a réalisé en fin d’année dernière un important pivot. « Pour simplifier la logistique de remplacement de l’aluminium, on a décidé de développer un nouveau prototype qui utilise de l'aluminium fluide au lieu d’aluminium sous forme de plaques », explique Martin Aurientis. Un changement qui devrait permettre de recharger son véhicule avec une pompe, pour avoir un usage « aussi simple que pour l’essence, en effectuant le même geste ». En pivotant, Lepty a effectué dans le même temps un retour en arrière. Si le précédent modèle était déjà prototypé, le nouveau nécessite de recommencer une partie de la R&D. « On en est au stade de la cellule, précise Martin Aurientis. On a montré que cela fonctionne, d’ici la fin de l’année on veut arriver au même niveau qu’avant - c’est-à-dire avoir un prototype de 700 watts. » Ensuite, d’ici l’an prochain, la startup espère monter à sept kilowatts, « ce qui permettrait d’alimenter de petits moteurs de bateau électrique, l’équivalent de 15 à 20 chevaux ». Elle aura besoin pour cela de fonds (montant non communiqué), et espère pouvoir se lancer dans un tour de table dès cet été.Des essais en 2028Mais pourquoi l’aluminium ? Selon le dirigeant de la société, c’est d’abord sa densité d’énergie très élevée (deux fois plus que l’essence) qui est intéressante. « Tout ce qui peut être réalisé avec un moteur à essence classique, on peut le faire avec un générateur à aluminium ayant la même autonomie », insiste Martin Aurientis. Côté matière première, le métal tire aussi son épingle du jeu : il est le plus abondant sur la croûte terrestre. « Si on voulait remplacer totalement le pétrole sur Terre, il suffirait d’utiliser 2 à 3% des réserves d’aluminium », déroule ainsi l’entrepreneur. Qui précise que cette matière première est souvent présentée comme étant recyclable « à l’infini ». Lepty espère pouvoir réaliser de premiers essais de ses pilotes d’ici 2028. Pour ensuite réaliser une levée de fonds série A, puis industrialiser et commercialiser sa technologie. D’où la présence de la jeune pousse à VivaTech : « Nous cherchons des intégrateurs qui pourraient faire du c-développement avec nous sur des cas d’usage, expliquait alors Martin Aurientis. On produit un générateur, mais pas la voiture ou le bateau qu’il alimente. » Lepty ne se place pas en concurrence avec les véhicules électriques, mais son dirigeant fait volontiers la comparaison avec un moteur thermique. En matière de coût pour l’usager, s’il est « délicat de donner un coût juste à notre stade de développement », Martin Aurientis livre un ordre de grandeur : un kilogramme d’aluminium (environ trois euros) permettrait de remplacer entre deux et trois litres d’essence en fonction de l’usage. De quoi espérer devenir, un jour, une réelle alternative.Lepty SAS fondée en septembre 2021 Locaux à Pessac (ChemInnov) Effectif : 6 personnes CA : n. c.

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