Arkhênum veut devenir champion de la numérisation et de la valorisation du patrimoine - Premium

« Révélateur d’histoires ». C’est ainsi que la société girondine Arkhênum aime à présenter son activité. Fondée il y a 25 ans, cette belle PME revendique aussi le rang de « leader français de la numérisation et de la valorisation du patrimoine écrit », comme l’indique Laurent Onaïnty. Entré dans l’entreprise au début des années 2000, il en est le directeur général depuis sept ans. Une nomination intervenue quelques mois après que cette SAS soit passée dans le giron du groupe Mobilitas. Spécialiste international de la logistique (AGS, Les Déménageurs Bretons), ce dernier est notamment très présent sur le continent africain. La feuille de route est tracée : élargir l’activité de numérisation à l’ensemble du patrimoine, « s’intéresser à la pierre, au tissu, au papier, à tout type de technique », travailler sur la mémoire privée - alors qu’Arkhênum réalisait l’essentiel de son activité auprès de donneurs d’ordres publics - et développer une offre commerciale corporate en s’appuyant sur l’activité d’un groupe déjà présent dans une centaine de pays.Tout en restant ce spécialiste des documents anciens, Arkhênum devient alors aussi la société holding par laquelle sont menées des acquisitions stratégiques, en termes de compétences et de savoir-faire. Rejoignent ainsi l’aventure des entités telles que Vectracom (préservation et valorisation des contenus audiovisuels), Art Graphique & Patrimoine (numérisation, modélisation 3D et réalité augmenté, notamment de monuments) ou encore la pépite corrézienne Reliure du Limousin (restauration de documents anciens).Accéder à la diplomatie culturelle« Nous étions 50 personnes en 2016, pour 3 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé uniquement sur la France. En 2023, Arkhênum employait plus de 100 personnes installées dans cinq pays, pour un chiffre d’affaires qui dépasse les 7 millions d’euros », résume à gros traits le directeur général, dont la société œuvre désormais aussi en Suisse, Allemagne, Belgique, mais aussi dans les DOM-TOM et en Afrique du Sud. Afin de formaliser cette dimension groupe, qui agrège à ce jour cinq sociétés (250 personnes), la marque commerciale Memorist est créée mi-2021. « Cette identité résume notre capacité à nous regrouper et à pousser ensemble nos savoir-faire à l’international, pour proposer des offres packagées clés-en-main. » Ceci grâce aux implantations de Mobilitas qui « servent de tremplin, où chaque pays est un comptoir qui sert de base technique », décrit le dirigeant.Récemment, Arkhênum/Memorist a reçu le soutien du plan France 2030. L’ambition est clairement de pousser les feux à l’export. Des missions d’études ont été lancée au Royaume-Uni, aux USA, en Suisse et en Asie, cette année la Corée du Sud plus précisément mais aussi l’Espagne et l’Egypte sont dans le viseur. « On a déjà plusieurs VIE dans le groupe. On veut aussi s’appuyer sur le réseaux de décideurs que représente France 2030 et profiter d’un accès à la diplomatie culturelle de certains pays et être accompagné de façon structurée, car aujourd’hui c’est plutôt par opportunité », analyse Laurent Onaïnty.Assis sur un trésor brutPour autant, il ne va s’agir de s’éparpiller. « Notre stratégie de croissance va être ambitieuse, mais maîtrisée. Tous nos développements doivent donner naissance à un “baby Memorist” pérenne. A chaque fois, nous formons du personnel là-bas avec nos machines et notre savoir-faire. Arkhênum est la tête chercheuse grâce à la numérisation 2D, ensuite on fait rayonner », indique-t-il. D’autant qu’il est aussi question d’investir un nouveau secteur, d’ajouter une sixième brique, dans le domaine de la médiation culturelle. Une approche qui suppose de progresser dans le domaine des nouvelles réalités - virtuelle et augmentée - et des dispositifs immersifs. « On veut avancer de manière très déterminée, car il faut être visible et cibler la bonne approche. En France et à l’international, d’ici un an et demi, on aura une vraie brique sur la valorisation patrimoniale », s’engage le dirigeant. Une ambition qui passera « par une acquisition, car on aime aller vite », souligne-t-il.Plus largement, Arkhênum considère avec intérêt la révolution technologique que représente l’intelligence artificielle. « Il ne faut pas laisser ça de coté. L’IA nous offre une formidable opportunité, celle de donner du sens à nos images », estime Laurent Onaïnty. Au fil des années, son entreprise a ainsi accumulé une formidable base de données composée de manuscrits numérisés. « Pour une large part, c’est peu exploitable, car simplement relié à de simples métadonnées. La technologie nous permet désormais d’entrer dans le contenu, de faire du data mining. Pour ça, il faut entraîner les modèles d’analyse, ce qui a un coût. » C’est ce trésor brut que l’IA peut rendre exploitable, en proposant en prestation de service des services à haute valeur ajoutée aux clients de l’entreprise.ArkhênumSAS fondée en février 1999Siège social à BordeauxEffectif : une centaine de personnesCA (2022) : près de 7,2 M€

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