Après avoir revu son modèle économique, Vinea Énergie veut lever des fonds
Après deux mois d'arrêt, Vinea Energie a repris son activité en faisant évoluer son modèle économique. Crédits : Vinea Energie
La startup Vinea Énergie, spécialisée dans la collecte et le recyclage de ceps de vigne, a récemment changé de modèle économique. Une évolution nécessaire pour la survie de l’entreprise, qui est en pleine levée de fonds.
L’aventure avait pourtant bien démarré, en novembre 2020, pour la jeune pousse Vinea Énergie. Après 15 ans de vie professionnelle dans le milieu du vin, Alice Shaw a eu l’idée, avec deux membres de sa famille, de recycler les pieds de vigne arrachés chaque année par les vignerons. « Ils ne savent pas forcément quoi en faire à part les brûler. Mon mari et mon beau-père travaillent dans le domaine énergétique, thermique de bâtiments, et pour alimenter des chaudières à bois, à biomasse, il faut importer énormément de matières premières, présente la cofondatrice. On s’est dit, pourquoi ne pas corréler ce bois brûlé chaque année et les besoins des territoires en bois-énergie ? »
L’activité démarre, en proposant un service de collecte des pieds de vigne gratuit, sur simple demande. Le modèle économique repose alors sur la vente de ces produits à de grands fournisseurs d’énergie - deux, actuellement -, ayant eux-mêmes des contrats d’approvisionnement pour des industriels ou des collectivités. En 18 mois d’activité, Vinea Énergie se constitue un réseau de plus de 200 vignerons dans le bordelais et le cognaçais ; et la startup collecte puis recycle 5.500 tonnes de ceps de vigne. Selon la startup, l’émission de 4.850 tonnes de CO2 aurait été évitée sur le territoire aquitain, « soit l’équivalent de 1.200 voitures en circulation par an ».
Lever 1M€ pour se développer
Mais rapidement, Alice Shaw et ses associés se rendent compte que leur modèle économique n’apporte pas suffisamment de stabilité. « Il devait permettre de couvrir les frais de ramassage, mais avec toutes les charges, la réalité économique a rattrapé l’idéal que l’on portait », avoue notre interlocutrice. Vinea Énergie a dans un premier temps stoppé son activité, en mars 2022, pour se laisser le temps d’évoluer. « Nous avons appelé certains vignerons, nous avons regardé les tarifs de collecte des déchets verts pour connaître les modalités… Avant de revenir le 1er juin avec un nouveau modèle de ramassage payant. » Et pour faire simple, l’entreprise se base sur une benne, « car tout le monde voit à quoi ça ressemble ». Désormais, la collecte d'une benne de ceps de vigne coûte dont 350 euros. Objectif affiché : compter en moyenne quatre bennes par client, et entre 30 et 40 clients par mois, pour atteindre une stabilité économique.
« Nous sommes en cours de levée de fonds, aussi, pour "sortir du rouge" et pouvoir développer notre modèle. Nous cherchons un million d’euros auprès de business angels », précise Alice Shaw, qui espère atteindre la rentabilité d’ici un an… Sans perdre trop de clients. « Malheureusement, on sait que ce changement pourra nous faire perdre une partie des vignerons ; car il y a de grandes différences de moyens aujourd’hui. C’est pour cela qu’on réfléchit à étoffer notre offre, la rendre adaptée. Mais pour l’instant, nous devons consolider notre activité. »
Vinea Energie
Basée à Teuillac
7 salariés
CA : n. c.