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Lac C : comment l’ancien siège bordelais de la CDC est devenu un tiers-lieu

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jeudi 12 octobre 2023
Lac C : comment l’ancien siège bordelais de la CDC est devenu un tiers-lieu

Inauguré le 26 septembre en présence de Pierre Hurmic, Lac C accueille des structures de nature très diverse : associations, ESS, petites entreprises ou artisans, comme ici avec un atelier d'ébénisterie - crédit AL

À Bordeaux-Lac, l’ancien siège girondin de la Caisse des Dépôts est devenu un tiers-lieu d’occupation temporaire, qui accueille déjà 70 entreprises et structures de l’ESS, et cherche toujours de nouveaux locataires. Au programme : des conditions tarifaires particulièrement attractives et la promesse d’une émulation collective, qui perdureront pour au moins deux ans.

Depuis le mois de février, le quatrième étage de l’ancien siège girondin de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) bruisse d’une activité nouvelle, joyeusement hétéroclite. Sur les portes, les intitulés de services administratifs ont cédé la place à des noms de startups, d’artisans, d’associations ou de structures de l’ESS, qui se partagent désormais une partie des couloirs de cet immense ensemble immobilier situé à un jet de pierre de la rocade et de Bordeaux-Lac. Un temps vacant suite au départ des équipes de la CDC vers leur nouveau siège girondin, installé dans la ZAC Amédée Saint-Jean, le site est en effet devenu depuis le 1er février un tiers-lieu d’occupation temporaire, dont le nom, Lac C, rend aussi bien hommage à l’accessibilité qu’aux zones humides de la Jallère voisine.

« C’est un lieu emblématique par sa taille et par l’ambition qu’il porte. Les immeubles vides doivent pouvoir être mobilisés en attente de projets pérennes, et l’occupation temporaire constitue une solution immédiate », salue Nordine Guendez, président d’Aquitanis, l’Office public de l’habitat de Bordeaux Métropole, à qui la CDC a confié l’exploitation du lieu, en association avec la coopérative Plateau Urbain, via un commodat de trois ans. Sur les 28.000 m² du site, 13.000 m² ont en effet été ouverts aux acteurs du territoire, sélectionnés par appels d’offres successifs en fonction de la nature de leur activité, de l’impact social de cette dernière et de leur volonté d’implication dans un tiers-lieu se voulant par essence collaboratif.

Inauguré formellement fin septembre, le site accueillait déjà 76 structures occupantes, représentant quelque 250 personnes, et une nouvelle vague de candidatures est ouverte jusqu’au 16 octobre pour compléter l’effectif. Avec un loyer particulièrement attractif : 11 euros par m² et par mois (HT ou TTC selon le profil fiscal) pour des ateliers ou des bureaux, et bientôt 12 euros /m²/mois pour les espaces de formation qui seront mis à disposition dès l’obtention du classement ERP, prévue d’ici la fin de l’année. « La cuisine de 400 m², qui servait jusqu’à 1.000 repas par jour, devrait être réhabilitée dans les prochains mois et fera l’objet d’un appel à projets spécifique. Nous regardons également pour installer des colocations solidaires dans les anciens logements de fonction, ce serait une première sur la Métropole », complète Nordine Guendez.

Lieu d’occupation « temporaire » oblige, les baux couvrent une durée limitée. En l’occurrence, deux ans et trois mois, délai au-delà duquel l’ancien siège bordelais de la CDC sera vidé pour préparer l’émergence du futur quartier de la Jallère, piloté par la Banque des Territoires, la Ville et la Métropole. En attendant, les occupants de Lac C saluent l’accessibilité, mais aussi l’ambition collaborative du lieu dont, cerise sur le gâteau, la plupart des bureaux sont déjà meublés. « Ca nous permet d’avoir un espace créatif pour l’accompagnement de jeunes réalisateurs, mais aussi d’organiser une soirée de projection tous les deux mois », illustrent les représentants de l’association Kino Sessions. Quelques bureaux plus loin, entourés par des structures comme la Cravate solidaire ou l’antenne girondine d’Echange Nord Sud, l’association d’éducation populaire CPVC Sud-Ouest (Coordination pour promouvoir compétence et volontariat) attend le classement ERP pour développer ses activités : « nous venons d’obtenir la certification Qualiopi, qui va nous permettre de former des professionnels ». Quelques entreprises complètent le tableau, à l’image des marques Petit Kiwi (maillots de bain pour enfants) ou Emily’s Pillow (linge de nuit en soie), dont la fondatrice, Laure Lagarde, commente : « ce type d’occupation nous aide quand on doit recruter et qu’on n’a pas encore les moyens de prendre des bureaux en propre ».

Quelles modalités d’accès au Lac C ?
La troisième phase de candidatures lancée par Plateau Urbain précise les critères de sélection des occupants temporaires du Lac C : la nature de l’activité, leur apport au territoire, leur impact social, économique et culturel sur le quartier, la difficulté des candidats à accéder à l’immobilier classique, leur volonté de contribuer à une démarche collective. « Ce projet de tiers-lieu transitoire ne représente pas uniquement des espaces de travail accessibles. Il a pour ambition de créer un écosystème entre une multitude de structures aux activités très différentes. C’est une page blanche transitoire, un lieu de vie, de travail, de convivialité et de bien commun, qu’il s’agira de remplir ensemble durant 2 ans et 3 mois ! », précise Plateau Urbain.