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Bordeaux devient la capitale mondiale de l'ESS

Écosystème
vendredi 08 octobre 2021

La Ville et Pierre Hurmic présideront le CSEF. Crédits : Adobe Stock Ivooderooij

Bordeaux a été élue à la présidence du GSEF, et se porte candidate pour accueillir le forum mondial de l’économie sociale en 2025. Une reconnaissance pour la ville et ses acteurs, qui permet au Port de la Lune de prendre une place à part entière en matière d’ESS.

C’est un symbole fort qui souligne la montée en puissance de l’économie sociale et solidaire (ESS) en Gironde. Ce mardi 5 octobre, l’assemblée générale du Forum mondial de l’économie sociale, le GSEF, a validé la candidature de Bordeaux pour assurer sa présidence. Cette candidature résulte d’un accord quadripartite entre la Ville, Bordeaux Métropole, le Conseil départemental de Gironde et la Région Nouvelle-Aquitaine. « Nous sommes ravis car cette nomination signifie que Bordeaux est reconnue est identifiée pour son travail autour de l’ESS », commente Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire en charge du dossier.

Jusqu’à présent, le secrétariat du GSEF, plateforme mondiale au service de la promotion de l’ESS, était basé à Séoul. C’est désormais au Port de la Lune qu’il installera ses bureaux. La Ville et le maire, Pierre Hurmic, en prennent la présidence, suppléés par la Métropole. La Région Nouvelle-Aquitaine assure la coprésidence européenne, suppléée par le Conseil départemental. « Cela va apporter une mise en avant des acteurs locaux, reprend Stéphane Pfeiffer. Le GSEF marque Bordeaux comme une place forte de l’ESS et nous inviterons des chercheurs pour travailler sur divers sujets, et donner plusieurs grandes orientations au réseau. »

2022, année de l’économie sociale

Dans un communiqué, la Ville explique vouloir « poursuivre les missions fondamentales du GSEF » que sont un plaidoyer international sur l’ESS, des recherches thématiques, mais aussi des dialogues politiques entre gouvernements locaux des cinq continents que rassemble l’organisation. Pour Timothée Duverger, maître de conférence associé à Sciences Po Bordeaux en charge de la chair TerESS et conseiller technique auprès de Pierre Hurmic, « derrière cette reconnaissance forte, il y a de vrais enjeux. L’objectif est de peser dans les rapports de force internationaux. La recherche, les recherches qui seront menées auront un rôle à jouer pour alimenter les orientations politiques. »

En 2022 une échéance importante arrivera : le GSEF mène un groupe de travail avec l’ONU, et une feuille de route autour de l’économie sociale et solidaire sera votée en assemblée générale. « C’est un rendez-vous très important, reprend Timothée Duverger. A l’échelle internationale, ce sera le lancement d’une coalition pour un plaidoyer en faveur de l’ESS. » Également, la 110e conférence de l’Organisation internationale du travail aura pour thème « l’ESS au service du travail décent ». « De plus, la France prendra la présidence de l’Union Européenne en janvier. Cette date va concorder avec le plan d’action en faveur de l’ESS. C’est un moment important, un tournant pour l’économie sociale », se réjouit le maître de conférence.

A lire aussi : Bordeaux se dote d'une feuille de route de l'ESS

Une place à prendre pour Bordeaux

Tous les deux ans, le GSEF organise son forum mondial. Bordeaux, la Métropole, le Département et la Région ont candidaté pour que la préfecture de Nouvelle-Aquitaine accueille l’événement en 2025. « La validation se fera ultérieurement, détaille Stéphane Pfeiffer. Ce n’est pas encore officiel, mais je ne suis pas très inquiet ». Timothée Duverger, lui, aimerait accompagner ce forum. « Sciences Po est très engagée dans le domaine. Notre chair dédiée à l’ESS fête son premier anniversaire et si notre cœur de métier reste la formation, avec un master en formation initiale et l’autre en formation continue, nous avons aussi un axe de développement autour de la recherche. » La chair va entre autres développer une certification de pilotage de tiers-lieux, et travaille pour monter une formation sur les recherches participatives. « En clair, transférer des méthodologies de la recherche aux acteurs de l’ESS pour qu’ils s’en saisissent. » Très engagés sur la question du débat public, Timothée Duverger et ses équipes ont monté, en partenariat avec la CRESS (Chambre régionale d’économie sociale et solidaire) un temps d’échanges et de formations express à destination des collectivités, et particulièrement des élus en charge de cette économie sur le territoire. « C’est un signe fort que Sciences Po Bordeaux, qui est quand même une grande école, se saisisse à ce point de l’ESS. On parle de plus en plus de transition, du monde, de l’économie de demain. L’ESS est en position de forte, attire le regard et l’attention, et peut être un outil au service d’un certain nombre de changements sociaux qu’on veut impulser. C’est maintenant une forme d’économie à part entière, même si elle est émergeante et reste à consolider », affirme le directeur de la chair.

« Bordeaux est une grande ville et beaucoup d’acteurs locaux proposent des solutions innovantes », souligne Stéphane Pfeiffer. Selon lui, Pierre Hurmic travaillera à renforcer la coopération internationale, pour passer du local au global, un changement d’échelle nécessaire. « Le territoire a une vraie place à prendre dans l’ESS, conclut Timothée Duverger. Plusieurs régions françaises se saisissent de cette économie, mais la convention quadripartite comme celle qui a été créée n’existe nulle part ailleurs. Bordeaux prend la place de chef de file même si le travail se fait en coopération. Pour être moteur, dans une dynamique collective en matière d’ESS. »

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