Alain Anziani est décédé
Avocat de formation, Alain Anziani a vécu toute une vie en politique. Une carrière marquée par la hauteur morale, la défense pondérée de ses convictions et un investissement sans faille pour la chose publique. Avec un mantra : « veiller à ceux qui souffrent, accompagner ceux qui prennent des risques ».
Alain Anziani est décédé ce samedi 19 juillet au matin, il avait 74 ans. Homme politique français, il a notamment été maire de la ville de Mérignac de 2014 à 2025, succédant à l’emblématique Michel Sainte-Marie. Une fonction d’édile a laquelle il avait dû renoncer au printemps 2025, affaibli par sa lutte contre deux cancers dont il était atteint depuis 2022. Un an auparavant, il avait démissionné de son mandat de président de Bordeaux Métropole qu’il exerçait depuis l’été 2020, remplacé par la maire d’Eysines Christine Bost. À la tête de cette institution, il avait instauré une ligne médiane entre la cogestion à l’œuvre depuis des décennies au sein de l’ex-Communauté urbaine de Bordeaux et la volonté du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, de s’en tenir à une stricte gouvernance majoritaire.
Une vie en politique
Né le 30 mai 1951 à Paris, titulaire de deux maîtrises - en philosophie et en droit - et d’un DEA d’économie, Alain Anziani devient avocat en 1979. Dès 1982, il s’installe en Gironde : chargé de la planification au sein du cabinet du président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine - à l’époque Philippe Madrelle - il suit les contrats de plan avec l’Etat, les Conseils généraux et les agglomérations. Avec le changement de majorité dans l’exécutif régional en 1986, il redevient avocat, inscrit au barreau de Bordeaux. De 1993 à 2009, il exerce les fonctions de premier secrétaire de la Fédération départementale du Parti Socialiste. En 1992, il est tête de liste du PS en Gironde lors des élections régionales et fait son entrée dans l’hémicycle régional. Réélu en 1998, il devient vice-président de la Région, en charge des Finances et de la Planification, puis de l’Action économique, à la faveur de l’accession du socialiste Alain Rousset à la présidence. Une vice-présidence qu’il conservera jusqu’en 2008.
En 2001, le député-maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie, lui confie la délégation d’adjoint chargé de la Politique de la ville et des Conseils de quartiers. Après les municipales de 2008, il devient adjoint aux Finances et à l’Innovation et devient responsable de Bordeaux Aéroparc, parc industriel et scientifique créé à Mérignac par Bordeaux Technowest. C’est aussi en 2008 qu’il est élu sénateur de la Gironde. Il abandonne alors la vice-présidence du Conseil régional et sa profession d’avocat. En 2011, il est nommé membre du bureau du Sénat, avec la fonction de questeur. Tête de liste lors des élections municipales de mars 2014 à Mérignac, il remporte le scrutin et prend la suite de Michel Sainte-Marie en tant que maire de cette commune de quelque 75.000 habitants. Interrogé par notre confrère Sud Ouest peu après avoir annoncé renoncer à cette fonction de maire, il répondait : « J’ai adoré ce mandat de proximité où il faut aimer les gens, s’occuper de l’immédiat comme de l’avenir. Etre maire, c’est avoir les pieds dans la glaise et le regard vers l’horizon. »