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Mobilités, emploi, logement : les priorités de Bordeaux Métropole pour 2022

Écosystème
lundi 17 janvier 2022

Alain Anziani a présenté vendredi ses voeux à la presse, entouré de l'ancien président et maire du Bouscat, Patrick Bobet, et de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux - photo AL

Du développement du ferroviaire au futur dossier sensible de la ZFE, le sujet des mobilités figure en tête des priorités affichées par l’exécutif métropolitain pour 2022, avec en point d’orgue le choix d’un nouveau délégataire pour les transports en commun. Les questions de l’emploi, de la régie de l’eau, du logement et du développement économique de la rive droite figurent également à l’agenda.

« L’épidémie ne nous a pas empêché de travailler », s’est félicité vendredi Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, lors de la présentation de ses vœux à la presse. Après une fin d’année marquée par l’adoption successive du nouveau schéma des mobilités, puis par celle de la feuille de route dédiée au développement économique, l’exécutif métropolitain entend désormais passer à la mise en œuvre, avec plusieurs jalons d’ores et déjà fixés à l’agenda 2022.

« La grande ambition pour 2022 sera le ferroviaire »

Sur la question des mobilités, l’année sera marquée par le choix du délégataire chargé d’opérer l’ensemble des transports en commun métropolitains (aujourd’hui gérés par Keolis), à compter du 1er janvier 2023 et pour une durée de huit ans. Sa désignation interviendra au mois de juillet. La Métropole prévoit en parallèle d’avancer sur l’idée, défendue par Alain Anziani, d’un téléphérique traversant la Garonne. Moquée par l’opposition, elle permettrait selon le président de faire transiter jusqu’à 17.000 passagers par jour, et profiterait aussi bien aux migrations pendulaires qu’à l’activité touristique. « Six scénarios seront soumis à consultation, nous en choisirons un en fin d’année », précise-t-il.

Le train, et sa place dans une approche multimodale, est cependant présenté comme la priorité métropolitaine numéro un. « La grande ambition pour 2022 sera le ferroviaire, qu’on est en train de redécouvrir », a déclaré Alain Anziani, en référence au projet de RER métropolitain - qualifié vendredi de « métro métropolitain ». « Je souhaite la mise en place d’un pass Navigo, qui fonctionne pour le train, le bus ou le tram. Nous discutons avec la Région et la SNCF sur ce point », a-t-il ajouté.

En attendant l’avènement du RER métropolitain, la Métropole prévoit la mise en service du tramway A vers l’aéroport pour 2023. Elle devrait par ailleurs poser, au premier semestre 2022, la première pierre de la future halte ferroviaire du Bouscat, avant de s’attaquer au sujet de la Médoquine, à Talence, amenée à devenir un lieu d’échange multimodal important. Du côté du bus express, ou bus à haut niveau de service, elle prévoit en 2022 la construction des premières stations de la ligne Bordeaux Saint-Aubin-de-Médoc, pour une mise en service programmée à l’horizon 2024. Le maître d’œuvre de la future ligne reliant le CHU Pellegrin à Malartic, à Gradignan, devrait quant à lui être nommé dans l’année.

ZFE et mobilités douces

L’année sera également marquée par le lancement de la concertation liée à la mise en œuvre de la future ZFE (Zone à faible émission) bordelaise, qui n’aura sans doute rien d’un long fleuve tranquille. « Il va falloir déterminer le périmètre, a priori intra-rocade, mais aussi la progressivité, le choix de la vignette Crit’Air et surtout l’accompagnement mis en œuvre pour aider les familles modestes ou les artisans à changer de véhicule », a expliqué Alain Anziani, avant d’indiquer que la Métropole collaborerait avec Libourne et la Cali sur le sujet. « Il ne faudra également pas oublier la question du contrôle pour que cette ZFE soit respectée, en sachant que les pouvoirs de police relèvent du maire ».

La Métropole prévoit également d’avancer sur les aménagements liés aux mobilités douces, avec un budget prévisionnel de 150 millions d’euros pour la mandature, ainsi que sur le plan marché, doté de 2 millions d’euros par an. À surveiller également : les conclusions du groupe de travail sur les problématiques de congestion de la rocade, monté fin 2021 par Thomas Cazenave.

Développement économique : lancement de l’OIM rive droite

« L’emploi doit rester une préoccupation majeure de notre métropole », a souligné Alain Anziani, se félicitant de l’inauguration prochaine du nouveau campus de Groupama à Mérignac, qui accueillera 900 collaborateurs, ou de projets tels que Way 4 Space et Tarmaq, censés porter le développement de la filière ASD. Le président de la métropole promet sur ce volet que ses services continueront à dialoguer avec le monde économique, dans la continuité de la démarche de consultation qui avait abouti à la feuille de route adoptée fin 2021.

Principaux outils de cette action économique locale, les opérations d’intérêt métropolitain (OIM) se poursuivent, avec la création formelle, à l’automne 2021, de l’opération dédiée à la rive droite, dont la responsabilité a été confiée à Alexandre Rubio, maire de Bassens, avec l’objectif de valoriser à la fois le fleuve, le port et les entreprises déjà présentes sur place. Reste à voir quel sera le focus de cette troisième OIM, après Aéroparc, très liée à l’aéronautique, et Inno Campus, conditionnée par sa proximité géographique avec l’université. « Elle n’a pas vocation à être mono-spécialisée, mais je conseillerais quand même une forte identité », commente Alain Anziani.

Eau, déchets, logements

Dernier grand pan de l’agenda : la question des services publics et du logement, avec en premier lieu les modalités de passage à une régie publique de l’eau. « C’est beaucoup de travail, il y a 150 contrats à signer ou à reprendre, en plus de toutes les questions liées au personnel, que ce soit celui du délégataire ou de la métropole », indique le président. La gestion des déchets devrait quant à elle faire l’objet d’un plan supérieur à 260 millions d’euros, avec comme objectifs affichés la réduction de 15% des volumes collectés d’ici à 2030, et l’augmentation de la part recyclée de ces derniers, pour atteindre au moins 65% des volumes valorisés d’ici 2035, notamment sous forme de chaleur. Sur le logement, Alain Anziani a rappelé la forte pression de l’Etat, ainsi que les 40.000 demandes de logement social en attente à l’échelle de la métropole. « Il faudra trouver du foncier, et ne pas construire n’importe où, n’importe comment », résume l’élu. La onzième révision du PLU (Plan local d’urbanisme), qui fera l’objet d’une enquête publique cette année, aura pour mission de cadrer les choses.