Itsalga veut démocratiser les plats cuisinés à base d’algues - Premium

Du nouveau au rayon des plats cuisinés. Son nom : Itsalga. L’entreprise et la marque ont été lancées en ce début d’année au Pays basque. Un nom fait la contraction en basque « Itsas » la mer, et « alga », l’algue. « Et on peut le lire en anglais it’s alga », sourit le fondateur de la jeune entreprise, Corentin Notte. Et son idée est dans le nom : il a l’intention de créer des produits cuisinés à base d’algues alimentaires. Une idée qui lui vient de son parcours. « J’ai toujours bossé dans l’agroalimentaire, et j’ai baigné là-dedans », explique le jeune entrepreneur. Au fil de sa carrière, il a fini par s’intéresser aux alternatives possibles à la viande et au poisson en tant que source de protéine. « Il y a moins de poissons, exemple avec les interdictions de pêche », cite-t-il. Pour moi, l’avenir n’est pas de ne plus manger de protéines animales, mais d’en manger mieux. » C’est comme ça qu’il est tombé sur la solution de l’algue. « C’est une vraie bombe en matière de source de protéine », explique-t-il. « Elle en contient bien plus qu’un morceau de viande, et elle est compatible avec un régime végétarien ou flexitarien ». D’autant que si l’élevage d’animaux est connu pour émettre beaucoup de gaz à effet de serre, les algues à l’inverse « permettent de régénérer les fonds des océans », explique le jeune chef d’entreprise. Comment rassurer le consommateur ?Ainsi, Corentin Notte s’est mis aux fourneaux pour trouver des recettes qui remplaceraient les sources habituelles de protéines par l’algue. Il a resserré sa R&D autour d’une gamme de produits. « J’ai choisi des classiques de la gastronomie française et d’ailleurs », souligne-t-il. Il a par exemple développé une purée ou encore un gratin dauphinois, tous deux aux algues. « L’idée est de rassurer les consommateurs et de ne pas créer de rupture. » argumente-t-il. « Et on veut aussi que ça reste gourmand ». Au total, avec l’aide du lycée agricole Jean Errecart de Saint-Palais, il a développé cinq recettes. Qu’il veut désormais produire à plus grande échelle afin de les vendre au rayon « plats cuisinés » des grandes surfaces. En matière de sourcing, il espère avoir les matières premières les plus locales possible. « Les algues viennent de Charente-Maritime, car c’est là qu’on trouve une algue alimentaire de qualité », liste-t-il. Mais pour le reste, le sel est de Salies, le piment d’Espelette, les pommes de terre de Nouvelle-Aquitaine, le lait du Pays basque. Un choix forcément plus coûteux, mais assumé. Pour autant, le chef d’entreprise veut rester sur des prix de marché et n’entend pas être plus cher que ce qui se fait déjà. « On sera entre 10 et 15 euros le kilo », précise-t-il. S’il veut proposer des produits gourmands et « bons », il compte aussi obtenir un nutriscore B, facteur de plus en plus regardé par les consommateurs.Un marché particulièrement porteurMais séduire les consommateurs avec un nouveau produit n’est pas chose aisée. Il envisage déjà des campagnes de marketing sur les réseaux sociaux. Mais pas seulement. Itsalga mise surtout sur les animations dans les grandes surfaces. « Dans tous les magasins qu’on entrera, on proposera de venir faire goûter nos produits aux clients », explique Corentin Notte. Il a déjà approché ses premiers clients et espère en grande distribution dès avril-mai 2025, avec un objectif de 15 magasins partenaires d’ici fin 2025, via la centrale d’achat Scalandes, l’une des 16 centrales d’achats et plateforme de stockage du groupement Leclerc en France, qui approvisionne notamment 62 magasins (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées, Gers). Itsalga s’appuie pour l’instant sur les infrastructures du lycée Errecart pour la production, avec une capacité actuelle de dix magasins. Mais pour se structurer, la start-up devra rapidement passer à l'échelle. « Il va falloir monter en puissance pour écraser des coûts fixes, notamment sur la logistique, la production et l’achat de matière première », déroule l’entrepreneur. Ainsi, sa première priorité est de trouver prochainement un nouvel atelier de production. Dans un second temps, il envisage d’embaucher une première personne fin 2025, puis une autre en 2026, pour structurer la production et l’administration des ventes. Si Corentin Notte s’est tourné sur ce marché, c’est qu’il est particulièrement porteur. En effet, chaque année de plus en plus de plats cuisinés sont consommés. Selon une étude récente, en GMS, le marché des plats cuisinés frais était estimé à 1,28 milliard d'euros en 2023.

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