Le fabricant de pâtes fraîches Irina ouvre une seconde ligne de production à Bidart - Premium

Né à Arbonne en plein confinement, le fabricant de pâtes Irina s’agrandit et installe une seconde ligne de production à Bidart. Ancien chef d’entreprise dans le bâtiment, Quentin Duplantier crée Irina en 2020. Désireux de trouver une activité dans l’agroalimentaire, il raconte : « Un jour, en faisant des pâtes fraîches à la maison avec ma compagne, j’ai trouvé ça un peu long, un peu fastidieux. Le soir, je me suis mis sur Internet, j’ai regardé les machines industrielles et j’ai trouvé ça hyper intéressant. » Après un rapide benchmark, il constate qu’aucun acteur ne propose ce type d’activité dans un rayon de 300 kilomètres. « Le lendemain, j’ai fait un business plan et je me suis dit : voilà, je me lance. »Le seul petit bémol : la création d’Irina s’est déroulée pendant le confinement du printemps 2020. « Quand j’ai lancé la commande des machines en Italie, Emmanuel Macron a annoncé le lendemain qu’il fermait les frontières », se souvient-il. Malgré l’incertitude, il décide de persévérer et installe son premier laboratoire dans le sous-sol de sa maison. Les machines arrivent début juillet, et la production démarre. Les débuts se font sur les marchés locaux (comme à Guéthary et St-Pée-sur-Nivelle), avant de convaincre les premiers clients B2B comme Cœur de Frais. Une entreprise tournée vers le local La société emploie cinq salariés et devrait bientôt en accueillir un sixième pour une masse salariale de 100.000 euros. Elle décline son savoir-faire à travers deux marques : Irina Pasta, pour les épiceries fines, fromageries ou traiteurs, et Ona Pasta, pensée pour la grande distribution. Tous les produits reposent sur des ingrédients de proximité. « On s’attache à utiliser des produits locaux au maximum », souligne Quentin Duplantier, citant le jambon de Bayonne IGP, l'Ossau-Iraty ou encore la farine 100 % française. « L’argent reste ici, économiquement, il reste local ». Selon lui, ce positionnement différencie Irina des grands industriels et séduit une clientèle attachée à consommer responsable. « On est sur un produit artisanal plutôt haut de gamme, qui touche aussi bien de jeunes actifs que des retraités », précise le fondateur. En grande surface, ces produits sont vendus entre 4 et 6 euros le paquet selon les enseignes. Quentin Duplantier revendique un équilibre entre qualité et prix : « On ne peut pas dire qu’on est plus fort que Giovanni Rana, mais c’est artisanal, et ça vient dans une économie circulaire ». Pour lui, l’écart reste justifié par les ingrédients locaux et la traçabilité. Côté collectivités, Irina mise sur les produits frais pour se différencier des industriels européens. « En collectivité, nous on va être à 8 euros le kilo, nos concurrents à 6,70 ou 7. Le delta n’est pas énorme, et sur des très gros volumes, on peut faire un effort ».Une seconde ligne de production à Bidart En 2024, Quentin Duplantier a saisi l’opportunité de reprendre le bail d’une entreprise en difficulté à Bidart, déjà équipée de chambres froides. « Cela nous a permis d’aller chercher des plus gros marchés et d’installer une nouvelle ligne, bien plus importante pour tripler notre production ». Avec cet outil, Irina peut désormais passer de 300 à 900 kilos de pâtes fraîches par jour et répondre aux appels d’offres de cuisines centrales ou d’écoles qui nécessitent jusqu’à une tonne livrée. L’investissement représente 138.000 euros, dont 40.000 de subvention régionale, complétés par un apport personnel et un prêt bancaire. Mais cette montée en puissance n’a pas été simple. « Le développement, c'est très très long. Ça ne va jamais assez vite », regrette l’entrepreneur. Entre les problèmes de foncier au Pays basque et la frilosité des banques à financer ses débuts, il a dû attendre une rare opportunité : trouver un bâtiment déjà équipé en froid, faute de quoi « ça coûte très cher ». À ces contraintes s’ajoutent des limites logistiques : le site de Bidart offre 450 m² mais Quentin Duplantier estime qu’il faudrait 1.000 m² « pour travailler dans de bonnes conditions ». Reste que ce nouvel atelier a permis à Irina de structurer son équipe avec l'embauche d’un commercial, de deux salariés en production, d’une assistante administrative et bientôt d’un opérateur de ligne. Et surtout, l’arrivée d’un nouveau pasteurisateur permettra de réduire la consommation de gaz et améliorera la qualité des produits. En ce qui concerne l’avenir d’Irina, Quentin Duplantier voit grand : « L’objectif à moyen terme serait de devenir un leader des pâtes artisanales en Nouvelle-Aquitaine… Et pourquoi pas, à long terme, vendre nos produits partout en France en gardant l’ADN local et le sourcing régional ». Irina Créée en 2020Nombre de salariés : 5 bientôt 6 en novembre 2025CA : 500.000 euros projection pour 2025

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