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Bordeaux Métropole veut concilier sobriété et investissements

Écosystème
jeudi 15 septembre 2022

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, a balayé jeudi des principaux dossiers politiques du moment à l’occasion de sa conférence de rentrée. Un tour d’horizon marqué par les sujets de sobriété et la nécessité d’anticiper de futurs aléas climatiques, avec la volonté affichée de réduire les dépenses sans entraver les investissements en faveur des transitions, qu’il s’agisse d’énergie ou de mobilité.

Grêle, sécheresse, feux de forêt, inflation : la traditionnelle conférence de rentrée d’Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, s’est sans surprise ouverte sur un rappel des récents bouleversements survenus en Gironde, et sur la nécessité de répondre aux problématiques d’inflation, de difficultés d’approvisionnement et de prévention des risques climatiques. Avec quelques chiffres visant à donner la mesure, à commencer par les 25.400 hectares de forêt détruits dans les incendies. « C’est l’équivalent d’une demi-récolte annuelle de bois qui a disparu, il y aura des conséquences », a estimé Alain Anziani, avant de rappeler que la forêt représentait 25% du territoire métropolitain, dont 65% sur terrains privés, et d’annoncer l’ouverture prochaine d’une consultation visant à aboutir à un plan forêt impliquant tous les acteurs concernés.

Autre risque climatique envisagé : celui des inondations, accentué par l’élévation du niveau des océans. Sur ce terrain, Bordeaux Métropole, qui accueillera en fin d’année le Forum des risques majeurs, annonce la préparation, pour la fin de l’année, d’un plan d’actions de prévention des inondations, qui relève de la compétence des intercommunalités. Également au programme : un nouveau plan climat, présenté fin septembre. « Pour la première fois, nous allons tenir compte non seulement de l’impact carbone de nos activités, mais aussi de ce que nous importons », indique Alain Anziani.

Une facture d’énergie en hausse de 350%

En attendant, la métropole fait, elle aussi, face aux problématiques d’inflation. Sa consommation de gaz et d’électricité, attendue à 3 millions d’euros pour 2022, grimperait ainsi selon ses prévisions à 14 millions d’euros en 2023, soit une hausse de plus de 350%. En réponse, le conseil métropolitain se verra proposer un autre plan, de sobriété énergétique cette fois, qui vise 10% d’économies. « Je préfère qu’on se fixe un chiffre minimum, mais réaliste, qu’on réactualisera à la hausse le moment venu », commente le président. Entre autres mesures, le plan préconisera la limitation du chauffage à 19°, une réduction du parc automobile ciblée sur les véhicules parcourant moins de 1000 km par an, ainsi qu’une réflexion sur l’organisation du travail, pour éviter par exemple de chauffer tout un bâtiment quand il n'est occupé que par une poignée d’agents le week-end, ou un accord avec RTE pour des mesures préventives en cas de « tensions » sur le réseau.

La collectivité souhaite par ailleurs poursuivre l’optimisation des services publics, à l’image du ramassage des déchets qui doit prochainement être réduit sur certains territoires. Et sur tous ces sujets, la Métropole souhaite jouer un rôle à la fois moteur et incitatif auprès des différentes communes de son territoire. Alain Anziani a ainsi exprimé le souhait de voir les 28 maires converger vers un faisceau de mesures de sobriété communes, sur des sujets parfois clivants comme l’extinction de l’éclairage urbain la nuit.

Continuer à investir

Si la sobriété constitue le principal mot d’ordre sur le volet énergétique, Alain Anziani défend la poursuite des investissements en la matière, présentée comme le seul levier permettant de sortir par le haut de la crise. Sur ce point, la Métropole poursuit le développement des réseaux de chaleur urbain, ainsi que le développement des capacités des incinérateurs de Cenon et de Bègles, ainsi que des programmes photovoltaïques à venir sur des parkings à Bordeaux, Lormont ou Villenave-d’Ornon. « Ces projets sont importants à la fois en termes d’économie de la ressource et sur le plan financier », défend le président.

Prix de l’eau maintenu, mais tarifs différenciés en vue

D’autres sujets d’actualité s’imposent aussi à l’agenda, à commencer par le passage en régie publique de l’eau, programmé au 1er janvier 2023. Un chantier « très difficile », puisqu’il implique la renégociation de nombreux contrats et une gestion sociale délicate. Sur ce volet, Alain Anziani indique vouloir que la régie assume le coût de l’inflation, estimé entre 1,4 et 1,6 million d’euros, pour maintenir le tarif final à l’abonné. Il annonce dans le même temps vouloir travailler à une grille différenciée en 2023, au motif que « l’eau de la piscine est différente de l’eau de la carafe », et s’attaquer de façon plus ambitieuse au chantier du renouvellement des canalisations.

ZFE et télécabine

Sur le volet des mobilités, la délégation de service public accordée à Keolis, et la récente sélection des opérateurs de free floating cadrent les projets métropolitains, définis dans son schéma de 2021, et toujours centrés sur le RER Métropolitain, auquel le président réaffirme son soutien. La question des mesures d’accompagnement envisagées pour préparer l’avènement de la future Zone à Faible Emission (ZFE) sera quant à elle au programme du bureau métropolitain le 29 septembre prochain. « On ne pourra pas prendre en charge l’accompagnement des véhicules qui viennent de l’extérieur de la Métropole, donc nous devons travailler avec les autres intercommunalités », prévient Alain Anziani, qui se félicite d’avoir déjà signé un accord en ce sens avec la Cali. Toujours attaché au projet d’un téléphérique traversant la Garonne, il annonce qu’une consultation sera organisée fin novembre, pour choisir entre neuf itinéraires possibles.