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Valorem relance son projet de parc éolien dans le Médoc

Stratégie
mardi 11 octobre 2022

Extrait du site dédié au projet, ce montage vise à illustrer le rendu d'une éolienne dans la forêt du Médoc - crédit Coeur Médoc Energies

Porté par Valorem et la Banque des territoires depuis 2015, le projet d’un parc éolien au cœur du Médoc revient sur le devant de la scène avec l’ouverture prochaine d’une concertation préalable placée sous l’égide de la Commission nationale du débat public. « Cœur Médoc Energies » prévoit de 8 à 12 éoliennes, pour un parc dont la production équivaudrait à celle de 25.000 foyers, avec un horizon de mise en service espéré à 2027.

« Ce projet est un peu un retour aux sources, puisque c’est une étude de faisabilité pour un projet éolien au Verdon qui m’a mis le pied à l’étrier des énergies renouvelables en 1994 », sourit Jean-Yves Grandidier, PDG et cofondateur de Valorem. Près de trente ans plus tard, le groupe basé à Bègles compte près de 400 collaborateurs, gère 510 MW de puissance installée entre éolien, photovoltaïque et hydraulique, et pilote un pipeline de 5 GW de projets en développement, en France mais aussi en Finlande, en Grèce et en Pologne.

Si Valorem gère déjà plusieurs parcs solaires en Gironde, le groupe n’a jusqu’ici jamais réussi à y faire percer l’éolien. Il y porte pourtant depuis 2015, en association avec la banque des Territoires au sein de la coentreprise « Cœur Médoc Energies » un projet qui consisterait à installer une douzaine d’éoliennes au cœur du massif forestier qui longe la route de Hourtin, en bordure du territoire de Lesparre-Médoc. Formalisé en 2017, le projet avait été soumis à enquête publique en 2019 et s’était conclu par un avis défavorable du commissaire, motivé notamment par un manque de concertation préalable. Valorem avait alors pris acte de la décision, et choisi de le retirer.

Trois ans plus tard, « Cœur Médoc Energies » se prépare à revenir sur le devant de la scène, avec un processus de consultation et des propositions amendés en fonction des griefs formulés à l’encontre de la première version. Sur la méthode, Valorem a fait le choix de saisir la Commission nationale du débat public (CNDP), dont les deux garants, Julie Dumont et Sébastien Cherruau, vont prendre en charge une phase de concertation préalable qui s’ouvrira le 17 octobre prochain pour deux mois (voir le site dédié), avec comme premier point d’orgue une réunion publique d’ouverture organisée à Lesparre-Médoc. Entre ateliers thématiques, tables rondes et visite de site agrémentée de casques de réalité virtuelle, la concertation débouchera sur un bilan assorti de recommandations, en fonction duquel Valorem pourra décider d’amender le projet, avant d’enclencher les phases formelles de demandes d’autorisation, puis d’enquête publique.

Des éoliennes moins nombreuses, mais plus puissantes

Le projet se veut également corrigé sur le fond. Cœur Médoc Energies soumet à la concertation trois propositions : celle de 2017 avec 12 éoliennes, et deux scénarios avec 8 ou 9 éoliennes d’une puissance unitaire largement supérieure, en raison d’un rotor et de pales de plus grandes dimensions. « Nous avons retravaillé la zone d’implantation et l’emplacement de chaque éolienne pour identifier les zones de moindre impact, que ce soit sur les riverains, l’environnement ou les servitudes techniques », indique Lucie Labarthe, responsable du projet chez Valorem. Dans sa version modernisée à 8 ou 9 éoliennes, le parc délivrerait une puissance de l’ordre de 50MW, qui se traduirait par une production annuelle équivalente à la consommation de 25.000 foyers.

Financé à 20% sur fonds propres par Valorem et la Banque des Territoires, le projet tel qu’il est soumis à la consultation représente un investissement de 63 à 76 millions d’euros. Si les deux partenaires se disent prêts à étudier la mise en place d’offres d’électricité verte à tarif préférentiel pour les riverains, les modalités exactes de commercialisation de l’énergie produite ne seront déterminées qu’à partir de 2025, date envisagée de réponse aux appels d’offre de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

En attendant, l’heure est donc à la consultation publique, pour éviter le quatrième scénario, celui d’un abandon pur et simple. « Dans l’ex-Aquitaine, le Médoc est la zone la plus propice à l’implantation d’un parc éolien. Il y a de la place, loin des riverains et à l’écart des couloirs de migration des oiseaux. Nous sommes dans un océan vert, sans les coûts de fondation d’une installation en mer, estime Jean-Yves Grandidier, pour qui l’éolien est à voir comme un complément des parcs photovoltaïques déjà implantés dans le Médoc, mais aussi comme un facteur d’attractivité économique pour le territoire. Si on n’augmente pas nos capacités de production en énergies renouvelables et donc en électricité avec un prix au MWh abordable, les industries électro-intensives iront soit en Andalousie vers du solaire, soit vers les pays du Nord pour de l’éolien ».


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