Mobilité électrique : Exoès décroche 35 millions d’euros de financement - Premium

Acteur girondin de l’efficacité thermique des véhicules électriques, la société girondine Exoès dispose désormais des moyens nécessaires pour mener à bien le plan de bataille, industriel et commercial, que nous détaillions dès la fin de l’année dernière. Elle vient de boucler un financement d’un montant de 35 millions d’euros, sous forme d’une augmentation de capital (avec une petite partie dette) voyant intervenir d’une part Bpifrance, via le Fonds Avenir Automobile 2 (FAA2) et, d’autre part, la société parisienne Méridiam (via Green Impact Growth Fund). Spécialisée dans le développement, le financement et la gestion à long terme d’infrastructures publiques durables, cette dernière intervient sur « les services publics essentiels, la mobilité durable et les solutions innovantes bas carbone ». Trois enjeux majeurs seront ainsi adressés : « internationalisation, industrialisation et augmentation des moyens d’essais », indique le fondateur et directeur général Arnaud Desrentes. Et de préciser, à propos de ces partenaires : « ils nous apportent une connexion avec les industriels automobiles de notre pays, ainsi qu’une maîtrise des problématiques de croissance d’une scale-up. Et avec mon associé, il était important de garder une indépendance scientifique », d’où le recours à des fonds financiers plutôt qu’industriels.Cette manne va ainsi permettre à la PME girondine de constituer son mécano industriel. Une des premières réalisations sera la plate-forme d’essai en cours d’installation à Gradignan, lieu du siège social, attendue pour le début de l’année prochaine. À la clef, sept bancs d’essai dans autant de conteneurs, pour tester batteries, moteurs électriques, pompes à chaleur, électronique de puissance… ainsi qu’un huitième conteneur avec l’ensemble du système de contrôle, reliant les autres bancs entre eux, pour tester les interactions. Et ainsi permettre de simuler l’ensemble d’un véhicule et d’avoir une approche système complète. Un élément stratégique « qui va vraiment apporter une valeur ajoutée unique au marché, nous confiait fin 2023 Arnaud Desrentes, on sera la seule société à être verticalement intégrée dans toute la phase, dès l’expression du besoin ». Les enjeux d’efficacité thermiques sont centraux. Avec sa technologie de refroidissement par immersion, Exoès annonce ainsi une charge trois à quatre fois plus rapide que les solutions actuelles, une autonomie jusqu’à 25% plus longue, un risque réduit de propagation d’incendie, une durée de vie jusqu’à 30% supérieure et une empreinte carbone pouvant être diminuée de 25% par rapport aux systèmes refroidis par air.Du prototype à l’échelle industrielleL’autre enjeu sera de se doter à moyen terme de moyens de production de cadence industrielle. Une ligne pilote sera réceptionnée d’ici la fin de l’année à Gradignan, permettant à brève échéance un rythme de plusieurs centaines de batteries par an. À horizon 2026, c’est une véritable usine qui devra être mise en œuvre, dont l’ampleur exacte dépendra évidemment des contrats qui auront été signés d’ici là. Concernant l’implantation, des contacts ont été noués avec la SEML Route des Lasers, pour une éventuelle installation sur Ampéris (ex-site Thales à Pessac). « Nous avons plusieurs pistes sur Bordeaux Métropole », tempère prudemment le dirigeant.Comptant « plus de 25 clients de premier ordre dans l’Union européenne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis », Exoès entend accélérer, avec un focus tout particulier sur l’Allemagne et les USA. Les approches vers la zone Asie devraient intervenir un peu plus tard que prévu, à horizon de quatre ans. Employant actuellement 70 personnes pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 millions d’euros, la PME prévoit de massivement recruter et pourrait atteindre un effectif de quelque 300 personnes d’ici quatre ans. L’activité devrait croître « au moins dans les mêmes proportions ». Sur le volet RH aussi, l’entreprise affiche ses ambitions. « Nous voulons attirer les meilleurs talents à nous », annonce ainsi Arnaud Desrentes. Lequel, au-delà des voitures électriques, entend également adresser d’autres verticales, comme les engins de chantier, agricoles, industriels et logistiques ou encore le ferroviaire, l’aéronautique et la défense. « On regarde, ça veut aussi dire qu’on a déjà certains clients dans ces secteurs », sourit-il.ExoèsSAS fondée en mai 2009Siège social : GradignanEffectif : environ 70 personnesCA (2023) : quelque 10 M€

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