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Aubard, Egarri, Bamas : le nouveau visage du Quai Resplandy dévoilé - Premium

Stratégie
mardi 04 avril 2023

Autour du projet de déménagement d'Egarri et de son cidre Kupela, Aubard et Thierry Bamas viendront s'installer. Crédit: CAPB

Les travaux ont commencé le long de l’Adour à l’entrée de Bayonne au quai Resplandy. Pour 2024, trois entreprises Aubard, Egarri, Thierry Bamas vont y emménager dans trois nouveaux bâtiments.

Le projet était dans les tiroirs depuis des mois, voire des années. L’agglomération Pays basque vient de dévoiler le futur nouveau visage du quai Resplandy. Il s’agit d’un projet de pôle de transformation agroalimentaire autour de trois entreprises. « Ce secteur est en train de devenir une filière d’excellence » appuie Sylvie Durruty, vice-présidente de l’agglomération Pays basque en charge de l’économie. L’élue rappelle notamment les chiffres de ce secteur au Pays basque: il représente 100 entreprises et 3.000 emplois.

Derrière le projet Resplandy, l’idée à l’origine de l’une des sociétés et son dirigeant, Xalbat Seosse Oxarango, qui voulait déplacer agrandir ses locaux d’Anglet. « Il n’a rien lâché » lance avec un sourire la vice-présidente de l’agglomération. On comprend que le projet né avant le COVID a pris plus de temps que prévu. Reste que plusieurs discussions et années plus tard, c’est un triple projet qui va donc voir le jour début 2024 quai Resplandy. Sur un terrain de 9.000 mètres carrés qui appartenait à l’agglomération, les sociétés Aubard, Egarri et Thierry Bamas vont venir installer leur nouveau siège à l’horizon début 2024.


Egarri

Le premier sur le dossier, Xalbat Seosse Oxarango obtient un terrain de 3.000 mètres carrés sur lequel il va déplacer son siège d’Egarri d’Anglet. Objectif, y fabriquer une partie de son cidre Kupela. Un cidre basque fabriqué en Hegoalde, à partir de pommes à 80 % locales. Un cidre commercialisé depuis 2015, qu’il vend au Pays basque nord, sur tout le territoire national et à l’export. Plusieurs gammes ont ensuite été développées à partir de ce cidre.

En ouvrant ce nouveau lieu, l’idée, c’est d’abord et surtout de donner de meilleures conditions de travail aux salariés, avance le chef d’entreprise. « On est seize à Anglet, et il n’y a plus de place, ça déborde dans tous les sens, c’est pas acceptable » justifie Xalbat Seosse Oxarango. Une partie de la production sera toujours réalisée en Hegoalde, et une partie sera faite à Bayonne dans ce nouveau site, capable de produire entre 40 et 50.000 litres de cidre. Outre la production, il y aura également un coin dégustation, ainsi qu’une véritable cidrerie, sur le modèle de ce qui existe de l’autre côté de la frontière. « On réfléchit à l’idée de fabriquer un cidre 100 % bayonnais, avec des pommes d’ici » ajoute-t-il. De quoi poursuivre une stratégie d’ultra localisme, comme le développement depuis son autre site à Ayherre d’une bière aux ingrédients uniquement locaux. Depuis Ayherre, le site Eragin produit en parallèle ses autres boissons que sont les jus de fruits du Pressoir du Pays basque, ainsi que l’Euskola entre autres. À Resplandy, de seize salariés, il veut recruter rapidement deux personnes, avec à terme une capacité de 30 à 35 salariés. Une opération à 3 millions d’euros pour le groupe Egarri qui réalisait l’an dernier un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros, quand l’autre parti Eragin à Ayherre tournait autour de 1,3 million d’euros.


Aubard

Comme futur premier voisin Quai Resplandy, il aura le charcutier Aubard qui va investir un terrain de 2.800 mètres carrés. Actuellement basé quartier Saint-Esprit, dans la charcuterie historique familiale depuis 1946, le siège sera déplacé dans ce nouveau site. « L’idée, c’est qu’on ait de meilleures conditions de travail, notre site actuel a plus de 40 ans, on l’a bien maintenu mais on ne peut plus pousser les murs » explique Cédric Bergez Cazalou, 3ème génération de propriétaire de la maison Aubard. Davantage d’espace pour accueillir les 24 salariés de l’entreprise qui prévoit rapidement quatre à six embauches, mais aussi pour installer de nouvelles machines, ainsi qu’une nouvelle boutique sur place.

Pour autant, pas question d’exploser la production. Le chef d’entreprise vise une augmentation d’activité d’environ 30 % grâce à la nouvelle boutique. « J’ai toujours eu à cœur de pérenniser l’entreprise, mais en restant dans un développement maîtrisé », explique Cédric Bergez Cazalou. La société se fournit localement, auprès de producteurs de porcs basques. Aubard fabrique aussi des plats cuisinés, et vend le tout dans quatre boutiques : deux à Bayonne (dont le siège), Biarritz et Anglet dans les Halles de 5 Cantons. Un marché très local, à destination d’un consommateur local, Aubard ne réalisant que 15 % de son chiffre environ auprès de la clientèle touristique.

L’organisation de la maison Aubard va être repensée, ainsi les locaux de Saint-Esprit seront spécialisés dans le jambon et les nouveaux, feront de la charcuterie non cuite, la découpe de viande, la fabrication de plats cuisinés, et tous les séchoirs à saucisson. L’opération a coûté 2,9 millions d’euros à Aubard, qui réalisait l’année dernière 2,8 millions d’euros de chiffres d’affaires.


Thierry Bamas

Troisième entreprise, la pâtisserie Thierry Bamas, du nom de son propriétaire, champion du Monde et meilleur ouvrier de France. Lancé en 1999 à Bayonne, il a déplacé son activité à Anglet, et possède désormais quatre magasins sur le BAB. Avec ce nouveau projet, l’objectif est de déplacer son laboratoire de pâtisserie (actuellement rue Maubec à Bayonne) dans un nouveau site de 2.500 mètres carrés. Sur ce terrain, le projet prévoit une surface de 800 m2 sur deux étages, avec une partie bureaux, une partie laboratoire pâtisserie, et un autre chocolat. Mais le site accueillera aussi les locaux de l’école des desserts qui donne des cours de pâtisserie aux particuliers qui était jusqu'à présent à Anglet.

À travers cette installation, l'idée est de regrouper les activités. « Dans un souci de regroupement, de synergies entre les équipes et surtout aussi de qualité de travail puisque aujourd'hui, les outils ne sont plus adaptés, il y a besoin de leur apporter un lieu qui soit approprié » explique le pâtissier. De meilleures conditions, mais aussi pour être dans un site capable de produire davantage, « on était arrivé au maximum de ce qu’on pouvait faire » explique le chef d’entreprise. Ainsi, la pâtisserie pourra répondre à la demande croissante, et « notamment pour nous permettre d’exporter au Japon pendant la période Saint-Valentin » poursuit Thierry Bamas. « Jusqu’à présent, on refusait parce qu’on ne pouvait pas stocker ». Un laboratoire qui devrait permettre d’augmenter l’activité de 30 à 40 % espère le chef d’entreprise. La société a investi 2,8 millions d’euros dans le nouveau bâtiment. En 2022, elle réalisait un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros.