44 millions d’euros consacrés à la restauration du Fort Boyard - Premium

Imaginé par Louis XIV, achevé sous Napoléon III, le fort Boyard est emblématique de la Charente-Maritime. Mais le temps ne fait pas de cadeau et le site est aujourd’hui endommagé. « Il est nécessaire de protéger durablement ce site des aléas climatiques qui se succèdent et sont amenés à s’intensifier » affirme Sylvie Marcilly, présidente du département de la Charente-Maritime. Pour cela, 44 millions d’euros vont être investis dans des travaux de réfection du site. Des démarches de demandes de subventions sont en cours auprès de l’Etat, la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Europe. Un appel à mécénat et donations sera également mis en place auprès des entreprises et du grand public dès l’automne 2024. Une ouverture au public en 2028 En outre, l’investissement du Département permettra d’accueillir du public à horizon 2028. Une première, puisqu’à ce jour, les seuls visiteurs autorisés étaient les candidats du jeu télévisé qui pose ses caméras dans le fort depuis 34 ans. Le public sera d’ailleurs admis aux tournages et le site accessible la deuxième moitié de l’année à partir de juillet. « 170.000 croisiéristes tournent autour du fort », assure Stéphane Villain, vice-président en charge de la promotion du tourisme qui espère voir doubler ce chiffre à l’ouverture des portes du site.Le fort Boyard génère 1,5 million d’euros de retombées financières par an. Pour autant, « il coûte plus qu’il ne rapporte » assure la présidente. Depuis son rachat en 1989, le Département a investi près de 10 millions d’euros pour la réfection du site. Avec, entre autres chantiers, la rénovation complète du fort, la mise en place d’une plateforme offshore, la réalisation d’une terrasse étanchéifiée au sommet et l’implantation de pieux métalliques verticaux de renfort. Des travaux de grande ampleur contre la houle Les investigations menées depuis plusieurs années permettent d’assurer que la disparition de l’éperon, du havre d’accostage et la dislocation de la risberme alternent la pérennité du site. « Les études et notamment l’expertise menée par UBC Ingénierie, concluent à la ruine inéluctable du fort Boyard si des ouvrages destinés à assurer sa protection vis-à-vis des courants et de la houle ne sont pas construits », assure le Département. A noter que cette étude technique et environnementale et la mission de reconnaissance de l’état des lieux représentent 1,5 million d’euros HT de budget. Les travaux consisteront en la reconstruction des ouvrages originels avec les technologies et matériaux actuels. La reconstruction du havre d’accostage répond à un double objectif, celui de protéger l’arrière du fort de l’attaque de la houle et de permettre un accès sur site quelle que soient les conditions climatiques. Celle de l’éperon vise à protéger le fort contre la houle et les courants marins tout en garantissant l’absence de transmission d’efforts vers le fort. Enfin, la reprise de la risberme a pour objectif de palier les effets d’érosion. Pour mener à bien ce projet, le Département s'est attaché les services de deux assistants à maîtrise d’ouvrage, Artélia et ACE3 (150 000 euros HT).Lancement de la concertation publique et des travaux « On a décidé d’organiser une concertation préalable pour que le public s’approprie le sujet et ait une vision de ce qui sera fait demain », indique la présidente. C'est dans ce cadre que dès le 2 mai et jusqu’au 27 septembre, plusieurs rencontres et échanges seront organisés : une exposition à la Maison de la Charente-Maritime du 2 au 27 mai et une réunion publique sur la commune de Fouras en septembre 2024. En parallèle de cette concertation, les études techniques et les différents dossiers réglementaires seront élaborés. Les travaux, quant à eux, débuteront l’été 2025 et devraient se terminer fin 2027, début 2028 pour un budget global (2,85 millions d'euros pour la conception et 31,95 millions d'euros pour les travaux) de près de 35 millions d’euros HT.A lire aussi notre article : Damien Courcaud : « Le recrutement saisonnier, c'est le nerf de la guerre »

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