Moitié club de sport, moitié entreprise, Basket Landes vise le haut du panier - Premium

« J'aime à dire que nous sommes une vitrine de ce qui peut être fait dans les Landes. Qui aurait parié sur nous, il y a tout juste 20 ans, quand nous avons monté une équipe 100% féminine ici ? Pas grand monde je crois, mais nous y avons cru, de toutes nos forces », raconte Marie-Laure Lafargue, présidente directrice générale du club. « Aujourd'hui, Basket Landes, ce sont 13 saisons en coupe d'Europe, 25 matchs à domicile organisés par an, 23 salariés, 5 entraîneurs à temps complet et de nombreux titres remportés », égrène t-elle. Une réussite qui n'aurait pas été possible sans que cette structure sportive développe également une stratégie commerciale. « Nous avons désormais 400 entreprises partenaires et on tend, d'ici la fin de l'année ou l'année suivante, vers les trois millions d'euros de budget. » Un modèle que Marie-Laure Lafargue se dit heureuse de porter et qu'elle aimerait continuer d'améliorer. Devenir la vitrine du département L'histoire de Basket Landes a commencé en 2003. A l'époque, le sport féminin n'était pas très développé, et pourtant, c'est dans un village d'à peine 300 habitants qu'est né le club d'origine. « Eyres-Moncube, ce nom ne vous dit peut-être rien, mais c'est là que tout a débuté. La première structure a été fondée dans les années 80 et a gravi tous les échelons, jusqu'à s'élever au plus haut niveau du basket féminin. L'équipe a d'ailleurs fini par se heurter à une sorte de plafond de verre, ne pouvant pas aller plus haut. Et pour cause, à l'époque, l'accompagnement et les sponsors n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui », raconte Marie-Laure Lafargue. En 2003, le club d'origine, le Comité des Landes de Basket et le Conseil départemental, ont décidé de soutenir la création d'une structure professionnelle. Leur ambition : créer un centre de formation qui permettrait aux sportives landaises de faire carrière. « Il y avait cette idée qu'on pouvait permettre à des jeunes originaires du territoire de disposer d'une structure pour faire évoluer leur jeu, dans ce sport qui était considéré comme le plus populaire du département », explique la présidente. « A l'époque, ils s'étaient laissé une dizaine d'années pour réussir leur pari. Ils voulaient que Basket Landes deviennent une vitrine de ce dont nous étions capables sur le plan sportif. Les partenaires voulaient aussi démontrer la capacité du département à être ambitieux, notamment en milieu rural et à porter des valeurs féminines. » Des enjeux clairs auxquels s'ajoutaient un dernier, tout aussi primordial pour l'avenir du club : créer un écosystème économique autour de Basket Landes. « Nous le savions, il était impossible pour nous d'évoluer à haut niveau sans des sources de financements solides », souligne Marie-Laure Lafargue. Elle le précise, il a fallu trouver rapidement des solutions puisque les choses sont allées plus vite que prévu. « Le club est monté en première division dès 2008. On a accédé, de manière très précoce par rapport au plan initial, à la ligue féminine. On ne l'a d'ailleurs plus quittée depuis. » Des victoires qui ont poussé le club à se structurer, d'abord sur le plan administratif, puis financier, comme l'explique la présidente. « Basket Landes est devenue une SASP, Société Anonyme Sportive Professionnelle. On a recruté une commerciale, une directrice et plusieurs personnes à des postes d'assistanat. » Ceux qui étaient au départ bénévoles sont devenus salariés. « Aujourd'hui nous employons 23 personnes dans le club. Nous avons également cinq entraîneurs à temps plein. » Des postes de dépenses qu'il a fallu absorber. « Quand on a démarré en ligue féminine, nous avions 600.000 euros de budget. Aujourd'hui, nous approchons les 3 millions », explique Marie-Laure Lafargue. Elle le précise, 83% de leurs ressources viennent à l'heure actuelle des partenariats et de la billetterie lors des matchs.400 entreprises partenairesBasket Landes compte désormais 400 entreprises partenaires, dont une majorité sont implantées ici. « On essaie de rassembler les leaders du marché local. Je ne peux pas tous les citer mais nous avons notamment Maïsadour, des entreprises plus côtières avec la société FMS, qui s'inscrit dans une démarche RSE ; mais aussi des PME landaises ou encore des entreprises dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. » Marie-Laure Lafargue le précise, le club a aussi développé une stratégie de réseau business. « On fait de la mise en relation, on crée des lieux de rencontre et on fait aussi des afterworks. » Les salariés, mais aussi les membres de l'équipe participent à ces évènements. « Les joueuses se déplacent aussi dans les entreprises partenaires. C'est une manière pour elles, de s'approprier l'environnement immédiat, afin qu'elles soient dans l'exemplarité et qu'elles réalisent qu'elles en sont là, en partie, grâce aux investisseurs. » Un système qui est devenu un outil de management pour Marie-Laure Lafargue qui explique que le salaire moyen des joueuses est passé de 3.000 euros par mois à 6.000 euros aujourd'hui. « Au départ, on voulait prouver qu'un milieu rural pouvait porter un projet féminin d'une telle ampleur. On a assumé et nous sommes fiers du chemin parcouru. Dans les 10 dernières années, on a vu une montée en game du sport féminin et on a vu grandir sa visibilité . C'est aussi ça qui nous a permis d'accélérer et de décrocher autant de partenariats. » Un projet féminin jusque dans ses recrutements, précise Marie-Laure Lafargue. Aujourd'hui Basket Landes emploie des femmes aux plus hauts postes et veut continuer à montrer aux jeunes que les portes s'ouvrent désormais pour elles. « Il y a aussi des joueuses de l'équipe qui, après avoir pris leur retraite, sont venues travailler pour nous. C'est une suite logique dans leur carrière et de cette manière, nous créons aussi de l'emploi en local. »Marie-Laure Lafargue aimerait ainsi ouvrir la voie et considère que le club doit montrer l'exemple. « On a aussi un rôle d'éducation à travers notre centre de formation ; parce qu'on voyage, parce qu'il y a des transports. On doit réfléchir à des moyens alternatifs de se déplacer et j'aimerais qu'on travaille sur différents axes RSE dans les prochains mois. » La PDG l'indique, l'équipe va aussi être renouvelée en profondeur. « Sur douze contrats pro, il y en a neuf qui nous quittent. On a des filles qui viennent d'un peu partout en France et l'an prochain, on aura même quatre joueuses étrangères. Ces changements vont nous pousser à réaffirmer notre volonté de gagner. On va devoir refaire une nouvelle génération pour au moins trois ans et c'est un challenge que j'ai hâte de devoir relever. »Basket LandesDate de création : 2003Nombre d'employés : 23Budget annuel : presque 3 M€

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