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Wine Protect va lever des fonds pour sa lampe antigel - Premium

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jeudi 15 avril 2021

Déborah Ducamp espère commercialiser son produit l'année prochaine - Photo Wine Protect

Une lampe chauffante pour lutter contre le gel des vignes : c’est le projet de la startup girondine Wine Protect. Elle espère commercialiser ses premières séries l’année prochaine, et va pour cela lancer une levée de fonds en 2021.

La récente vague de froid, qui a touché de nombreux vignobles girondins et condamné une partie des futures récoltes, remet sur le devant de la scène les solutions pour lutter contre le gel tardif. Passage d’hélicoptères, bougies de paraffine, les méthodes traditionnelles ne suffisent pas toujours, et ont des conséquences pour l’environnement. Depuis deux ans et demi la startup Wine Protect, basée en Gironde, tente de mettre au point une lampe chauffante antigel. « Elle se place entre les pieds de vigne, explique la fondatrice du projet Déborah Ducamp. C’est une lampe infrarouge qui est autonome en énergie grâce à un panneau solaire individuel, et qui se déclenche automatiquement grâce à une sonde de température. » La lampe s'allume lorsqu’il fait 1 ou 2°C, pour avoir le temps de chauffer avant que la température chute davantage.

Aujourd’hui accompagnée par l’incubateur de Bernard Magrez, l’entrepreneuse espère pouvoir commercialiser son premier produit en 2022. 

Atteindre les 8 heures d’autonomie

« J’habite dans le Médoc, reprend Déborah Ducamp. Je suis confrontée au gel tardif qui détruit les pieds de vigne, et je me suis demandé pourquoi il n’existait aucun système écologique capable de lutter contre cet aléa climatique. » Très vite lui vient l’idée de l’énergie solaire, et la jeune femme pense aux petites lampes décoratives que l’on peut mettre dans son jardin, munies de mini-panneaux photovoltaïques. Elle travaille d’abord avec une société anglaise de protection de la propriété intellectuelle, puis se recentre sur une équipe girondine en sous-traitance, pour l’aider sur son projet.

Aujourd’hui Wine Protect a conçu son deuxième prototype qui dispose de 4 heures d’autonomie, et qui diffuse de la chaleur entre 50 et 80 cm autour de lui. « Je voudrais arriver à 8 heures d’autonomie au minimum, reprend la fondatrice. Et élargir la surface de diffusion pour pouvoir installer une lampe tous les quatre pieds de vigne. Nous menons actuellement une nouvelle étude jusqu’à la fin du mois de mai pour obtenir ces résultats, avant de lancer une pré-série à la rentrée prochaine. » Avec cette première série de prototypes, Déborah Ducamp pourra effectuer des tests sur les parcelles de l’incubateur, mais assure vouloir les étendre à tout l’Hexagone.


Le prototype de lampe chauffante conçu par la startup - Photo Wine Protect

Bientôt une levée de fonds

La dirigeante de la startup espère commercialiser son produit d’ici la fin de l’année 2022. Pour l’instant elle réfléchit encore au modèle économique qu’elle développera, et qui sera probablement hybride. « Certains viticulteurs sont déjà intéressés pour un achat unique des lampes, quand d’autres préfèreraient du leasing. Je vais refaire une étude de marché mais je proposerai sûrement les deux. » La pose des lampes serait en option pour permettre aux clients le souhaitant de les installer eux-mêmes, tout comme une future application facultative pour contrôler presque en temps réel le déclenchement du système.

« Pour le moment je suis surtout en recherche de fonds, tempère Déborah Ducamp. Je prépare une levée de fonds, pourquoi pas un prêt d’honneur également. Jusqu’à maintenant j’ai tout financé en fonds propres, mais à cette étape j’ai besoin de 100.000 ou 150.000 euros pour arriver à la commercialisation du produit. » Elle n’exclue pas d’ouvrir Wine Protect à des investisseurs privés, et réfléchit également à fédérer un futur associé comme un ingénieur pour la partie technique.

« Je veux une lampe la plus écologique possible »

Déborah Ducamp ne sait pas encore combien ses produits pourront être vendus. L’entrepreneuse voudrait les commercialiser une cinquantaine d’euros l’unité, mais, confie-t-elle, « cela pourra être bien plus comme un peu moins. » Si elle souhaite un prix concurrentiel aux procédés classiques, elle mise avant tout sur l’écoresponsabilité des futures lampes. « Répondre à la problématique du gel c’est une chose. Mais je pense qu’il est important de s’inscrire dans une transition environnementale également. Le prototype est fait à base de matériaux écologiques comme l’amidon, et je voudrais que le modèle final le soit le plus possible même si c’est peut-être utopiste. »

L’entrepreneuse espère voir ses lampes franchir à terme les barrières de la région, et arriver aux quatre coins de la France. « Je veux grandir vite, conclut-elle. Et viser l’international à terme, car d’autres pays sont concernés par la problématique du gel. »

Wine Protect
Basée à Ludon-Médoc
www.wineprotect.fr

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