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Nouvelle-Aquitaine : « Il faut préparer les agriculteurs à ce qui, de toute façon, arrivera »

Écosystème
mercredi 07 février 2024

La Nouvelle-Aquitaine entend devenir « la première région éco-responsable de France d’ici 2030 ». Photo d'illustration : Adobe Stock Budimir Jevtic

À l’approche du Salon de l'agriculture, le président de la Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset a affirmé son soutien aux agriculteurs. Tout en maintenant le cap que le Conseil régional s’est donné : devenir la première région éco-responsable de France en 2030.

C’est dans un contexte plus qu’inflammable que la Nouvelle-Aquitaine se prépare à participer au Salon de l’agriculture de Paris, qui se déroulera du 24 février au 3 mars prochains. Si la grogne des agriculteurs semble aujourd’hui apaisée en France, le Conseil régional entend réaffirmer sa politique de soutien au secteur. Comme chaque année, un important stand prendra place aux couleurs néoaquitaines, et 1.000 m² regrouperont une cinquantaine de producteurs, ambassadeurs de nos 12 départements. Mais au-delà des formalités d’usage, il s’agit dès à présent pour la Région « d’affirmer [sa] politique » agricole. « La Nouvelle-Aquitaine soutient complètement les revendications des agriculteurs de pouvoir vivre de leurs revenus », martèle lors d’une conférence de presse Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Qui poursuit, abordant la question du renouvellement des générations : « Dans le cadre de notre plan stratégique régional, on a conforté très largement les moyens consacrés à ce sujet et ça a été un franc succès. On s’était fixé un objectif qui nous paraissait très ambitieux, et que finalement on a atteint - accompagner 1.000 installations de jeunes agriculteurs en 2023. »

Des injonctions contradictoires

Mais si la Région semble au diapason des besoins de ses agriculteurs sur le plan social, des divergences semblent apparaître lorsqu’on parle d’environnement. Et notamment, de l’annonce d’une « pause » du plan Ecophyto, annoncée par le gouvernement. « On ne sait pas encore ce que signifie mettre en pause ce programme, souligne ainsi Alain Rousset, président de la Région. Il ne faut pas douter des conséquences du réchauffement climatique sur l’agriculture - sécheresses, inondations -, ni des conséquences de l’utilisation des produits phytosanitaires. J’étais à Bruxelles la semaine dernière, et j’ai rappelé qu’un certain nombre de dispositifs, notamment celui du paiement pour service environnemental, étaient essentiels », déroule-t-il. Affirmant que les élus néoaquitains ne remettrons pas en cause la trajectoire régionale, alors que la Nouvelle-Aquitaine entend devenir « la première région éco-responsable de France d’ici 2030 ».

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Pour autant, Alain Rousset réaffirme une réalité : l’absence de produits de substitution. « On ne peut pas dire aux agriculteurs qu’ils ne faut plus utiliser Monsanto, s’il n’y a pas de produits alternatifs homologués par l’ANSES. Or, aujourd’hui, il y a de vraies difficultés pour les faire homologuer. » L’occasion de citer en exemple l’entreprise bordelaise ImmunRise Biocontrol, qui a levé 5 millions d’euros en juillet 2022 pour développer un produit à base d'algues, censé lutter contre le mildiou. « On connaît les dégâts sur les vignes, mais on nous dit que l’homologation ne sera qu’en 2030. On peut comprendre que les agriculteurs se sentent sous des injonctions contradictoires. » Et Alain Rousset de continuer, à propos de la nécessité d’une transition agroécologique : « Je trouve que ce serait dommage de ne pas poursuivre dans cette voie. Notre objectif est bien de préparer les agriculteurs à ce qui, de toute façon, arrivera. On se place plutôt dans une recherche de solutions, ce qui conforte nos investissements en R&D. »