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BTP : « Il faut redorer l’image de nos métiers », affirme Sébastien Labourdette

Écosystème
mercredi 05 avril 2023

Sébastien Labourdette, président du groupe de TP Sogeba, est réélu à la présidence de la Fédération du BTP Pyrénées-Atlantiques pour trois ans. Crédits : Cyril Garrabos

La Fédération du BTP Pyrénées-Atlantiques vient de réélire Sébastien Labourdette à sa présidence, pour un second mandat de trois ans. Président du groupe Sogeba (160 salariés, 45M€ de CA) basé à Pau, il revient pour Placéco sur sa feuille de route et sur trois axes majeurs : le rayonnement des entreprises locales, leur mutation vers le numérique et l'économie circulaire, mais aussi la formation des jeunes.

Parmi les actions que vous portez, il y a le développement des entreprises du territoire, dans un contexte compliqué. C’est-à-dire ?
Eh bien, il s’agit de les développer avec tout ce que représente l’enjeu de la construction sur le département. Redorer l’image du BTP, qui n’a pas toujours été formidable alors que c’est un métier noble, et qu’au travers des différentes crises que l’on subit, le logement reste la première préoccupation des français. Dans les Pyrénées-Atlantiques, on compte 720 entreprises du secteur tous corps d’état confondus, pour environ 12.000 salariés et environ 3.000 intérimaires. Avec un chiffre d’affaires global estimé à 1 milliard d’euros par an. Nous mettons et mettrons notamment en place de grosses campagnes de communication sur nos activités.

On imagine qu'en filigrane, c’est aussi la problématique du recrutement des jeunes que vous ciblez…
Oui, le sujet de la main d'œuvre est majeur en France. Sur notre territoire nous avons une forte attraction autour de l’apprentissage, avec 800 contrats en 2022. Mais en parallèle, il y a 2.400 offres d’emploi toujours ouvertes… Il faut attirer les jeunes, d’abord en communiquant sur les réseaux sociaux pour donner quelques premières images des métiers du BTP. Puis il faut des actions concrètes. Chaque année nous organisons les « coulisses du bâtiment », des portes ouvertes des chantiers pour environ 1.000 collégiens et lycéens. Cela leur permet de découvrir de façon concrète les métiers, de discuter directement avec les acteurs du chantier. Il y a également des portes ouvertes dans les CFA pour mettre en contact les jeunes et les formateurs, et aller au-delà des idées préconçues concernant le niveau de rémunération, les conditions de travail…

Des métiers en mutation

Dans votre feuille de route, vous précisez que vous voulez aussi doter la fédération d’outils et d’équipements à destination des entreprises. Dans quels domaines ?
Pour la formation des professionnels notamment, car nous avons 36 métiers différents qui sont en pleine mutation. Il y a la question des matériaux recyclés par exemple, nous devons redorer notre image sur l’environnement, la préservation des ressources naturelles, de l’énergie… Nous devons nous adapter aux contraintes environnementales. Nous allons construire deux Maisons du BTP, à Pau et à Bayonne. Elles seront dotées d’outils de formation pour aider les entreprises dans leur activité.

Est-ce aussi une réponse à la crise énergétique et à la flambée des prix des matériaux ?
Oui, car aujourd’hui nous sommes totalement dépendants du reste du monde. S’engager autour de l’économie circulaire permet à chaque maître d’ouvrage de réfléchir à la réutilisation de matériaux, pour l’environnement d’une part, mais aussi pour maîtriser nos coûts et ne plus être tributaires d’autres pays. Je pense qu’il y a clairement une prise de conscience de la part des professionnels, on le voit dans les marchés qui prévoient une quote-part de matériaux recyclables pour inciter les entreprises à réfléchir à tout cela.

Vous avez parlé en préambule de la question du logement, qui reste majeure en France. Or on sait que dans le département, les tensions sont très fortes…
Oui, et il est nécessaire d’augmenter le nombre de logements, mais on bute un peu car la réglementation, avec la zéro artificialisation nette des sols, ne nous permet pas de construire davantage, sur des parcelles encore non utilisées. Le parc est limité, donc les prix augmentent et il y a un effet balancier contraire à ce qu’on attend. A la fédération, on travaille beaucoup avec les bailleurs sociaux locaux sur ce sujet, y compris avec nos salariés, pour trouver des solutions pour qu’ils puissent se loger près de leurs lieux de travail.

Autre sujet auquel votre secteur est confronté, c’est la future zone à faibles émissions, ZFE, qui sera déployée sur la Communauté d’agglomération du Pays basque et interdira l’accès aux véhicules les plus polluants…
Oui, c’est un sujet assez contraignant car le parc matériel n’est pas forcément adapté. Les constructeurs eux-mêmes ne sont pas prêts à déployer leurs véhicules de façon massive, et à des prix cohérents. Pour l’instant on subit plus qu’on ne le souhaite, car on n’a pas tous les tenants et les aboutissants du problème. Est-ce que le législateur nous laissera plus de temps ? Je l’espère, mais dans tous les cas la problématique est bien prise en compte par les acteurs du BTP.

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