Aéronautique : la filière régionale en force au salon du Bourget
crédit SIAE salon du Bourget
Le 54e salon du Bourget, événement phare de l’aéronautique et du spatial, se tiendra du 19 au 25 juin. Près de 90 entreprises de Nouvelle-Aquitaine y exposeront leurs démonstrateurs et solutions, avec le soutien du conseil régional et des différents acteurs du développement de la filière ASD, qui au-delà des contrats commerciaux, y voient l’opportunité de développer et de structurer l’attractivité de la Région, sur des sujets d’innovation, de décarbonation et de formation.
Après quatre ans d’absence, le salon du Bourget fait son grand retour, et la Nouvelle-Aquitaine, 3e région aérospatiale de France, avec 550 entreprises et plus de 40.000 emplois industriels, y sera représentée par l’intermédiaire d’un pavillon régional de 650 m². Un stand collectif, qui justifie un investissement public de l’ordre de 100.000 euros, et qui permettra à 65 acteurs venus de toute la grande région de présenter leurs innovations et leurs savoir-faire aux donneurs d’ordre de la filière aéronautique et spatiale. 22 autres entreprises ou structures régionales seront également présentes sous d’autres couleurs au Bourget, ce qui porte à près de 90 le nombre d’exposants néo-aquitains, sans compter les grands groupes et ETI nationaux.
Une nouvelle feuille de route régionale en soutien à l’aérospatiale
Dans le lot, beaucoup de sous-traitants ou fournisseurs de solutions, les principaux clusters régionaux travaillant avec la filière ASD, des écoles ou organismes de formation et – bien sûr – quelques-unes des startups les plus emblématiques des nouveaux enjeux de l’aéronautique et du spatial. « Après quatre ans, c’est le retour d’une filière rassemblée », se réjouit Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui dévoilera au Bourget les grandes lignes de la feuille de route régionale Maryse Bastié, avec l’ambition affichée de montrer la capacité de la Région à se saisir des grands enjeux du secteur, et d’investir au besoin pour répondre à ces derniers. Exposant sur le salon, le charentais-maritime VoltAero, qui se prépare à construire son avion électrique-hybride sur l’aéroport de Rochefort, devrait par exemple en profiter. « Nous avons transformé nos obligations en participation au capital pour consolider notre soutien à VoltAero qui a déjà 200 commandes, et nous négocions avec Bpifrance et les fonds pour participer à l’augmentation de capital que cet avion nécessite », révèle Alain Rousset.
Outre des capacités d’investissement et de subventions renforcées par rapport à la précédente feuille de route (105 millions d’euros d’aides entre 2019 et 2021), la Région souhaite travailler, à travers sa présence au Bourget, les deux autres grands axes de son soutien à la filière, à savoir le développement de nouvelles chaînes de valeur, liées notamment à la décarbonation de l’aviation, et la réponse aux problématiques de recrutement - et donc de formation – d’une industrie dont les métiers sont amenés à évoluer de façon radicale. Sur ce dernier volet, le pôle de compétitivité Aerospace Valley, à cheval sur la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, est à la manœuvre, avec la construction d’un rapport visant à identifier les besoins de compétences à horizon 10 ans de la filière, dont la restitution interviendra après le Bourget. « La question des compétences est un volet important du salon, et nous sommes déjà en phase d’action pour renforcer notre capacité à former aux métiers de demain », assure Bruno Darboux, président d'Aerospace Valley.
Développer les logiques partenariales
Les batailles de l’avion vert ou du new space ne se gagneront pas à l’échelle locale, et le salon du Bourget doit également permettre aux structures régionales de tisser ou renforcer leurs liens avec les grands acteurs structurants. Way4Space, le centre d’idéation et d’innovation spatiale régional récemment créé, prévoit ainsi de signer des conventions de partenariat avec l’Agence spatiale européenne, le Centre de commandement de l’espace ou l’Institut européen de politique spatiale. Il y lancera également son prochain appel à manifestation d’intérêt pour un projet de recherche baptisé Second Skin. « L’idée est de trouver les partenaires pour développer une sous-combinaison qui pourrait équiper un astronaute et monitorer en permanence ses paramètres de santé », précise Philippe Troyas, directeur de Way4Space. Un projet au carrefour entre la connectivité, la santé et les technologies spatiales, qui vise là aussi à rassembler plus largement autour de la filière ASD. « Le salon nous permet aussi d’élargir la communauté de l’espace et de l’aéronautique et c’est nécessaire pour qu’on puisse, grâce à notre attractivité, fomenter de nouvelles aventures technologiques et industrielles », conclut Alain Rousset.
