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Tourisme à l'arrêt : « nous n’avons pas de solution »

Écosystème
vendredi 30 octobre 2020

Illustration d'un restaurant au Cap Ferret - Photo Adobe Stock Arcachonphoto.com

L’activité touristique est la première de la Nouvelle-Aquitaine, devant l’agriculture ou l’aérospatial. Avec le reconfinement le secteur est à l’arrêt, et les revenus liés à ce dernier devraient diminuer de 3 milliards d’euros en 2020. En attendant un retour à la normale, en Gironde comme ailleurs, les solutions sont difficiles à mettre en place pour soutenir les acteurs économiques.

« Les conséquences de ce nouveau confinement sont connues et malheureusement importantes, déplore Brigitte Bloch, présidente de l’Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM). Le secteur du tourisme est à l’arrêt complet. » Un deuxième coup dur pour les entreprises du milieu, et des solutions encore difficiles à trouver.

Des pertes de chiffres d’affaires colossales

« Nous restons ouverts mais nous sommes résignés. » Pour Cédric Janvier, patron de l’hôtel de Seze à Bordeaux, la tristesse est immense. « Heureusement nous avons toujours préservé notre trésorerie mais le manque à gagner sera conséquent. Nous restons ouverts pour les rares clients d’affaires, mais l’organisation est difficile à mettre en place. »

En janvier dernier son hôtel comptait 45 salariés, ils ne sont plus que 30 aujourd’hui. « Je n’imagine pas me séparer d’autres personnes. Nous avons mis en place le chômage partiel, nous avons fait une demande de Prêt garanti par l’Etat mais ce n’est pas grand-chose. Surtout, à l’échelle locale, nous aurions voulu que la Métropole mette en place un abattement de la taxe foncière. » Le chiffre d’affaires de l’établissement dépasse les 2 millions d’euros par an en temps normal, sur l’année 2020 il diminuera de 70 à 80%, et l’activité tombera certainement à -95% en novembre. 

Un secteur durement touché

Michel Durrieu connaît très bien le secteur du tourisme. Directeur général de la chaîne de campings Huttopia, il est aussi conseiller spécial du secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme. « Ce nouveau confinement va rendre les choses encore plus difficiles pour les entreprises. La Nouvelle-Aquitaine compte 144.000 emplois liés au tourisme, qui est la première activité économique de la région avec 18 milliards d’euros de revenus par an. Cela représente 9% du PIB régional ! » Selon lui en 2020, ces revenus seront en recul de 3 milliards d’euros, au minimum.

« Surtout, à Bordeaux, les grandes structures comme la Cité du vin sont très dépendantes du tourisme international. Une question se pose : à quel moment va-t-on récupérer cette clientèle étrangère, et surtout voudra-t-elle revenir ? »

Des solutions difficiles à trouver

« Lors de la première vague au printemps nous avons tous pris conscience de l’importance d’échanger ensemble, reprend la présidente de l’OTCBM. Les professionnels aussi ont besoin de cet échange. Alors nous sommes présents pour eux, nous les aidons avec les dispositifs mis en place et nous accompagnons leur demande quand cela est possible. Et puis on réfléchit avec eux à l’après. » Pour le reste, il ne semble pas y avoir de réelle solution.

L’OTCBM s’apprêtait à lancer une grande campagne de communication pour inciter les gens à revenir à l’hôtel, et espère la remettre en place le plus rapidement possible. Si la période de Noël approche Brigitte Bloch ne veut pas miser sur le pire, « je crois en la capacité de notre économie à s’adapter. Il faut que nous soyons résilients. »