La startup Fullbus pivote et s’adosse à l'autocariste français Saybus - Premium

Après trois ans d’existence et un pivot stratégique, la startup bordelaise Fullbus commence à tracer sa route. Le credo : remplir les autocars touristiques qui, souvent, effectuent des trajets à vide. « On ne parle pas des bus de transport en commun, mais des compagnies d’autocars indépendantes qui effectuent des trajets pour des colonies de vacances, des séminaires d’entreprise ou des voyages de seniors, insiste en préambule l’entrepreneuse. Ces autocars font souvent des retours à vide, car une fois le groupe de clients déposé, la compagnie ne peut pas immobiliser son véhicule et son conducteur durant plusieurs jours. » Si les deux fondatrices avaient d’abord imaginé un modèle BtoC, dans lequel Fullbus commercialisait les places vides directement auprès des particuliers, Léa Lasjaunias, aujourd’hui seule au volant de la jeune entreprise, s’est repositionnée vers le BtoB. « Je mets en relation les compagnies entre elles, pour optimiser leurs déplacements. Par exemple si une compagnie doit faire un trajet entre Libourne et Bordeaux à vide, elle met ce voyage sur notre plateforme et ses confrères sont alertés. Si l’un d’eux a ce déplacement à faire, il peut le sous-traiter à la compagnie qui avait, dans tous les cas, prévu de le faire. » Une pratique déjà répandue de manière informelle, que Léa Lasjaunias a voulu formaliser. Fullbus permet de centraliser les détails des trajets, la facturation et le paiement, évitant ainsi de multiplier les canaux de communication. « L’avantage aussi, c’est que la relation est encadrée, reprend l’entrepreneuse. S’il y a un aléa durant le transport de personnes, les compagnies concernées seront protégées. » La startup, elle, se rémunère à la commission.Développer un comparateur de prestations... La nécessité de ce pivot est venue de la complexité, pour une jeune entreprise, à se faire connaître du grand public. Léa Lasjaunias a préféré se focaliser d’abord sur la création d’une communauté d’autocaristes, et compte aujourd’hui 40 compagnies, majoritairement basées en Île-de-France. « Dans cette région, il y a de nombreux retours à vide, notamment sur tous les transferts entre les gares et les aéroports. La commercialisation a démarré il a six mois, plusieurs offres ont été publiées mais nous n’avons pas encore effectué de voyage », déroule la fondatrice. D’où le choix de s’associer avec un acteur déjà bien ancré dans le secteur : Saybus, filiale du réseau Réunir. Ce dernier, premier réseau d’autocaristes français, regroupe 160 compagnies et désirait se tourner vers la digitalisation de la profession. « Ils sont désormais actionnaires de Fullbus, mais je reste majoritaire, précise Léa Lasjaunias. L’objectif est qu’ils amènent leur réseau et leur expertise, que j’apporte la touche technologique, et que l’on développe de nouvelles solutions. » En l'occurrence, la startup souhaite développer une plateforme comparative, à l’instar de Booking pour les hôtels. Un gain de temps pour les clients, obligés aujourd’hui de contacter chaque autocariste individuellement, pour obtenir un devis. Ce projet, en cours de conception, devrait voir le jour au premier semestre 2024 et permettra à Fullbus de proposer une offre de services plus large et complète - et d’attirer les voyagistes.... et atteindre l'autofinancement Tous les feux semblent donc au vert pour la jeune pousse bordelaise, qui espère doubler sa communauté d’autocaristes d’ici mi-2024, et s’étendre sur tout le territoire national. Avant, peut-être, de traverser les frontières ? « On aimerait se développer sur les pays frontaliers à la France d’abord, car les autocars franchissent les frontières. D’ailleurs, nous avons déjà des demandes. » De quoi encourager Léa Lasjaunias, qui entend générer un chiffre d’affaires 2024 de 80.000 euros avec ses deux solutions. Accompagnée pour le moment de deux alternants, elle voudrait recruter, l’année prochaine, un premier profil commercial. « Le plus gros a été fait, la phase de réflexion et l’étude de marché sont terminées… Notre solution est prête, il n’y a plus qu’à la commercialiser », assure-t-elle, confiante. Déjà bénéficiaire de 80.000 euros de subventions depuis sa création, et de l’entrée à son capital de Saybus, Fullbus aura certainement besoin de fonds complémentaires l’année prochaine. Après cela, sa dirigeante espère pouvoir enclencher le cercle vertueux de l’autofinancement. FullbusCréée en 2021Basée à Bordeaux

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