Industrie : Rescoll rejoint le groupe espagnol Applus+ - Premium

À l’origine, Rescoll était un service de transfert de technologie de l’Université de Bordeaux. Puis en 2001, il a été externalisé, dans le but de se développer en étant plus proche de clients industriels. « On était cinq, à l’époque… Aujourd’hui, on est 200 », se remémore José Alcorta, dirigeant de l’entreprise. Le métier de Rescoll, lui, est double. D’un côté, les équipes réalisent des études de développement de nouveaux matériaux, pour plusieurs domaines de l’industrie. De l’autre, à l’instar d’un laboratoire d’analyses, Rescoll est en mesure de caractériser des matériaux. « Essais mécaniques, comportement face au feu… En bref, on les torture pour savoir s’ils répondent aux exigences industrielles », schématise notre interlocuteur. Si Rescoll travaille majoritairement pour des clients de l’aéronautique, du spatial et de la défense, l’entreprise compte également à son portefeuille des clients dans la santé (dispositifs médicaux) et les nouveaux matériaux pour l’énergie (piles à combustible, hydrogène, photovoltaïque). La société compte près d’un millier de clients, dont 200 à 250 récurrents. La moitié sont basés en Nouvelle-Aquitaine, et le reste, dans le reste de la France. « En nombre, nous avons beaucoup plus de PME, mais en chiffre d’affaires il s’agit plutôt de grands groupes », résume José Alcorta.Une histoire similaire et une offre commune Après un chiffre d’affaires 2022 de 16 millions d'euros (en croissance de 5 à 10% chaque année), Rescoll entame désormais une nouvelle page de son histoire, en intégrant les rangs du groupe Applus . Un géant mondial dont le siège est en Espagne, spécialiste des services d’essais, de certification et d’inspection. Ce rapprochement était souhaité par l’entreprise girondine pour plusieurs raisons, qu’explique José Alcorta : « D’une part, notre activité à l’export est très faible. D’autre part, il y a actuellement une demande de consolidation de la filière, les industriels veulent des sous-traitants de taille de plus en plus importante, présents dans plusieurs pays d’Europe… Même si Rescoll compte presque 200 personnes et que notre laboratoire est l’un des plus importants pour l’aéronautique à l’échelle européenne, les grands donneurs d’ordre nous poussaient à nous rapprocher d’une structure plus importante. » Aussi, précise notre interlocuteur, « Applus a une histoire très proche de la nôtre, car à l’origine il s’agissait de laboratoires rattachés au gouvernement de Catalogne ». Désormais coté en Bourse, le géant ibérique s’appuie sur une stratégie de croissance externe qui lui a permis d’acquérir des laboratoires outre-Atlantique, aux USA, ou encore en Chine. Si Rescoll reste une entité à part entière et que rien ne change pour ses salariés, des synergies devraient être nouées dans les mois à venir pour aller chercher de la croissance supplémentaire. Notamment, via une offre commune à l’échelle européenne, pour ne pas créer de doublons… Et permettre à la société girondine de décrocher de nouveaux contrats hors de France, tout en élargissant ses services. José Alcorta : « Applus a récemment acquis le laboratoire A2mi, qui compte une trentaine de personnes à Saint-Etienne. Elles resteront dans leurs locaux mais seront intégrées à Rescoll. Aujourd’hui, nous travaillons très majoritairement sur des produits composites, non-métalliques, or A2mi est spécialisé sur le métal. Cette intégration nous permettra d’avoir une offre plus complète et attractive. »Un chiffre d'affaires contraint En parallèle, l’entreprise qui compte un site en Charente-Maritime et un bureau au Pays basque, entend développer ce maillage néoaquitain. « Nous avons 25 personnes à Rochefort, et nous travaillons pour agrandir le bâtiment, détaille le dirigeant. À Bayonne c’est un peu différent, nous avons deux salariés mais nous sommes plutôt mono-activité, centrés sur la fonctionnalisation de surfaces. Nous travaillons avec l’écosystème autour de l’Estia [ndlr, école supérieure des technologies industrielles avancées] pour voir comment diversifier notre activité, pérenniser et développer notre site. » Des recrutements seront ainsi réalisés dès 2024 (entre 20 et 30 idéalement) pour venir grossir les rangs de Rescoll… Même si notre interlocuteur le reconnaît, le manque de profils qualifiés se fait plus que sentir, ces derniers mois. « Notre chiffre d’affaires est limité à cause de ces difficultés d’embauche. Nous avons en ce moment une quinzaine d’offres d’emploi. » En Gironde comme en Charente-Maritime, ce sont par exemple des postes de techniciens de laboratoire (bac 2 et bac 3) qui sont les plus compliqués à pourvoir, tout comme les métiers autour de l’usinage de matériaux, « quasiment introuvables ». « Et puis, l’autre problème qui m’empêche de dormir, c’est l’augmentation du coût de l’énergie », embraye le dirigeant, qui doit renégocier d’ici la fin de l’année les tarifs pour l’ensemble de Rescoll. « Dans le meilleur des cas, les prix bondiront de 400% alors que l’électricité est notre principal poste de dépenses, après les ressources humaines… Cela signifie qu’une partie de notre marge absorbera cette hausse, et qu’on aura moins de moyens de nous développer. » Rescoll espère néanmoins terminer l’année 2023 avec une croissance de 10%.RescollBasée à PessacFondée en 2001200 salariésCA 2022 : 16M€

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