Hôtellerie : Millésime affirme sa trajectoire à horizon 2025 - Premium

Presque dix ans après sa création, le groupe hôtelier Millésime poursuit son activité et sa feuille de route. Il compte aujourd'hui neuf « maisons » parmi ses actifs, dont trois nouvelles à Anglet (64) et à Marrakech, ouvertes en 2022, et à Léognan depuis juillet dernier. « Depuis deux ans nous avons cédé les petites maisons que nous avions à l’époque, qui faisaient moins de dix clefs », précise à Placéco Philippe Monnin, fondateur de Millésime. Neuf projets d’ouverture sont en réflexion, et se concrétiseront entre 2024 et 2026 dans la droite ligne de la stratégie du groupe, déployée depuis 2019 : ne plus détenir le foncier des établissements, mais les sourcer, les rénover puis les exploiter pour le compte d’investisseurs. « Ce sont des familles souhaitant investir, des fonds d’investissement privés ou publics. Ils deviennent propriétaires du bien et éventuellement du fonds de commerce, et nous, nous avons un mandat de gestion », expliquait à Placéco Philippe Monnin, en 2021. L’objectif de Millésime est de miser sur sa marque pour créer une identité forte et attirante. Une stratégie à double tranchant, car contrairement au patrimoine immobilier, la marque est « virtuelle ». Quatre ans après ce repositionnement, le pari est-il gagnant ? « Nous sommes au milieu du guet, analyse le fondateur. Je ne sais pas encore si c’est un bon choix, car pour gagner le pari il faut atteindre une taille critique que j’estime à 20 maisons. Aujourd’hui, avec huit ou neuf établissements, nous ne sommes pas suffisamment présents sur la scène française ou européenne. Évidemment notre marque se développe, 80% de notre activité émane de réservations en direct, mais en termes de volume ça reste très confidentiel. »A la recherche d'investisseurs D’autant que le modèle de Millésime repose sur un alignement des postures entre le groupe et les propriétaires des établissements. Ainsi, la société annonce se désengager du Grand Hôtel du Soleil d’Or à Megève, qu’elle a ouvert en 2019 et dont elle assurait la gestion depuis. « L’hôtel fonctionne très bien de notre point de vue, et a vraiment trouvé sa place dans la station. Le chiffre d’affaires est très bon, les résultats financiers aussi, mais ne collent pour autant pas avec ce qu’on avait évalué avec notre investisseur en 2018. On a notamment mal évalué les charges, un certain nombre de facteurs, et aujourd’hui nous sommes en désaccord sur la ligne de conduite à adopter », déroule Philippe Monnin. Qui rappelle que la montagne, hors activité saisonnière, reste un marché compliqué. Cette déconvenue ne décourage pour autant pas le groupe, toujours à la recherche d’investisseurs pour des surfaces de plancher minimales de 2.500 m², et des établissements comptant 30 à 60 chambres. Montant nécessaire à l’ouverture de chaque maison : entre 15 et 40 millions d’euros. Mais forcément, dans un contexte économique contraint, les ouvertures prennent plus de temps que prévu. Philippe Monnin : « Les projets, on les a en stock. Mais lorsqu’on s’est parlé en 2021, j’ai sûrement été trop ambitieux, en me disant que l’on arriverait à trouver rapidement des investisseurs. Tout ne s’est pas passé comme cela car lorsque les investissements sont plus conséquents, la typologie des investisseurs est différente, ils regardent les performances passées. Or 2022 a été une année superbe pour Millésime mais 2021 et 2020 n’étaient pas exploitables, avec le covid. » Ainsi si les maisons du groupe gagnent de l’argent, la société en elle-même reste une startup à la recherche de son équilibre. Notamment sur les revenus tirés des projets gérés, « où l’on est un peu en retard ». D’ailleurs, Philippe Monnin le précise : Millésime n’est pas fermé à une potentielle ouverture de capital, même s’il n’a pas autant de besoins qu’une startup technologique. Le groupe hôtelier entend désormais mailler le territoire français mais aussi l’Europe, à travers trois segments : les lieux internationaux comme Biarritz, Cannes ou Lisbonne où il est déjà présent ; les territoires oenotouristiques comme la Bourgogne ; et les « villages urbains » à l'instar du Domaine de Raba à Bordeaux, sortes de « poumons en périphérie de villes ». « On veut vraiment porter ça à l’échelle européenne », conclut le fondateur.Groupe MillésimeBasé à BordeauxCréé en 20149 établissements CA sous gestion 2023 : 30M€

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