Dronisos poursuit sa croissance et développe une verticale défense-sécurité - Premium

Si vous regardez l’émission de divertissement La France a un incroyable talent, peut-être avez-vous assisté à un spectacle de drones volant à l’unisson, dans un ballet aérien qui a séduit le jury. Aux commandes de ce numéro, une équipe girondine : l’entreprise Dronisos. Créée en 2016 par Jean-Dominique Lauwereins et Sylvie Clin (dirigeants historiques de BeTomorrow, qui vient de changer de main), la société a su se faire une place, année après année, dans le milieu des spectacles de drones. Et compte, presque sept ans après ses débuts, une trentaine de salariés, dont presque la moitié sont des ingénieurs. « Au début, nous avons commencé en faisant voler quelques dizaines de drones ensemble. Petit à petit, on a cassé les murs, et on a commencé à réaliser des spectacles en extérieur », retrace Laurent Perchais, CEO de Dronisos. Aujourd’hui, l’entreprise est capable de faire voler jusqu’à 1.000 drones simultanément, et repousse les limites de la créativité en France comme à l’étranger. « C’est tout l’enjeu du moment, reprend Laurent Perchais. Maintenant qu’on a le support, la technologie, il faut stimuler cette créativité et la production de contenu pour cet écran géant, composé de centaines de pixels – les drones. Parfois, on se fait même déborder par nos clients, dans le bon sens du terme. » Une référence à un karaoké géant, organisé cette année à Rome près du Colisée, pour la promotion d’un film de Laura Pausini diffusé sur Amazon Prime. Aujourd’hui, Dronisos se définit comme une entreprise de Saas - Show as a service. Son activité se divise en deux segments : des contrats sur une durée définie, pour assurer des spectacles réguliers ; et des prestations « one shot » conçues en interne, proposées dans un catalogue. « Nous avons des contrats récurrents avec six ou sept parcs dans le monde, précise le CEO. Ce que nos clients veulent, c’est un spectacle par soir par exemple, et c’est à nous de nous débrouiller. Nous montons alors des équipes d’intermittents que l’on recrute, que l’on forme, et qui sont engagés sur la période du contrat. Nous ne sommes pas fournisseurs de technologie mais de spectacles. » Ces deux segments d’activité s’équilibrent, et Dronisos réalise 70% de son chiffre d’affaires (non communiqué) à l’étranger.Déléguer pour générer du volume Pour consolider ses parts de marché, Dronisos veut désormais faire évoluer son modèle de distribution. Et profiter d’un avantage inhérent à son domaine : le nombre grandissant de demandes par rapport à l’offre disponible. « La question, c’est "comment arrive-t-on à toucher ce marché de volumes ?" Interroge Laurent Perchais. Notre philosophie, petit à petit, c’est de ne pas tout faire de A à Z, mais d’être en quelques sortes les fournisseurs d’une boîte à outils. » Franchises, partenaires certifiés, locations : l’entreprise réfléchit encore pour trouver le bon modèle, et que « des gens qui veulent répondre à cette demande puissent le faire facilement, en utilisant les chorégraphies, le matériel et la crédibilité » de Dronisos. Ce modèle sera testé puis déployé dès 2023 avec une poignée de partenaires de confiance. « On est en train de s’y préparer en délégant un maximum de choses », complète son dirigeant. Si l’objectif 2022 était d’atteindre la rentabilité – une mission réussie -, Dronisos affiche désormais ses ambitions pour les 12 mois à venir : installer au minimum trois spectacles permanents aux Etats-Unis (et une dizaine dans le monde), et doubler le nombre de spectacles « one shot ». Mais aussi, poursuivre ses investissements dans les drones, en y consacrant comme cette année, plus d’un million d’euros.Icarus Swarms, une verticale née du Covid-19 Une seconde activité devrait également prendre de l’essor : l’utilisation de drones dans le domaine de la défense-sécurité. « En 2020 lorsqu’il y a eu le Covid-19, au lieu de mettre tous les ingénieurs en chômage partiel, on s’est dit qu’on allait créer une autre verticale avec la même philosophie que Dronisos. On a des drones qui savent voler en essaim et qui sont très simplement déployables par des gens qui ne sont pas experts. Et à partir de là, on a décidé de proposer un service à valeur ajoutée aux acteurs de la défense et de la sécurité », explique Laurent Perchais. Il cite en exemple plusieurs collaborations, avec les forces spéciales de Pau, pour déployer une vingtaine de drones munis de capteurs infrarouge, permettant d’éclairer une zone de combat de nuit. Ou encore avec le raid, pour déployer des drones dotés de capteurs radioactifs permettant de scanner le terrain avant une intervention. L’industriel Naval Group travaille lui aussi avec l’entreprise, qui lui fournit des drones d’entraînement, pour simuler une attaque de drones sur ses bateaux. Cinq personnes sont dédiées à cette verticale qui prend la forme d’une marque, Icarus Swarms, et qui deviendra dans les mois à venir une entreprise à part entière. « Ce sont deux maturités différentes. Avec les spectacles, nous en sommes à la fin du premier tome – on commence à être rentable, on est une PME et maintenant il faut grandir à l’international. Icarus Swarms, c’est encore une petite graine. Il y a beaucoup de promesses, de gens qui veulent investir dedans, mais nous ne sommes pas sur le même ordre de grandeur en termes de chiffre d’affaires. On ne cherche pas la rentabilité pour le moment mais il y a un gros potentiel », conclut Laurent Perchais. Dronisos Basé à Bordeaux30 salariésCA : n. c.

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