Cobotique : deux gros contrats pour Cog.Engines qui va lever des fonds - Premium

A peine assez grande pour accueillir une partie de bras de fer, la table attire pourtant du monde. Dans les allées du salon VivaTech, sur le stand du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, l’espace réservé à la start-up girondine Cog.Engines est régulièrement animé par une démonstration qui retient le chaland. On y voit un humain donner des instructions à un bras robotique grâce de simples gestes. Illustrant ainsi l’une des ambitions : faire collaborer avec facilité l’homme et la machine et non plus les faire œuvrer côte à côte. « Désiloter », pourrait-on résumer. Fondée en mars 2019, la jeune pousse n’œuvre pas à la conception de bras robotiques, ni à leur fabrication. Elle développe des algorithmes pour renforcer leur intelligence artificielle. « On les équipe avec des yeux et un cerveau », expose Ulysse Michon cofondateur et manager général. A la clef, la possibilité de « travailler à l’endroit qui est difficile pour les opérateurs, sur des tâches souvent répétitives, avec des cadences fortes et à faible valeur ajoutée », poursuit-il. Equipé d’une caméra 3D, le bras robot peut ainsi « s’adapter à l’humain et permettre une interaction sans danger ».L’autre secret de Cog.Engines, c’est le reinforcement learning. Par opposition au deep learning qui s’appuie sur l’analyse massive de données, cet apprentissage par renforcement est axé sur les objectifs, avec un système de récompense virtuelle si ceux-ci sont atteints. Un schéma particulièrement adapté aux environnements où il est difficile de concevoir un ensemble de règles stables à l’avance, typiquement la présence d’ouvriers ou opérateurs. « On veut s’adapter à l’humain et être au service de la personne », confirme Ulysse Michon. Et d’expliquer quelques autres spécificités - et satisfactions - maison. « Nos solutions sont propriétaires, il n’y a aucun outil issu des GAFAM. Et notre stratégie commerciale commence à être payante : on propose une preuve de concept pour dérisquer le problème d’un client et, à chaque fois, ça a débouché sur une vente. »Séduire des gros secteurs industrielsAprès les partenariats prometteurs avec EMS Proto et VDLV, Cog.Engines change de braquet. La TPE (4 personnes) a signé avec Exxelia - fabricant de composants électroniques passifs complexes et de sous-systèmes de précision - pour équiper son site de Pessac, l’une des quatre usines dont il dispose en France. Plus précisément une ligne de condensateurs. « Les opérateurs devaient les prendre et les ranger sur une grille à la pince à épiler », explique le dirigeant. Autre conquête significative : Boehringer Ingelheim. Trois preuves de concept ont été fournies à ce géant pharmaceutique allemand, notamment numéro deux mondial de la santé animale.Ayant réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 134.000 euros, pas encore rentable - l’objectif est de l’être à l’horizon 2025 - Cog.Engines doit continuer d'investir en R&D, pour intégrer toujours plus d’adaptabilité à ses solutions. Au soutien de sa feuille de route, la SAS travaille à une levée de fonds de quelque 500.000 euros en equity, pour ensuite faire effet de levier avec des subventions et prêts bancaires. Plus de la moitié a d’ores et déjà été sécurisée et les négociations se poursuivent avec des groupes d’investisseurs. Espérant pénétrer des secteurs industriels tels que le ferroviaire, l’automobile ou l’aéronautique, Cog.Engines sait ne pouvoir y arriver seule : « en tant que startup, on est trop fragile. On est ouvert au travail avec des intégrateurs », se projette Ulysse Michon.Cog.EnginesFondation : mars 2019Installée à CestasEffectif : 4 personnesCA (2022) : 134 k€

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