Biotech : TreeFrog signe un accord à 780 millions de dollars et prépare sa série C - Premium

C’est un accord d’envergure - à 780 millions de dollars précisément - qu’annonce TreeFrog Therapeutics. La biotech pessacaise accorde à l’Américain Vertex Pharmaceuticals une licence mondiale de sa technologie de production de cellules souches, baptisée C-Stem, pour « optimiser la production de thérapies cellulaires dans le diabète de type 1 ». « Les équipes de Vertex ont travaillé sur un protocole pour faire de petits pancréas synthétiques, explicite à Placéco Frédéric Desdouits, PDG de TreeFrog Therapeutics. Ceux-ci doivent venir remplacer le pancréas défectueux chez les patients atteints de diabète de type 1, qui ne fabrique plus d’insuline. » Avec cet accord, Vertex Pharmaceuticals intègre la technologie du Girondin pour l’adapter à sa thérapie, et pouvoir passer à l’échelle industrielle. « On ne travaillait pas sur le diabète, c’est un nouveau domaine pour nous, d’où cet accord avec eux », complète Frédéric Desdouits. Qui précise que Vertex garde la main sur l’ensemble du développement de son programme, et de la commercialisation de sa thérapie. Cet accord est une véritable manne financière pour TreeFrog, qui recevra un premier paiement de 25 millions de dollars (23,5M€), avant de bénéficier de 215 millions de dollars (202M€) sous forme de « milestones » (jalons) liés au développement de la solution. « Enfin, TreeFrog est éligible à la réception de redevances supplémentaires pouvant atteindre 540 millions de dollars (508M€) liés à l’atteinte d’étapes cliniques, réglementaires et commerciales pour un maximum de deux produits, ainsi que des redevances futures », précise l’entreprise dans un communiqué.Aller chercher 100M€ d'ici 12 à 18 mois Aussi et surtout, Vertex Pharmaceuticals s’est engagée à prendre une participation au capital de la biotech, lors d’un prochain tour de table. Une levée qui devrait intervenir d’ici 12 à 18 mois, après avoir bouclé une série B de 64 millions d’euros en septembre 2021. « On va essayer de faire quelque chose d'encore un peu spectaculaire, plaisante Frédéric Desdouits. Les marchés sont très, très difficiles pour le financement technologique en ce moment. L’accord avec Vertex nous redonne pas mal de gasoil, donc on n’est pas stressé par le temps. On vise une levée de 100 millions d’euros. » Cette série C permettrait à la pépite pessacaise d’accélérer sur ses programmes internes - autour de Parkinson et du foie - et d’en démarrer un supplémentaire. Mais aussi, de continuer à développer sa plateforme technologique « pour garder l’avance qu’on a », souligne le PDG. Qui précise : « Bien sûr, nous voulons continuer de nous déployer aux Etats-Unis. Et puis nous ambitionnons, en fonction de ce qu’on arrivera à lever, de nous intégrer un peu plus verticalement. Aujourd’hui nous avons des éléments de la chaîne de valeur - nous voulons étendre notre contrôle sur cette chaîne de valeur dans la thérapie cellulaire. »Bientôt des essais cliniques pour Parkinson Avant cette importante échéance, et dès cette année, TreeFrog renforcera encore ses équipes qui comptent actuellement 125 personnes. Une dizaine de profils seront recrutés pour son laboratoire de recherches à Boston, et une trentaine à Pessac. Ils viendront en grande majorité renforcer deux pans de la startup : autour du processus de développement, c’est-à-dire la fabrication des cellules, et autour de la fabrication des machines. Objectif : poursuivre la R&D interne de l’entreprise, qui avait annoncé en 2022 vouloir démarrer des essais cliniques sur l’homme, concernant la maladie de Parkinson (qui se traduit par la « mort » des neurones produisant de la dopamine). L'idée ? Injecter des neurones dopaminergiques dans le cerveau pour rendre au patient une autonomie motrice, grâce à la dopamine apportée. « Comme toujours dans la biotech, on se donne des échéances un peu trop serrées, donc on sera un peu décalé, annonce Frédéric Desdouits. Notre programme avance bien, les études animales devraient démarrer à la fin de l’année et l’on pense être en position de lancer des essais cliniques sur l’homme d’ici début 2026. » Mais, précise-t-il, ce retard devrait être salutaire pour la suite. « On a résolu pas mal de sujets. On a démarré le programme sur le foie bien après Parkinson et, sur ce sujet, on pense être capable de démarrer les essais sur l’homme début 2027, soit un an après Parkinson. » Ce second programme concerne plus précisément les hépatites fulgurantes du foie. Deux types de pathologie intéressent TreeFrog. Celles liées à des empoisonnements, d’abord, « typiquement un enfant qui avale plusieurs grammes de Doliprane », illustre notre interlocuteur. La startup ambitionne, à l’instar de Vertex pour le diabète de type 1, de créer de petits foies artificiels pour suppléer le foie dysfonctionnant. La seconde application concernerait les pathologies chroniques du foie, « qui à un moment vont décompenser car il y a un déséquilibre. Souvent, il y a besoin d’une greffe, encore faut-il pouvoir l’attendre », déroule le PDG. Qui reste néanmoins prudent quant aux futures possibles applications : « Il est tôt, nous sommes encore en phase de recherche. »TreeFrog TherapeuticsBasée à Pessac (siège social) et BostonSAS créée en 2018125 salariés

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