Aelis Farma signe un accord de 30M$ contre l'addiction au cannabis - Premium
Pier Vincenzo Piazza, cofondateur et président ; Stéphanie Monlezun, COO de Aelis Farma et Valérie Scappaticci, CFO - Crédits : Aelis Farma
Aelis Farma vient de signer un accord d’option de licence avec le géant américain Indivior pour son candidat médicament contre les troubles liés au cannabis. Une collaboration qui assure à la biotech bordelaise 30 millions de dollars immédiatement, et qui va lui permettre de poursuivre ses recherches.
« C’est une opportunité extraordinaire, se réjouit Pier Vincenzo Piazza, cofondateur et président d’Aelis Farma. Indivior est le n°1 mondial dans le traitement des addictions, et c’est une vraie reconnaissance pour nous. » La biotech bordelaise, qui a récemment décroché une aide de l’Union Européenne de 6 millions d’euros pour son projet autour des déficits cognitifs liés au syndrome de Down, poursuit le développement de son premier candidat médicament : l’AEF0117. Ce dernier a vocation à traiter les troubles liés à l’usage du cannabis, en particulier l’addiction et la psychose.
Aelis Farma travaille sur une nouvelle classe de médicaments innovants, dont la molécule est utilisée par le cerveau lui-même pour réguler un trouble, ce qui limiterait les effets indésirables. « Près de 8 millions de personnes en Europe et aux Etats-Unis sont considérées comme addictes au cannabis, précise le président de la biotech. En Europe la psychose induite au cannabis est identifiée comme la première cause d’admission aux urgences pour psychose aiguë. »
30M$ pour financer les études
La signature d’un accord d’option de licence avec Indivior assure un paiement immédiat de 30 millions de dollars. « Maintenant, nous devons réaliser une étude de preuve de concept de phase 2B, détaille Pier Vincenzo Piazza. Elle démarrera à la fin de l’année aux Etats-Unis, où nous menons les recherches, et elle durera deux ans. » Durant cette période environ 400 patients seront soumis au candidat-médicament.
A l’issue de l’étude, Indivior pourra décider d’acquérir la licence de l’AEF0117, et versera alors 100M$ à Aelis Farma. « Nous pourrons ensuite bénéficier de paiements supplémentaires au passage d’étapes ultérieures, précise le cofondateur de la biotech. Puis nous toucherons des royalties selon les ventes nettes, qui s’élèvent en moyenne à 16% selon le chiffre d’affaires. Sur toute la durée de vie du médicament, nous estimons pouvoir obtenir 2,5 milliards de dollars. » Une somme qui permettra à l’équipe de chercheurs de poursuivre ses travaux. La commercialisation du traitement, elle, est prévue pour 2027.
Bientôt le développement d’un 3e traitement ?
Les études à mener coûteront environ 12M$. Une somme inférieure au paiement initial d’Indivior, et Aelis Farma pourra en réinjecter une partie dans son second projet lié au syndrome de Down. « Surtout, cette somme pourrait nous permettre de lancer le développement d’autres médicaments que nous avons découverts. Ils seront toujours en lien avec des pathologies du cerveau et plus spécifiquement du comportement, mais il est encore un peu tôt pour préciser de quoi il s’agit. »
Pier Vincenzo Piazza souligne l’accélération que va donner cette collaboration avec Indivior, car les équipes des deux entités travailleront ensemble sur le projet AEF0117. « Cela nous conforte dans nos choix et sur la qualité d’action de nos médicaments. » Depuis sa création Aelis Farma a le soutien de nombreux acteurs économiques et notamment de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui est entrée au capital de l’entreprise en 2017.
Aelis Farma
Basée à Bordeaux
12 salariés
CA : n. c.
aelisfarma.com
