Compositadour : 600.000 euros de subvention pour un projet collaboratif de fibre de bambou - Premium

Deuxième acte pour le projet Bamco. Derrière ce nom original, se cache un projet collaboratif porté par plusieurs entreprises et plateformes françaises dont l’objectif est de créer une filière capable de remplacer la fibre de verre par une fibre de bambou et qui devrait démarrer à la rentrée. Un premier projet Bamco avait été expérimenté pendant trois ans. « Il avait permis de montrer la faisabilité du composite, maintenant cette deuxième phase doit aller plus loin et montrer l’industrialisation » détaille Francis Sedeilhan, directeur de Compositadour à Bayonne. Car autant sur sa première partie que sur la seconde, c’est Compositadour qui assure la R&D de ce projet, pour laquelle elle vient donc d’être lauréate du dispositif étatique France 2030, et d’une subvention de 600.000 euros. Parmi les enjeux du projet travaillés depuis Bayonne, le prix. « Pour le moment, c’est un matériau qui est plus cher que la fibre de verre, et tout ce qui se fait en pétrochimie » analyse Francis Sedeilhan. « Si on veut réussir à les introduire en masse sur l'industrie, il faut travailler sur le process, sur l'automatisation, la robotisation du process de mise en œuvre ». L’objectif à terme selon le directeur de Compositadour est de tendre vers une fibre qui sera à un prix équivalent de celui de son concurrent pétrochimique. Ainsi, la partie du projet confié à Compositadour consistera à trouver comment adapter les machines pour qu’elles puissent accepter ce nouveau matériau. Et donc « développer les procédés de fabrication les plus adaptés pour fabriquer le drapage » précise le directeur de Compositadour. La finalité de ce projet est selon Francis Sedeilhan que d’ici trois ans « on arrive à sortir des pièces qui satisfassent le cahier des charges des clients » à savoir le ferroviaire et l’aéronautique. En effet, parmi les utilisations envisagées pour cette fibre biosourcée, « les aménagements cabines des avions par exemple » cite Francis Sedeilhan.Autour de Compositadour, le projet Bamco 2 est porté par le chimiste français Arkema qui développe des fibres biochimiques, ainsi que trois autres partenaires que sont COBRATEX SAS qui fabrique le renfort, le laboratoire toulousain CIRIMAT et enfin MECANO ID, une PME qui pourra fabriquer les pièces. Un projet global à 3,9 millions d’euros.Une fibre de bambou pour l'aéronautique et le ferroviaire La partie assurée par Compositadour est financée à 100% par le dispositif France 2030, ainsi « on cèdera la propriété intellectuelle » précise Francis Sedeilhan. Un projet en tout cas qui rentre dans le cadre des missions que s’est fixé Compositadour autour de l’impact environnemental des procédés de mise en œuvre composite. La plateforme travaille en effet sur quatre axes : l’allégement des structures, l’utilisation de matériaux biosourcés ou recyclables, la sobriété énergétique des procédés, puis utiliser les matériaux composites dans le secteur de l’énergie (hydrogène, etc). Compositadour est donc l’un des départements de l’école d’ingénieur de l’ESTIA et emploi 41 personnes sur son site. Outre le projet Bamco, la plateforme réalise plusieurs activités, dont les ⅔ au niveau de la réalisation de prestations de R&D pour entreprises. Une manière d’équilibrer les comptes de la structure qui mène à bien d’autres projets collaboratifs à l’image de Bamco. Un modèle qui les oblige à renouveler régulièrement leur parc de machines. C’est le cas par exemple de la dernière arrivée, installée en fin d’année dernière, un robot Stäubli TX2-90 L Touch. Parmi les gros dossiers à venir de la plateforme, Compositadour travaille main dans la main avec l’Odace en Soule afin d’installer un atelier autour du lycée de Chéraute. Le projet devrait évoluer au cours de cette année, comme l’indiquait déjà à Placéco lors de l'élection du nouveau président de l’Odace, Jean-Jacques Carriquiriborde.

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