RER métropolitain : la halte de Talence-Médoquine enfin sur de bons rails - Premium

C’est une très vieille dame, peut-être oubliée voire inconnue du grand public, qui s’apprête à faire peau neuve. Fermée depuis 1949, la halte ferroviaire de Talence-Médoquine devrait de nouveau voir s’arrêter des trains d’ici 18 mois… Si tout va bien. Six ans après une première conférence de presse organisée par les collectivités locales, Emmanuel Sallaberry (maire de Talence) en tête pour « mettre sous le feu des projecteurs tout l’intérêt de porter l’ouverture de la gare », les élus se sont de nouveau donné rendez-vous mercredi 10 avril. Cette fois, pour la traditionnelle pose de la première pierre. Un moment symbolique et politique, pendant lequel les représentants des différentes parties prenantes* ont pris la parole. Au-delà des habituels discours, le projet est bien structurant pour la mobilité métropolitaine et plus globalement girondine. « L’aboutissement d’un très long travail collectif », souligne Emmanuel Sallaberry. Et de citer les quelque 150.000 personnes vivant, étudiant ou travaillant dans un rayon d’un kilomètre autour de la Médoquine. L’investissement global se chiffre à 25,5 millions d’euros, porté à égalité par trois financeurs, Bordeaux Métropole, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et l’Etat.Objectif RER métropolitain Dans un premier en septembre 2025, les quatre futurs quais permettront aux voyageurs d’emprunter deux lignes de train : Libourne-Bordeaux-Arcachon d’une part, et Le Verdon-Bordeaux d’autre part. « 4.000 voyageurs par jour sont attendus d’ici 2030, et 82 trains circuleront quotidiennement », souligne Éliane Barbosa, directrice exécutive des gares régionales et parisiennes de SNCF Gares & Connexions. De quoi placer la halte de Talence-Médoquine à trois minutes de la gare Saint-Jean, à 40 minutes de Libourne, ou à 26 minutes de Parempuyre. Mais « si l’ambition première était la réouverture de cette halte ferroviaire [c’est un] véritable pôle d’échanges multimodal qui va venir répondre aux besoins des Talençais, et des personnes qui viennent travailler et étudier à Talence », insiste Emmanuel Sallaberry. Car à échéance 2026-2027, un arrêt de bus express de la ligne Pellegrin-Thouars-Malartic verra le jour tout près de la halte. Talence se positionne en élève modèle en matière de mobilités douces : « L’idée n’est pas de faire un aspirateur à voitures, mais de tourner cette gare vers le 21e siècle », martèle son édile. À l’échelle girondine, cette halte est, avec celle du Bouscat (halte Sainte-Germaine inaugurée en juin 2023), « une réalisation emblématique du RER métropolitain et girondin », se réjouit Éliane Barbosa. Un projet majeur du territoire porté depuis plusieurs années, notamment par l’ancien président de la Communauté urbaine de Bordeaux Vincent Feltesse (PS). Ce RER métropolitain est « le plus avancé de France », tient à rappeler le président du Conseil régional Alain Rousset. Objectif, à horizon 2028 : compter 200 kilomètres de lignes, cinq branches de « l’étoile ferroviaire » (Arcachon, Libourne, Langon, le Médoc et le Nord-Gironde), et 47 gares, pour inciter au report modal. « Le RER métropolitain doit réduire les inégalités des offres de transport vis-à-vis des gens en zone périurbaine, et lutter contre la congestion de notre métropole », affirme Christine Bost, maire d’Eysines et depuis peu, présidente de Bordeaux Métropole. Qui égrène les données sur la pollution : « Même si les déplacements entre la métropole et le reste du département ne représentent que 9% de l’ensemble des déplacements, ils génèrent 35% des gaz à effet de serre. Ce sont aussi ces indicateurs qu’il faut observer, et 45% des particules émises le sont par ces relations. » *Etienne Guyot, préfet de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole et maire d'Eysines, Emmanuel Sallaberry, maire de Talence et conseiller métropolitain délégué, et Éliane Barbosa, directrice exécutive des gares régionales et parisiennes de SNCF Gares & Connexions. S’il est désormais sur de bons rails, le RER métropolitain n’est pas encore labellisé SERM (service express régional métropolitain) - une dénomination gouvernementale datant de novembre 2022. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé vouloir voir émerger un réseau de transport ferroviaire du quotidien de type RER dans 10 métropoles françaises. En visite à Bordeaux en mars dernier, le ministre des Transports Patrice Vergriete avait évoqué l’objectif d’identifier d’ici la fin du premier semestre les premières labellisations, avant « un travail un peu plus fin avec les services de l’Etat » et un arrêté en fin d’année.

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