Périgord : opération séduction auprès des clubs d’entreprises de Gironde
Christophe Cathus, conseiller régional et vice-président de la Communauté de communes Bastides, Dordogne-Périgord, et François Gaumet, directeur de Périgord Développement, jeudi face aux clubs d'entreprises girondins - crédit YB
L’agence Périgord Développement organisait jeudi à Bordeaux une rencontre entre les acteurs de son territoire et les clubs d’entreprises de Gironde, avec une double ambition : favoriser les échanges économiques et attirer des projets d’implantation.
« Nous sommes aux portes de la Gironde, et la question qui se pose pour nous, c’est de savoir si la présence d’une métropole comme Bordeaux est un handicap, parce qu’elle aspire les projets, ou au contraire un atout, dans la mesure où elle irrigue notre territoire. Nous faisons le pari du deuxième choix ! », pose François Gaumet, directeur de l’agence Périgord Développement, qui organisait le 12 octobre à Bordeaux une rencontre entre les ambassadeurs de l’économie périgourdine et une délégation de clubs d’entreprises girondins. Avec, en point d’orgue, cinq témoignages d’entrepreneurs partis de Gironde pour essaimer ou s’installer dans le département voisin.
Elus, institutionnels et chefs d’entreprises de Dordogne ont profité de cette séance pour rappeler et présenter les atouts du Périgord en matière de développement économique. « Nous disposons par exemple de structures d’accompagnement ou de soutien spécifique à notre territoire, comme le cluster cuir, qui couvre toute la Nouvelle-Aquitaine mais a basé son siège à Thiviers, ou d’instances comme Imasens, à Périgueux, qui accompagne les entreprises de la cosmétologie dans leurs études de marché », illustre François Gaumet, qui souligne également l’existence de trois incubateurs dédiés aux startups sur la seule ville de Périgueux, ou la création d’un club de business angels périgourdins prêt à intervenir en amorçage dans le développement de jeunes pousses innovantes. L’agence Périgord Développement anime par ailleurs deux outils en propre, dédiés respectivement à la recherche de locaux et au recrutement de talents.
Des dispositifs auxquels s’ajoutent des atouts structurels, susceptibles d’intéresser aussi bien les entreprises que leurs futurs collaborateurs, à commencer par un foncier nettement plus accessible que celui de la Gironde. Un argument auquel grandes PME et ETI ne sont pas insensibles, comme en témoigne le récent projet d’implantation de Ceva Santé Animale à Montpon-Ménéstérol. « En venant ici présenter le Périgord aux milieux d’affaires, on veut simplement élargir l’idée que peuvent s’en faire les Bordelais, et montrer qu’il existe des opportunités, soit en développement, soit en reprise d’activité, soit tout simplement en recherche d’emploi », explique le directeur.
Pourquoi, dans cette démarche d’attractivité, viser cette fois les clubs plutôt que de s’adresser directement aux chefs d’entreprises ? « Quand vous arrivez sur un territoire en tant qu’investisseur, la question de votre insertion dans l’écosystème se pose immanquablement, nous voulons montrer qu’il existe des liens au plus près du lieu d’implantation », répond François Gaumet, qui récuse toute velléité de concurrence avec les territoires voisins. « Une entreprise bordelaise peut tout à fait reprendre une société périgourdine en transmission dans une optique de développement ou d’extension d’activité. Il ne s’agit pas de vider la Gironde », sourit-il.
La délégation périgourdine mêlait élus, institutionnels et clubs d'entreprises locaux