Crise du bâtiment : la FFB de la Gironde avance 15 propositions - Premium

300 personnes. Élus girondins de tous les échelons (maires, députés, sénateurs…), représentants économiques et des pouvoirs publics, professionnels du bâtiment se sont retrouvés cet après-midi à Bruges pour les deuxièmes Assises du Bâtiment. Avec la volonté de débattre et avancer sur le thème « Construire ensemble : penser le parcours résidentiel au service des territoire et des citoyens ». Alors que le secteur connaît sa plus forte baisse d’activité depuis des années, crise qui impacte désormais le second œuvre, les adhérents de la FFB (Fédération française du bâtiment) de la Gironde se sont concertés en amont de ses assises. « Au-delà des constats sur ce qui ne fonctionne pas, ces recommandations ne sont ni des promesses, ni des slogans. Ces sont des propositions de professionnels pour construire, adapter, rénover et faire respirer nos territoires », argumente Thierry Leblanc, président de la FFB Gironde. Adéquation des besoins et des services de demain« Il faut adapter les logements au vieillissement de la population », ouvre Thomas Page, élu FFB et vice-président de Qualibat. « Nous devons intensifier les aides comme MaPrimeAdapt’, pour favoriser l’adaptation des logements aux besoin des personnes âgés en matière d’autonomie. » Pour « favoriser la reconstruction de la ville sur la ville », les documents locaux (PLU/PLUI) doivent « évoluer pour faciliter la densification et la surélévation, en sortant d’une approche restrictive et en favorisant la reconstruction de la ville sur elle-même ». À lire également - Conjoncture : en 2024, industrie dynamique et BTP à la peineIl faut aussi « accélérer le traitement des dossiers MaPrimeRénov’ par les collectivités locales ». La Gironde, où cette tâche est entre les mains de Bordeaux Métropole et du Conseil départemental, ferait ainsi figure de mauvais élève à l’échelle régionale. « Plus de 1.000 dossiers et donc autant de chantiers sont bloqués par ces retards. Il manque des ETP ou des vacataires », soutient Thomas Page. Les territoires ruraux sont évoqués, où il faut « réhabiliter les bâtiments à l’abandon », via une politique dédiée, y compris concernant les Bâtiments Historiques, au profit de la création de logements et de commerces en centres-bourgs.Soutenir la compétitivité des entreprisesPour soutenir la trésorerie des entreprises du bâtiment, demande est faite de « réduire les délais de paiement par les comptables publics », demande Nathalie Laporte, vice-présidente de la FFB Gironde et présidente de la Chambre de métiers et d’artisanat de la Gironde. Comment ? Une charte d’engagement - à écrire - est évoquée. Dans le pays du mille-feuilles administratif, « l’allégement des procédures pour l’obtention des arrêtés et autres autorisations » ne pouvait pas être oublié. Le sujet de la mobilité des professionnels est évoqué, avec la demande de création de « voies professionnelles sur la rocade », ainsi que « d’abonnements adaptés en centre-ville pour le stationnement ».Mieux vivre ensemble et anticiperLa FFB de la Gironde, par le voix de son vice-président du pôle Habitat Jonathan Préveraud, annonce la « création d’une charte RSE pour les entreprises et entités signataires ». Lesquelles s’engageraient quant à leur impact sur la société au regard de sept champs d’action (droit de l’homme, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communauté et développement local, gouvernance).À lire également - Gouvernement en attente : « Le pire, c'est le manque de visibilité. Si on a les règles du jeu, on s'adapte »Alors que « 5.000 emplois ont été perdus en 15 mois à fin 2024 » par la filière bâtiment en Gironde, demande est faite de « lancer un plan national et départemental de formation et d’emploi de la main d’œuvre ». L’objectif ? Anticiper le redémarrage de l’activité et prévenir « la perte de l’intelligence de la main ». Enfin, le sujet des « déchetteries spécifiques pour les professionnels » est soulevé, avec la demande de création de sites supplémentaires et l’élargissement des horaires. Mais aussi la réinstauration de la transparence sur les coûts. « On paye des éco-contributions et on n’a pas les services en retour », cingle ainsi Jonathan Préveraud.Un dialogue public/privé renforcé« Il faut de la concertation entre les pouvoirs publics et les professionnels du bâtiment », appelle de ses vœux Thierry Leblanc. Avec notamment la suggestion d’une journée de la commande publique et des grands projets à venir. « Cela donnera de la visibilité aux entreprises, qui pourront continuer à investir et s’engager sur la formation ». Autre levier : « le développement de canaux de communication proactive » pour informer les entreprises locales et « créer une relation privilégiée entre adhérents de la FFB Gironde et les communes du territoire ». Dans le même esprit, pourquoi ne pas « créer un interlocuteur municipal dédié en charge de la mobilité des professionnels » ? Lequel faciliterait le dialogue, l’organisation et permettraient « que les chantiers se déroulent au mieux ». Enfin, face à la complexité et au caractère changeant des règles, est demandée la création d’un « guichet unique, pour les professionnels et les consommateurs, pour flécher les aides et les subventions ».

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