Placéco Béarn, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Ender Ocean mêle virtuel au réel pour lutter contre la pollution marine

Engagement
mercredi 23 juin 2021

La startup Ender Ocean veut sensibiliser le grand public à la pollution sous-marine grâce à un petit robot muni de pinces, que les joueurs pourront piloter à distance pour attraper des déchets. Objectif : se lancer en juin 2022 pour la journée mondiale de l’océan.

Quelques jours après sa participation au salon Viva Tech à Paris, Ender Ocean poursuit son développement. La startup basée à Bègles a été fondée il y a bientôt un an par Anne Le Van Kiem et Denis Bled. Tout deux veulent sensibiliser le grand public à la pollution sous-marine en mêlant virtuel et réel. « Pour faire simple nous proposons un jeu vidéo sur plusieurs niveaux dans lequel les participants découvrent la réalité des océans, c’est-à-dire envahis de déchets, présente Anne Le Van Kiem. Dans un second temps les participants pourront s’inscrire sur des créneaux horaires durant lesquels ils pourront piloter à distance un ROV [ndlr : un véhicule sous-marin-téléguidé] et attraper de vrais déchets. »

Ender Ocean réalise en ce moment une preuve de concept, et ambitionne d’entamer la phase de commercialisation en juin 2022 à l’occasion de la journée mondiale de l’océan. Labellisée « entreprise à mission », elle s’est entourée d’un comité de mission composé d’anciens plongeurs, de biologistes, de professeurs ou d’associations, tous bénévoles, pour bénéficier de leur expérience et avancer.

S’appuyer sur des technologies déjà existantes

« Le sujet de la pollution marine nous a toujours tenu à cœur, reprend Anne Le Van Kiem. Denis voulait travailler sur le sujet, et nous avons déjà une entreprise en commun, Newmips, qui édite des logiciels. Alors on s’est demandé comment passer du virtuel au réel. » Le duo s’appuie, pour son jeu vidéo, sur un simulateur de fonds marins déjà existant. Eux ont adapté l’interface pour que le joueur soit plongé dans le même univers lorsqu’il pourra piloter le ROV. « Aujourd’hui les joueurs peuvent seulement apprendre à diriger le robot, reprend la cofondatrice. Mais à terme nous ajouterons peut-être le ramassage de déchets ! »

En parallèle, Ender Ocean travaille avec des fabricants de robots sous-marins téléguidés. Il est d’ores et déjà possible de s’inscrire gratuitement pour essayer le simulateur ou pour participer à des créneaux de tests grandeur nature dans un bassin aquatique. « Notre phase de preuve de concept est bientôt achevée, se réjouit Anne Le Van Kiem. Il nous reste encore quelques réglages à effectuer avant de pouvoir nous lancer véritablement. »

Des sponsors pour être viable

Aujourd’hui la startup se concentre sur deux étapes cruciales pour elle. D’abord, trouver un studio de jeux vidéo pour développer la brique virtuelle et coconstruire un jeu ensemble. Ensuite, trouver de nouveaux fabricants de ROV pour constituer une flotte plus grande. « Nous en possédons deux, explique Anne Le Van Kiem. Mais durant le salon Viva Tech nous avons pris contact avec des personnes au Japon et en Europe du Nord, qui ont d’autres types de ROV que les nôtres. » Car plus la flotte sera grande, plus Ocean Ender se développera. « Nous ne voulons pas nous cantonner aux côtes françaises, précise Denis Bled. Le but est de nouer des partenariats avec des structures à l’international, qui pourraient utiliser le ROV mais surtout gérer les sessions de pilotage à distance. En ce moment nous discutons avec Dakar, au Sénégal, par exemple. »

Et pour que Ender Ocean puisse être viable, les cofondateurs misent sur le sponsoring. « L’idée serait de se greffer sur des événements déjà existants, ou de créer les nôtres en les monétisant. Et proposer à des sociétés de nous sponsoriser ! Pour l’instant le jeu est gratuit pour le grand public, l’idée n’est pas forcément de les faire payer car nous voulons les sensibiliser avant tout. »

Recherche de financements

Jusqu’à présent, la jeune pousse se développe sur fonds propres. Mais pour aller plus loin, Anne Le Van Kiem et Denis Bled commencent à réfléchir à des financements. Levée de fonds, subventions ou crowdfunding, pour l’instant la forme n’a pas été choisie. « Nous avons fait une campagne de crowdfunding en août 2020 pour acquérir notre premier ROV, et nous avons récolté 18.000 euros, se remémore la cofondatrice. On se dit qu’on pourrait mobiliser des aides de la Région par exemple, ou penser à une augmentation de notre capital… Mais nous attendons d’avoir finalisé les différents éléments en cours de test avant de faire quoi que ce soit. »

Ender Ocean se concentre sur la recherche de partenaires pour se structurer en avancer, mais aussi d'un bassin plus près de Bordeaux pour pouvoir poursuivre ses tests grandeur nature. 

Ender Ocean
Basée à Bègles
2 cofondateurs
CA : n. c. 
www.enderocean.com

Sur le même sujet