Plan de relance : la filière Vin appelle à un soutien plus marqué

A quelques jours de l’annonce du nouveau plan de relance promis par le Gouvernement, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) appelle de ses vœux des mesures de soutien plus significatives en direction du secteur viticole. Il demande notamment une exonération de charges pour les entreprises qui n’ont pas pu accéder aux dispositifs de type chômage partiel ou fonds de solidarité. « Faire pousser le raisin implique de travailler, et beaucoup de viticulteurs ont enregistré pendant le confinement des recettes liées à l'activité du début d'année, ce qui les a privé des aides réservées aux entreprises ayant enregistré au moins 80% de baisse de chiffre d'affaires », explique Bernard Farges, président du CIVB.

Des aides nécessaires, mais pas suffisantes

Le Gouvernement a annoncé deux mesures spécifiques à la filière vin, au printemps et en août. La première prend la forme d’une aide à la distillation de crise visant à lutter contre la surcharge. La seconde, mise en place début octobre, vise à financer le stockage privé des stocks excédentaires. « Ces aides sont bienvenues, mais elles ne permettent pas de résoudre la situation des entreprises qui se trouvent dans une impasse niveau trésorerie », résume Bernard Farges.

Si la demande est repartie en France au mois de juin, la situation reste préoccupante au niveau international, avec la reconduction récente des taxes décidées fin 2019 par l’administration Trump sur les vins européens, et des perspectives peu encourageantes sur le marché chinois, où le CIVB anticipe des ventes en baisse de 30 à 35% en valeur sur l’année 2020.

Des Fêtes du Vin numériques

Les Vins de Bordeaux doivent également composer sur ces marchés stratégiques avec les contraintes sanitaires qui empêchent la tenue des traditionnelles Fêtes du Vin, organisées par l’interprofession pour permettre aux acheteurs locaux de rencontrer les vignerons français. Parmi les quatre rencontres initialement inscrites au calendrier, les éditions de Liverpool, Pékin et Hong-Kong basculent ainsi sur un format numérique, avec des masterclass en ligne et des webinaires. L’événement programmé à Bruxelles est quant à lui maintenu mais décalé, et repensé sur un format de banquets associant la gastronomie locale aux vins bordelais. « Nous avons déplacé une partie de nos investissements vers le numérique, ce qui devrait nous permettre de progresser sur ce terrain, mais les outils en ligne ne remplacent pas le contact direct entre le consommateur et le vigneron », analyse Bernard Farges.

Les vendanges 2020 s’ouvrent quant à elles sur une note plus positive, avec une récolte précoce, une situation sanitaire favorable et une météo globalement positive, même si plusieurs exploitants ont souffert des orages. « Les voyants sont au vert. Maintenant, il faut que nous puissions récolter, vinifier et vendre nos vins sereinement », conclut le président du CIVB.