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L’armée de l’Air et le Gifas rejoignent le projet Tarmaq

Écosystème
mardi 18 mai 2021

Visuel d'évocation du projet Tarmaq - DR

Le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, et Éric Trappier, président du Gifas et PDG de Dassault Aviation, ont signé mardi la convention de partenariat qui formalise leur adhésion au projet Tarmaq. La future Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux devrait voir le jour d’ici 2024 à Mérignac.

Le projet Tarmaq a gagné mardi deux soutiens de poids, avec l’adhésion de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ainsi que celle du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), institution centenaire qui réunit plus de 300 industriels du secteur. Respectivement représentés par général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, et Éric Trappier, président du Gifas et PDG de Dassault Aviation, ils ont signé mardi la convention de partenariat qui formalise leur adhésion à l’association de préfiguration Tarmaq, chargée d’orchestrer la création de la future Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux de Mérignac.

Initialement programmée au mois de mars - et retardée en raison des restrictions sanitaires, cette signature en grande pompe a réuni mardi un aréopage de militaires, d’industriels et d’élus à Mérignac. Tous ont affirmé ou réaffirmé l’intérêt du projet, considéré comme l’un des futurs étendards de la filière aéronautique girondine et aquitaine, avec un discours centré sur l’innovation comme moteur de transformation face aux enjeux des crises économique et environnementale. « Il y a trois catégories de personnes. Ceux qui croient que l’aéronautique est sur le déclin, ceux qui pensent que l’aéronautique de demain sera identique à celle d’aujourd’hui, et ceux qui travaillent en assumant la culture de l’innovation », a posé en introduction Alain Anziani, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole.

À l’étude depuis 2018, le projet Tarmaq ambitionne de construire sur 10 hectares un établissement à double vocation : formation et valorisation des savoir-faire de l’aéronautique. Sur le volet pédagogique, Tarmaq revendique un positionnement complémentaire de celui de l’Aérocampus Aquitaine, avec une offre de formation continue destinée aux adultes, centrée sur les nouvelles compétences recherchées par la filière, de la maintenance à la déconstruction des avions arrivés en fin de vie. La future « cité des savoirs » se veut dans le même temps ouverte au public, avec un parcours de visite dédié à l’acculturation et à la valorisation de ces métiers, ainsi que du patrimoine associé. « Tarmaq veut rapprocher les néo-aquitains de la culture aérospatiale, mais ce ne sera pas un musée », précise Jérôme Darsouze, directeur général de Tarmaq.

Ne pas opposer environnement et aéronautique

« Les synergies que nous développerons vont nous permettre d’accroître encore l’attractivité de nos filières et de nos métiers », a salué le général Lavigne, qui a fait de la formation l’une de ses priorités au sein de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace. Même enthousiasme du côté d’Éric Trappier, pour qui la sortie de crise constitue une « occasion unique » de flécher les plans de relance en direction de l’industrie tout en investissant dans la formation pour offrir des perspectives aux jeunes. « C’est le moment de leur donner de l’espoir. J’encourage tous ces jeunes à venir dans les métiers de l’aéronautique », a-t-il déclaré. « Vous faites un choix judicieux, et je vous assure que le retour sur investissement sera extrêmement fort, et pour l’armée, et pour l’industrie », s’est réjoui Alain Rousset, président du conseil régional.

Fil conducteur de ces différentes interventions : Tarmaq peut et doit devenir un outil pour redorer le blason de la filière aéronautique face aux critiques fondées sur les préoccupations environnementales. Le projet avait d'ailleurs été rejeté par les élus écologistes en conseil métropolitain. « La stigmatisation de la filière fait oublier l’essence même de son activité, qui est d’offrir un formidable outil d’action et de lien. L’aéronautique a la capacité de se réinventer inscrite dans son ADN. L’ouverture à de nouveaux talents est l’une des clés de ce renouveau », a estimé Jean-Jacques Gondellier de Tugny, président de l’association de préfiguration du projet Tarmaq.

Une double programmation d’ici fin 2021

Initié par la Région, Bordeaux Métropole, Mérignac et l’Aérocampus, le projet Tarmaq bénéficie déjà du soutien de l’IUMM Gironde-Landes (également présidée par Éric Trappier), Thalès, ArianeGroup, Sabena Technics, Dassault, Cap Métiers et Aerospace Valley. L’équipe en charge travaille actuellement à la conception du futur site. « Nous maîtrisons déjà 6,5 hectares sur les 10 hectares du projet, et nous serons en cohérence avec le futur site de Bordeaux Technowest », précise Jérôme Darsouze. Les trois parcelles manquantes - occupées notamment par Derichebourg et Loxam - font actuellement l’objet de négociations menées par l’Etablissement public foncier de Nouvelle-Aquitaine.


Le site retenu est inscrit dans l'OIM Aérocampus

Au-delà du foncier, l’équipe prépare la programmation immobilière et le phasage, ainsi que l’ensemble des parcours de visite et de formation, avec l’ambition de proposer un projet finalisé d’ici la fin de l’année. « C’est à partir de ces éléments que nous pourrons donner une fourchette de prix très précise et travailler sur le financement », explique Jérôme Darsouze. Lors des phases préparatoires, l’enveloppe globale avait été estimée dans une fourchette comprise entre 70 et 90 millions d’euros. « Ces chiffres n’ont pas vraiment de fondement, on sera sûrement en dessous », indique le responsable. La nature exacte du montage financier, qui pourrait passer par la création d'une fondation réunissant l'association actuelle et son fonds de dotation, sera discutée en 2022, de même que la répartition des investissements entre public et privé.

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