Aéroport de Bordeaux : trafic en reconstruction et qualité de service en chantier - Premium

« Notre plan de reconstruction, c’est retrouver de manière raisonnée les niveaux de 2019 », résumait ce matin Simon Dreschel, président du directoire de l’Aéroport de Bordeaux, lors de la présentation du bilan 2023 et des perspectives 2024. Un objectif qui devrait être atteint à l’issue du vaste plan stratégique 2023-2027, pour lequel 240 millions d’euros d’investissements sont programmés. Et à partir de 2028, « même s’il est difficile de prévoir le trafic aérien, nos plans internes sont très raisonnés, avec des objectifs de croissance de l’ordre de 2% par an ».Pour aller plus loin :L’aéroport de Bordeaux engage 240 M€ pour son plan stratégique 2027Au cours de l’année écoulée, le trafic a atteint 6,6 millions de passagers, « légèrement au dessus de nos prévisions », souligne-t-il. C’est une hausse de 14% par rapport à 2022 et, à ce jour, le trafic atteint un peu plus de 85% de ce qu’il était l’année précédant le covid (7,7 millions de passagers). « Notre métier, ce sont des lignes plutôt moyen courrier européennes. C’est l’international qui porte notre développement, avec une croissance de 21% l’an passé et un niveau seulement inférieur de 4,1% à ce qu’il était en 2019. » Soit 4,4 millions de voyageurs internationaux. Les compagnies low cost représentent 72% du trafic passagers. « Un des objectifs de notre plan est aussi de travailler ce ratio, on vise plutôt 60% de low cost et 40% de compagnies traditionnelles, parce qu’on estime qu’on a besoin de cette offre complète », ajoute le président du directoire. Et ce dernier de souligner que 2023 a également été marquée par une diminution de 13% du nombre de mouvements d’avions, combinaison « d’avions plus performants en termes de capacité d’emport » et d’un taux de remplissage de 80%, « plutôt un très bon taux pour les compagnies qui sont généralement sur des moyennes plus basses et même sur les compagnies régulières ».L’an passé, 93 destinations étaient desservies au départ de Bordeaux, dont 22 lignes nouvelles et parmi celles-ci 6 entièrement inédites. 12 hubs internationaux sont adressés depuis la plate-forme aéroportuaire girondine, « une connectivité améliorée et facilitée », commente Cyrielle Clément, responsable du développement des lignes. En 2024, 128 lignes directes seront proposées par 22 compagnies aériennes, vers 25 pays. Parmi les nouveautés annoncées, easyJet ajoutera Athènes (déjà desservie par Volotea et Aegean), Madère et Palerme à son offre. Volotea renforcera son programme avec notamment l’ajout de Vérone et Palerme. « Notre réseau n’est pas encore très dense vers Europe de l’Est », souligne encore Cyrielle Clément.Drastiquement améliorer la qualité de service« Notre modèle de croissance n’est pas capacitaire en soi », prévenait Simon Dreschel fin 2022. L’un des piliers du plan stratégique, c’est la qualité de service. « On est en train de faire un bond en avant, on vise les plus hauts standards européens », soutient le président du directoire. D’une part en engageant de vastes transformations. Dont la construction d’un bâtiment central, destiné à devenir le point de passage unique pour tous les passagers au départ des halls A et B entre lesquels il sera édifié. Avec à la clef, des parcours simplifiés et fluidifiés pour les voyageurs, promet-on, et une offre commerciale renforcée comprenant duty free et restauration. Après avoir conçu en 2023 le cahier des charges et organisé la maîtrise d’ouvrage pour ce futur édifice central, la direction vient de lancer le concours de maîtrise d’œuvre afin de désigner les architecte et le groupement « qui vont concevoir de manière détaillée » ledit bâtiment. « On reçoit déjà de premières offres », indique Jean Chadoutaud, directeur des opérations techniques. Le choix sera arrêté cette année. La période 2025-2026 sera consacrée au bouclage des études réglementaires et au lancement des travaux. Qui se feront sans fermeture de l’aéroport. « On a cinq années à passer pour gérer ces transformations », confirme Simon Dreschel.Le terminal billi, dédié aux compagnies low cost, va également évoluer. « On veut traiter les irritants forts », résume la direction, qui évoque l’amélioration de l’entrée du bâtiment, une meilleure lisibilité du parcours passagers « pour pouvoir différencier, les flux entre ceux qui ont besoin de déposer un bagage en soute et ceux qui peuvent accéder directement en salle d’embarquement ». Sur ce volet, les travaux devraient se démarrer après le prochain pic estival et être achevés juste avant le suivant, au printemps 2025. Quantité de « petites actions » sont également prévues, comme la remise à niveau et l’extension des sanitaires, un point largement critiqué. « Certes des petites actions, mais chacune représente des dizaines voire centaines de milliers d’euros », est-il précisé.Un effectif à la hausseLa société ADBM - Aéroport de Bordeaux-Mérignac - emploie à ce jour quelque 225 collaborateurs. Un chiffre qui devrait frôler les 250 personnes à fin 2024 ce qui, en tenant compte du turn over, induira une trentaine de recrutements. Un salon de l’emploi se déroulait aujourd’hui-même dans l’enceinte de l’aéroport, où un peu plus de 500 postulants étaient attendus. Plus largement, ce sont plusieurs milliers d’emplois, publics ou privés, sur ou autour de la plateforme aéroportuaire, qui sont générés. En association avec la Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux Tarmaq, une exposition baptisée « Les visages de l’Aéro » est inaugurée, afin de présenter une vingtaine de métiers qui « tous participent au confort et au service des passagers ». Présente à l’aéroport pendant six mois, elle sera ensuite installée dans des établissements publics, en particulier scolaires, dans l’optique de susciter des vocations.

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