Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Girondins de Bordeaux : « à la fin, c’est une question d’argent »

Stratégie
vendredi 20 mai 2022

Après le nul face à Lorient le 14 mai dernier, les Girondins pointent à la dernière place du classement de la Ligue 1 - crédit FCGB

La situation financière des Girondins de Bordeaux et l’avenir du stade Matmut-Atlantique ont ouvert vendredi le conseil de Bordeaux Métropole, avec comme principale hypothèse à l’ordre du jour le maintien du club en Ligue 2, conditionné au fait de trouver 20 millions d’euros d’ici la mi-juin.

Inquiétude, et tristesse : la plupart des élus qui se sont exprimés vendredi matin, en ouverture du conseil de Bordeaux Métropole, partageaient ce double sentiment face à la relégation programmée du club en Ligue 2, désormais inévitable au regard du résultat des derniers matchs. Et pourtant, même cette dernière n’est pas assurée : pour conserver son statut de club professionnel, le Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) doit en effet faire valider ses comptes par la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion).

Or la saison 2021-2022 devrait se conclure, d’après L’Equipe, sur un déficit de l’ordre de 40 millions d’euros. Compte tenu de l’aide accordée par la Ligue de Football Professionnelle relative aux droits TV (7 millions d’euros) et de la réversion aux clubs prévue dans le cadre de l’entrée du fonds luxembourgeois CVC au capital de la LFP, il resterait ainsi 20 millions d’euros à trouver pour boucler le budget, en sachant que cette somme devra impérativement être apportée sur fonds propre, le club étant déjà au maximum de son ratio d’endettement.

« J’ai eu Gérard Lopez hier soir au téléphone, qui sortait d’un conseil d’administration. Il m’a confirmé qu’il resterait aux commandes du club en Ligue 2, et il espère pouvoir présenter un budget (à temps pour le passage devant la DNCG). Les négociations avec King Street et Fortress ne sont pas achevées, mais il avait bon espoir qu’elles le soient dans les prochains jours », a indiqué vendredi Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole.

Une nouvelle fois, c’est de la position de ces fonds, créanciers du club à hauteur de 50 millions d’euros, que dépendra l’avenir des Girondins. « La réalité est brutale, ce sont eux qui détiennent en grande partie les clés de la décision. Soit ils veulent être remboursés en totalité, et c’est la catastrophe. Soit ils acceptent d’être remboursés en partie, et ce sera difficile. Soit ils acceptent de ne pas être remboursés et donc de perdre une partie de leur créance. À la fin, c’est une question d’argent, et nous sommes un peu dans la même situation que l’année dernière », résume Alain Anziani.

Quelles conséquences pour la Métropole et pour le stade ?

Au-delà de l’attachement à un club qui « fait partie depuis 140 du patrimoine de tous les bordelais », selon les mots de Pierre Hurmic, et du « plan drastique de réduction de la masse salariale » anticipé par Alain Anziani, ce bis repetita ramène au premier plan la question des conséquences financières pour la collectivité. Propriétaire du stade Matmut Atlantique, Bordeaux Métropole est en effet censée percevoir un loyer annuel de près de 5 millions d’euros de la part du club résident, auquel elle a accordé un étalement de la dette et des loyers jusqu’en 2025.

« La convention s’appliquera même si les Girondins descendent en Ligue 2. Elle ne prévoit pas de baisse de la redevance en fonction de la situation du club. Nous avons voté en juillet dernier une délibération actant que Jogo Bonito, la société de Gérard Lopez, s’est engagée à payer cette redevance, nous avons cette garantie », rappelle Alain Anziani. Quid d’un budget retoqué par la DNCG, qui entraînerait une rétrogradation en N3 et la probable liquidation du club ? « C’est l’hypothèse la plus dramatique, nous n’en sommes pas là ».

« Le football de haut niveau obéit à ses propres règles, il faut les respecter si on veut un club de haut niveau, donc trouver des sources de financement. Au fond, sommes-nous prêts à nous projeter dans un autre modèle, un quoi qu’il en coûte pour sauver le club, si sa pérennité était remise en question ? », demande Thomas Cazenave. « La question pour l’instant ne se pose pas, il faut attendre la décision de la DNCG », répond Anziani, qui se dit en revanche favorable à la proposition, portée par Nicolas Florian, de créer un groupe de travail associant des élus de tout bord pour plancher sur l’avenir des Girondins. Le président de la métropole se veut enfin optimiste quant à SBA, l’exploitant du stade (co-entreprise entre Vinci et Fayat) qui se dit régulièrement en difficultés financières. « SBA a sa vie propre, avec des événements considérables dans les mois qui viennent, comme la coupe du monde de rugby, les demi-finales du Top 14, ou de grands concerts. C’est notre intérêt comme celui de SBA que tout soit en ordre pour cette période-là, on travaille beaucoup avec eux pour qu’il en soit ainsi ».

Sur le même sujet