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« Vivant », le plan stratégique 2024-2028 de Domofrance

Stratégie
jeudi 16 novembre 2023

A Bègles, résidence Les Jardins Blancs, 58 logements locatifs sociaux (T2 au T5) livrés en novembre 2021. Crédit : Domofrance

Dans un contexte de coup d’arrêt sur la promotion immobilière, Domofrance vient de dévoiler son plan stratégique jusqu’en 2028. Le rythme d’investissement devrait ralentir, mais d’autres ambitions, sociales comme environnementales, sont affichées.

L’équipe dirigeante du bailleur social Domofrance (groupe ActionLogement), flanquée de deux présidents du Medef (Gironde et Nouvelle-Aquitaine), a présenté ce matin son projet d’entreprise 2024-2028. Baptisé « Vivant », il prend la suite de « Pepse » (2019-2023), dont il partage largement le socle de valeurs. « Il a déterminé la politique de Domofrance et nous a amené à inclure la RSE partout dans nos actions, au point d’être labellisés B Corp », se félicite Philippe Rondot. Et le président de Domofrance de se tourner vers ce « nouveau projet à construire, qui ne se paye pas de mots, nous voulons embarquer vers une vraie responsabilité : améliorer le vivant ».

Au premier rang des leviers sur lesquels agir : la décarbonation. « Sur les 10 prochaines années, ce sont 700 millions d’euros d’investissement », chiffre Francis Stéphan, dont le mandat de directeur général a été renouvelé pour trois ans au cours de l’été dernier. C’est, d’une part, agir sur le patrimoine existant, avec l’engagement phasé d’éradiquer les logements de performance énergétique G à fin 2024, F d’ici 2027, D et E à l’horizon 2030. Et d’autre part tenir la ligne sur les productions nouvelles, où l’objectif est de 1.700 logements par an. « Sur ce point, nous sommes en avance de phase, assure le directeur général, nous sommes soumis à la réglementation RE2020, un tiers de notre production est au seuil 2025 et on commence à étudier le seuil 2028. » Il y enfin la volonté d’engager 5.000 logements en réhabilitation sur 2024-2028. Un observatoire des charges énergétiques devrait également voir le jour, pour amplifier la diminution de 15% de la consommation énergétique obtenue ces dernières années sur le parc immobilier (Celui-ci représente 40.712 équivalents logements à fin 2022, soit 112.700 personnes logées).

Relais de croissance

« Nous voulons revenir aux fondamentaux, prolonge le directeur général Francis Stéphan, à savoir loger les salariés et remplir cette mission d’utilité sociale qui est de répondre aux exclus du logement. » Et de déplorer : « aujourd’hui, la situation de la filière du logement ne nous permet plus de répondre à cette mission ». « Nous n'avons pas assez de fonds propres pour lever assez de dette et relever l'ensemble des défis de cette crise », reconnaît Philippe Rondot. Une crise globale de la filière immobilière qui empêche de produire quelque 400 logements chaque année, sur un objectif annuel de 2.000 unités. Si, historiquement, la production de Domofrance est focalisée sur le locatif social, une inflexion va être observée en faveur du logement locatif intermédiaire (LLI). « L’Etat et ActionLogement nous disent : le circuit du logement est bloqué, vous devez vous en saisir », explicite Francis Stéphan. Dont acte. Le LLI représentera 15% de la production de Domofrance lors des prochaines années, et même 25% cette année, est-il annoncé. Autre relais de croissance : le BRS (bail réel solidaire), qui permet de dissocier foncier et bâti pour ne proposer que le deuxième à la vente et ainsi réduire les prix. Domofrance en génère environ 300 par an.

Soucieux de maintenir sa position « d’acteur de référence en matière de production du logement social sur la Nouvelle-Aquitaine », Domofrance étudiera également « toutes les opportunités de croissance externe », pour atteindre les 50.000 logements locatifs sociaux en patrimoine, contre 47.000 aujourd’hui en incluant la SAC (société anonyme de coordination) Action et Territoire créée en Corrèze. Globalement, ce sont 3,5 milliards d’investissements sur 10 ans (construction et rénovation thermique) que dessine le nouveau programme d’entreprise de Domofrance, contre un rythme décennal de 4 milliards annoncé au lancement de PEPSE. Un modèle qui suppose de céder une partie du parc locatif - 300 à 350 unités par an, soit en deçà du 1% du parc recommandé dans la loi Elan - même si une partie des maires s’y refusent, notamment en raison des seuils fixé par la loi SRU.

Domofrance
Fondation en 1958
Siège social : Bordeaux
Effectif : 733 salariés
CA : 261 M€ (2022), 270 M€ (prévisionnel 2023)

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