Social intelligence : Dynvibe sort du bois et veut tripler de taille en 3 ans - Premium
Naissance australienne, croissance en Gironde et ambitions mondiales. Crédits : Dynvibe
D’une aventure australienne émerge une PME girondine leader de la social intelligence. Comment celle-ci veut désormais forcer sa nature réservée pour s’imposer internationalement sur les principaux marchés.
L’aventure Dynvibe a commencé en 2009, à l’initiative d’Anne-Cécile et Nicolas Guillemot alors expatriés en Australie. Ils créent la société Dynvibe, spécialisée dans la veille stratégique digitale, qu’ils “relocalisent” en 2013 à Pessac où elle est toujours basée. Pionnière dans son domaine, la SAS a récemment renforcé son équipe en recrutant Jérôme Labbé pour lui confier la direction générale de l’entreprise. Formé à Kedge Business School, ancien de TNS Sofres, il a également œuvré au sein de Toluna Corporate, spécialiste des études de marché pour lequel il s’est notamment expatrié quelques années aux Etats-Unis. Premier point de convergence avec le duo fondateur de Dynvibe, qui souhaite accélérer le développement de la PME, notamment passée par le programme de l’accélérateur régional Up Grade, dont l’objectif est de préparer les startups néoaquitaines à la phase d’hypercroissance.
« Dynvibe est en plein dans le sujet que je voulais explorer, les réseaux sociaux », confie le nouveau DG, en place depuis septembre dernier. Et d’expliquer ce que fait la spécificité, et ajoute-t-il la pertinence, du modèle de Dynvibe. « A la base, il y a le social listening, dont nous avons été précurseurs avec notre plate-forme Sphère ». Par ce biais, Dynvibe récolte et analyse les conversations spontanées des consommateurs sur la sphère sociale (réseaux sociaux traditionnels, blogs, forums, avis des consommateurs). « C’est une data qui va être non filtrée par ses émetteurs, très pure. C’est un marché qui repose sur des plates-formes SaaS, qui vendent des licences auprès de clients désireux de suivre et comprendre le bruit que fait leur marque sur les réseaux sociaux ». Au final, « le client paye cher mais se retrouve finalement déçu par les dashboards obtenus, car ça n’apporte pas d’explications », expose Jérôme Labbé. Dynvibe a depuis plusieurs années pris de la hauteur par rapport à ce marché, qui connait « une vaste phase de concentration et sur lequel il restera peu d’acteurs ». Disposant de technologies fortes sur ce segment, Dynvibe y greffe ce qui fait sa vraie valeur ajoutée. « La social intelligence, c’est le social listening + l’analyse », synthétise-t-il. Ce qui explique le réseau de 85 analystes sur lequel s’appuie la PME bordelaise. Ils sont pour un tiers installés en Gironde et deux tiers à l’international. « Il n’y a pas d’analyse pertinente sans être totalement acculturé à un territoire ».
Se muer en leader mondial
Surtout, le potentiel de croissance est gigantesque. « Selon Gartner, les études de marché sont un secteur qui va grandir de quelques pouièmes par an. En revanche, la social intelligence, 9 milliards de dollars en 2022, va grandir de 25% par an et représenter 41 milliards de dollars en 2029 ». Dynvibe a sa carte à jouer. « On a une grosse capacité d’analyse et la meilleure tech », estime Jérôme Labbé. Réalisant 80% de son business auprès d’acteurs « de la beauté, du luxe, de la fashion, des boissons et de la grande conso », la PME s’intéresse de près « au médical, au retail, à l’automobile, au pharmaceutique et d’autres verticales ». Revendiquant un rang de leader national, Dynvibe va devoir regarder et performer hors des frontières : « les premiers marchés sont les US et la Chine, la France arrive au 3e rang ».
« La roadmap 2023, c’est de se faire connaître, on est leader mais on passe sous les radars. Alors on quintuple notre budget com’, on va sur des salons, on fait des prises de parole. On sera exposant et sponsor le 26 avril prochain au Social Intelligence Lab, un gros évènement au Royaume-Uni, détaille-t-il, on va mettre beaucoup de moyens pour rattraper notre péché d’humilité. On veut asseoir notre notoriété, tout en faisant une croissance de 50% par an. On veut tripler notre chiffre d’affaires en 3 ans ». Ce qui suppose de continuer à développer son réseau d’analystes, mais aussi de recruter de nouveaux vendeurs : « on a toujours été très peu agressifs » concède-t-il. « L’ambition est d’être sur le marché US en 2024. On ne s’interdit rien : soit en installant l’un de nous là-bas, soit en rachetant un petit acteur qu’on ferait grandir selon nos méthodes. Si on fait de la conquête territoriale, il y aura des bureaux internationaux à monter ». Avec quels moyens ? « Nous sommes très attachés à notre indépendance. Dynvibe est profitable depuis sa première année, nous avons un trésor de guerre pour financer notre développement et éventuellement une acquisition ». Consciente que la croissance viendra « des services et de l’analyse », Dynvibe veut avancer sur ses deux pieds et s’appuyer sur sa capacité à identifier et surveiller les “changemakers”. Quèsaco ? « C’est la fusion d’un influenceur et d’un expert sur un sujet spécifique, pose Jérôme Labbé, nos influenceurs ne sont pas ceux à Dubaï, ce sont des professionnels sur leur secteur et qui disposent d’une audience très engagée ».
Dynvibe
Créée en 2009 en Australie
Basée à Pessac depuis 2013
45 personnes + 85 analystes
Chiffre d’affaires : NC
