Restauration rapide : Heiko mène son développement en toute franchise - Premium
Nouvelle carte et nouvelle charte graphique pour l'enseigne d'origine bordelaise Heiko. Crédit : Benjamin Guénault
Nouveaux restaurants, nouvelle carte, nouvelle charte graphique aussi, mais surtout nouveaux horizons, avec l’ambition d’un déploiement national d’ici 2025. L’enseigne bordelaise de restauration rapide Heiko, qui fête son 5e anniversaire, veut grandir tout en maintenant l’esprit des débuts.
L’histoire de l’enseigne bordelaise de restauration rapide Heiko, spécialisée dans les poke bols, commence avec un virage et un coup de cœur. « J’étais en poste à Budapest, dans le marketing international pour Atalian quand j’ai eu l’idée. Il m’a fallu faire un choix entre un poste à Kuala Lumpar en VIE ou changer de cap et monter mon restaurant » raconte Ugo Truxler, cofondateur. « Je suis rentré à Paris et j’ai déménagé à Bordeaux, que j’avais connue en allant aux fêtes de Bayonne. Ça m’a pris un an et demi pour créer un réseau de connaissances, monter le projet et faire ma première ouverture en juin 2018. Puis il y a eu un second site, toujours à Bordeaux cette fois rue Fondaudège, qui est aujourd’hui le plus abouti et sert aussi de lieu d’expérimentation, de validation et de formation » déroule-t-il. Les chemins se séparent alors avec son associé cofondateur sur fond de divergence de vues, notamment sur la volonté de se développer via la franchise.
En fin d’année dernière, Heiko comptait 5 établissements sur la métropole bordelaise et avait déjà mené un galop d’essai hors des bases, ouvrant à Nantes, Caen et même Saint-Barthélémy. Chiffre d’affaires global : 5,3 millions d’euros via 8 lieux de vente, 3 en gestion propre et 5 en franchise. L’année 2023 sera, dans l’esprit du dirigeant, celle d’une accélération nette, avec l’ambition de compter 15 restaurants d’ici 6 mois, 20 à la fin de l’année et, à horizon 2025, de s’appuyer sur un maillage national de 50 établissements. Langon, La Teste de Buch et Angoulême sont annoncées d’ici l’été. Tours, Lorient, Lyon, Marseille, Clermont-Ferrand et Angers devraient rapidement suivre. Une cadence que le dirigeant entend tenir en s’appuyant très majoritairement sur des franchisés. « J’ai envie de garder un aspect petite startup. Gérer des succursales, c’est chronophage mais je veux le faire moi-même. A terme, 10 à 15% de la flotte seront gérés en direct, le reste en franchise » tranche Ugo Truxler, qui pilote le déploiement de la marque via sa société Sodev.
Vision locale et accompagnement personnalisé
« Je souhaite rester proche de chaque franchisé, les connaître tous, savoir si c’est un investisseur qui s’appuiera sur un directeur de site ou si c’est un entrepreneur qui travaillera dans son établissement. Nous faisons un gros travail d’accompagnement sur la communication, pour faire connaître le restaurant en local et faire entrer les gens. On a une large palette, 20 à 25 outils différents. En fonction des budgets et de l’environnement local, on choisit quoi activer » explique le dirigeant. « La rentabilité du franchisé, c’est 80% du boulot qui est fait pour la reconduction de son contrat et pour d’autres ouvertures par ce même franchisé ». Et de rappeler la règle d’or : « si on ne s’est pas trompé sur l’emplacement et que le lancement s’est bien passé, la rentabilité doit être très rapide ». Dans sa communication auprès des candidats à l’aventure, Heiko évoque un chiffre d’affaires potentiel d’un million d’euros à deux ans et un ROI en un an seulement.
Un fast-good plutôt qu’un fast-food
Pour se différencier mais aussi « par conviction », Heiko mène un gros travail de sourcing. « On a fait des tests pour enlever des références problématiques d’un point de vue environnemental, en remplaçant par exemple le saumon, qui vient de Norvège, par de la truite des Pyrénées. Le prix était presque équivalent mais les ventes sont restées très marginales alors on a arrêté ». A cet égard, les réflexion se poursuivent et, selon nos informations, le fournisseur Vivalya regarderait avec intérêt le projet Pure Salmon au Verdon. « Nous prônons le fast-good, une cuisine rapide à base de produits frais et à la qualité contrôlée », résume le dirigeant. Serait-il tenté par l’international ? « C’est compliqué d’y penser. Les attentes en matière de food ne sont pas les mêmes selon les pays, c’est l’ensemble du modèle qu’il faudrait repenser. Je ne le ferai pas moi-même. Mais si je trouve un master franchisé smart, qui a des idées, vraiment ancré dans le local et qui peut s’occuper de ces changements. C’est une histoire d’hommes. J’ai eu l’occasion de me tromper sur des recrutements, je sais à quel point c’est important ». En attendant, Sodev prévoit de renforcer son équipe pour piloter le déploiement du réseau, avec l’objectif d’être une douzaine de personnes à l’horizon 2025.
Heiko
Fondation en 2018
Pilotage de la franchise : société Sodev (5 personnes)
Gestion des restaurants détenus en propre : TFU Restauration
CA 2022 de l’enseigne : 5,3 millions d’euros
